Africa-Press – Mali. La crise entre l’Algérie et le Mali s’est exacerbée. Les deux pays viennent d’étaler leur différend devant l’Assemblée générale (AG) de l’ONU, confirmant ainsi l’ampleur de la tension qui marque, depuis plusieurs mois, les relations entre Alger et Bamako.
Intervenant en premier, vendredi dernier, le Premier ministre malien Abdoulaye Maïga a accusé, lors de son intervention au nom de l’Alliance des États du Sahel (AES) devant l’assemblée générale, à New York, l’Algérie de « soutenir le terrorisme international », lui reprochant « sa proximité avec des groupes armés actifs dans les zones frontalières » entre les deux pays.
Il n’a pas manqué aussi de rappeler l’affaire du drone malien détruit, en avril dernier, par l’armée algérienne. « S’agissant des préoccupations régionales, je ne saurais passer sous silence la destruction d’un aéronef de type drone des Forces Armées Maliennes, le 1er avril 2025 par la junte algérienne. Le Mali condamne fortement cette agression et a saisi la Cour internationale de Justice à cet effet », a-t-il ajouté.
Deux jours plus tard, soit lundi dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf a réagi à ces attaques. Dans une allocution prononcée aussi devant la même Assemblée générale, a fustigé les propos du Premier ministre malien. « Pour la deuxième année consécutive, un putschiste du Mali a osé, depuis cette tribune, attaquer l’Algérie », a déploré le chef de la diplomatie algérienne.
Selon le chef de la diplomatie algérienne, « que la junte malienne excelle dans l’art de s’efforcer de restaurer la sécurité et la stabilité dans son pays, l’art d’œuvrer à l’amélioration du niveau de vie de leur population et, enfin et surtout, l’art de doter le Mali d’un gouvernement digne de sa riche histoire: un gouvernement qui excelle par son efficacité, un gouvernement empreint d’intégrité et qui se distingue par son honnêteté et sa loyauté », a-t-il ajouté.
Pour rappel, les relations Alger et Bamako n’ont cessé de se dégrader depuis 2023, avec un rappel réciproque d’ambassadeurs. En janvier 2024, les autorités maliennes avaient annoncé la « fin, avec effet immédiat », de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015, longtemps jugé essentiel pour stabiliser le pays. La destruction par l’armée algérienne d’un drone malien en avril dernier a aggravé cette tension. Bamako a affirmé que l’appareil « a été abattu sur le territoire malien », alors qu’Alger a assuré qu’il a violé l’espace aérien algérien ».
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