Comment éviter l’enfer aux enfants du Niger et alléger leurs souffrances ?

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Enfants nigériens : Quels espoirs ?
Enfants nigériens : Quels espoirs ?

Rapporté par
Anouar Chennoufi

Africa-PressNiger. Les enfants au Niger vivent de multiples situations d’abus, de crainte, de terreur, et de menaces à leur sécurité individuelle et même communautaire, et ce, depuis plusieurs années, sachant qu’un nombre croissant d’entre eux sont tués et recrutés par des groupes armés, en particulier dans les régions frontalières avec le Burkina Faso et le Mali, où ces groupes (terroristes) ne cessent de multiplier les attaques, notamment ces derniers mois, selon un rapport rendu public, le lundi 13 septembre 2021, par l’organisation Amnesty International.

Cette situation s’est développée du fait de la fragilité de l’Etat du Niger, de son instabilité politique et sécuritaire, en plus du chantier de restructuration du pays entamé après l’élection au suffrage universel du président Mohamed Bazoum, lequel a pris sérieusement les choses en mains.

Attaques contre des civils

Tous les regards des organisations internationales sont braqués sur l’enfance nigérienne, d’où le communiqué publié par le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, par le biais duquel il a condamné, et fermement, le mercredi dernier, la nouvelle attaque commise contre des civils par des hommes armés, non identifiés, le 16 août 2021, dans le district de Banibango, région de Tillabéri.

Tout en présentant ses plus sincères condoléances aux familles des victimes, Guterres a tenu à exprimer sa « grave préoccupation face à l’impact cumulé de ces attaques répétées sur la situation humanitaire dans la région de Tillabéri », où plus de 100.000 personnes ont déjà été déplacées et 520.000 seraient dans le besoin d’aides humanitaires.

Le Secrétaire général a réitéré l’engagement des Nations Unies à continuer de soutenir le Niger dans ses efforts pour combattre et prévenir le terrorisme et l’extrémisme violent, promouvoir la cohésion sociale et parvenir à un développement durable, sans oublier d’appeler les « autorités nigériennes à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces crimes, et les traduire rapidement en justice ».

Scène d’attaques commises au Niger
Scène d’attaques commises au Niger

Attentats horribles ciblant enfants et familles

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a condamné le meurtre d’enfants au Niger et a considéré qu’il s’agissait d’une grave violation de leurs droits, appelant à la protection des civils, et exprimant son profond choc et sa colère face aux horribles attaques perpétrées contre des enfants et des familles par des groupes armés non identifiés en ouest du Niger.

La directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Marie-Pierre Poirier, a déclaré à ce sujet que « l’insécurité se propage à un rythme rapide au Niger, et les attaques dans la région de Tillabéri et le long des frontières avec le Burkina Faso, le Mali et le Nigéria ont entraîné des déplacements massifs et continuent de faire des ravages dans la vie de centaines de milliers d’enfants. », en soulignant que l’UNICEF reste déterminé à prendre toutes les mesures pour assurer la sécurité des enfants et de leurs familles et réduire les souffrances des victimes.

Enfants nigériens dans une situation de précarité et d’insécurité
Enfants nigériens dans une situation de précarité et d’insécurité

Accusations de l’UNICEF

« Le meurtre d’enfants est une grave violation des droits de l’homme », a déclaré Poirier, en appelant à « la protection des civils, en particulier les enfants et les femmes, et le respect du droit international humanitaire ».

L’UNICEF a exprimé entre-autre son « profond choc et indignation » face à ces horribles attaques lancées par des groupes armés non identifiés dans le village de Dari Dai, le 16 août 2021, dans la région de Tillaberi.

Selon la représentante de l’UNICEF, dans les zones touchées par les conflits, les lieux sur lesquels les enfants comptent pour leur protection et leur soutien, notamment les écoles, les établissements de santé et les services de protection, ont également été pris pour cibles, soulignant dans ce contexte que les conflits en cours, les attaques répétées, les restrictions d’accès dues à l’insécurité et à la violence entravent également la capacité de l’UNICEF à atteindre ceux qui en ont le plus besoin.

Des enfants dans une école à Niamey
Des enfants dans une école à Niamey

Craintes d’Amnesty International

De son côté, le Directeur-adjoint d’Amnesty, Matt Wells n’a pas caché également ses craintes lundi dernier : « Dans la région de Tillabéri au Niger, une génération entière grandit entourée de mort et de destruction. Des groupes armés ont attaqué à plusieurs reprises des écoles et des magasins d’alimentation, ciblant les enfants dans leurs campagnes de recrutement ».

Un rapport contenant 64 pages a été publié par l’ONG, dans lequel elle est revenue sur les conséquences croissantes du conflit pour les enfants dans la région de Tillabéri. Cette zone, plus connue sous le nom de « Trois frontières », est le théâtre d’attaques fréquentes de l’organisation Daesh dans le Grand Sahara ainsi que du Groupe « Nusrat al-Islam wal-Muslimin », affilié à Al-Qaïda.

Selon la base de données sur les lieux et les événements des conflits armés sur laquelle se base le rapport d’Amnesty, des actes de violence contre des civils au Niger ont fait 544 morts entre le 1er janvier et le 29 juillet 2021, contre 397 en 2020.

Amnesty a signalé aussi le meurtre d’une soixantaine d’enfants dans la partie nigérienne de la région dite des Trois Frontières, sur la base de témoignages de garçons ayant survécu aux violences.

Matt Wells a prévenu que « le Niger est au bord du gouffre, et les autorités nigériennes et les partenaires internationaux doivent prendre des mesures urgentes, pour donner aux enfants les outils qui leur permettront de se construire un avenir ».

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