Africa-Press – Mali. La CEDEAO, qui souhaite intervenir militairement au Niger, agit sous la pression des anciennes puissances coloniales, a déclaré le ministre malien de la Défense, Sadio Camara. La France donne des « ordres à peines voilés », symboliques des diktats étrangers que subit la communauté ouest africaine.
Une éventuelle intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) représente une forme dangereuse du néocolonialisme menaçant la région, a estimé ce 15 août le ministre malien de la Défense, lors de la Conférence sur la sécurité internationale en Russie.
Les institutions régionales comme la CEDEAO sont en effet dépendantes des fonds extérieurs, puisque leurs propres membres ne les financent pas assez, a souligné Sadio Camara. Ces organismes sont donc pieds et poings liés face aux puissances étrangères, dont elles subissent les diktats.
Sadio Camara a tout particulièrement visé la France, l’accusant de téléguider une possible intervention armée au Niger.
Briser les narratifs imposés
Sadio Camara a en outre souligné que l’accès à l’information changeait la donne politique en Afrique. Grâce à l’Internet et aux réseaux sociaux, la jeunesse africaine a peu à peu pris conscience de « sa force et de ses atouts » et souhaite mettre fin à un ordre « déstabilisateur et prédateur ». Les gouvernements africains doivent faire de même et désormais défendre leurs intérêts, y compris contre les puissances extérieures au continent, a souligné le ministre.
Alors que plane l’ombre d’une intervention militaire au Niger, Bamako avait déjà montré sa solidarité avec Niamey, déclarant qu’une action armée serait considérée comme une déclaration de guerre. Le Burkina Faso s’était inscrit dans la même logique.
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