Europe Vs Maghreb- Sahel :Le pourquoi du comment d’un « voisinage difficile »

27
Europe Vs Maghreb- Sahel : Le pourquoi du comment d’un
Europe Vs Maghreb- Sahel : Le pourquoi du comment d’un "voisinage difficile"

Mustapha OUARAB

Africa-Press – Niger. Dans une récente publication, mise en ligne sur son site officiel il y a quelques semaines, l’Institut Espagnol d’études stratégiques (IEEE) analyse de très près, ce que cet organisme affilié au ministère Espagnol de la défense, considère être un certain contexte de « difficile voisinage », qui sévirait entre les blocs Europe de l’ouest d’une part, et Maghreb-Sahel d’une autre part.

Ce rapport qui a été mis en ligne le 31 Mai dernier, sur le site de l’Institut espagnol d’études stratégiques, fait quelques 25 pages et est intitulé « Maghreb et Sahel : un voisinage difficile », est le fruit d’une analyse documentée par le chercheur à l’IEEE Jésus A. Nunez Villaverde, qui est également co-directeur de l’Institut d’études sur les conflits et l’action humanitaire (IECAH). Il y décrit avec éloquence l’état de fait de la zone Maghreb-Sahel (et de toute l’Afrique), avec un diagnostic très alarmant des pays de la région en ralation avec les pays de l’Union Européenne. Pour proposer un ordre nouveau des priorités des tâches et défis à relever.

Nous vous proposons, ici, une lecture résumée des principales idées et conclusions, émanant de cette importante analyse géostratégique, destinée en premier lieu—il faut le rappeler—au niveau militaire Espagnol.

De prime abord, il est plutôt question—selon le document— de revoir l’approche Europe occidentale du contexte géopolitique et géoéconomique Africain. En effet, sous un volet sécuritaire, l’Europe Occidentale —depuis de longues années— perçoit le vaste espace Africain que représentent le Maghreb et le Sahel, voire toute l’Afrique, comme synonymes de menace à haut risque. Ces deux régions, étroitement liées, ne génèrent que flux migratoires incessants et terrorisme djihadiste, qui représente une menace militaire nécessitant pour son élimination un recours à la force armée.

Or cette approche sécuritaire est dorénavant devenue totalement obsolète, nous apprend l’étude en question. Car cette approche qui domine aujourd’hui l’agenda international, conduit à identifier les flux migratoires comme un problème de sécurité, au lieu de les voir comme un phénomène de mondialisation, et perçoit le terrorisme djihadiste comme une menace pouvant être éliminée par des moyens militaires.

Cette même approche tend —est-il de le rappeler—à passer sous silence, la responsabilité de cette même Europe Occidentale dans la création de bon nombre des problèmes ont ces deux régions souffrent aujourd’hui, non seulement en raison de l’expérience coloniale, mais aussi en raison du modèle relationnel établi après les indépendances des États du Maghreb et Sahel.

L’héritage amer des colonisations

Les effets de l’ancien schéma que les puissances européennes ont conçu en leur temps, après la décolonisation de l’Afrique sont encore clairement visibles aujourd’hui. Malheureusement, c’est un modèle qui, dans ses principaux profils, est toujours valable, avec pour objectif principal d’y assurer les intérêts Européens. Un objectif auquel tout autre a été subordonné, dans un indéniable acharnement à concourir pour le contrôle des précieuses ressources naturelles Africaines, qui verdissent aujourd’hui devant l’engagement que de nouveaux acteurs émergents lèvent sur la même scène.

Pour cela, lorsque l’histoire a imposé la décolonisation, les métropoles Européennes ont opté pour un schéma, qui repose sur trois piliers interdépendants :
1) maintenir la stabilité à tout prix, visant à préserver les intérêts desdites métropoles.
2) l’exploitation des vastes ressources du continent Africain.
3) la préférence pour les gouvernants locaux, qui assureraient les deux piliers précédents.

La grande diversité et le volume des ressources naturelles Africaines, vitales pour le développement économique mondial, ont longtemps alimenté la convoitise pour leur possession.

Si d’abord les principales puissances Européennes ont pu le faire directement —en colonisant ces territoires—, il a fallu ensuite recourir à d’autres mécanismes pour garantir la pérennité de leur contrôle. Et pour cela, une stratégie consistant en un certain découpage territorial a été choisie qui, sans tenir compte des souhaits des populations locales. Ceci a généré le puzzle africain fragmenté et artificiel actuel, obligeant des communautés qui n’en avaient aucune envie à vivre ensemble. Mais aussi et surtout il a déclenché des «guerres de frontières» sans fin.

Ce comportement a conduit à la faiblesse structurelle des États résultants. Leurs dissensions internes (quand ce n’est pas la rivalité frontale) assuraient un état de violence quasi permanent. Le découpage territorial visait aussi à empêcher l’émergence d’un acteur suffisamment puissant, qui pourrait remettre en cause les règles du jeu imposées de l’extérieur au début des indépendances, dont une division internationale du travail garantissant la subordination des nouveaux États aux intérêts des puissances étrangères (anciens colonisateurs).

D’autre part, il a facilité la domination permanente des anciennes métropoles sur leurs anciennes colonies, et même l’ingérence directe lorsque l’intervention directe (y compris l’intervention militaire) était jugée nécessaire pour pacifier le territoire et apaiser ou éliminer les violents.

Face à la difficulté évidente de gérer de l’extérieur les affaires publiques et privées du continent Africain, dès le début de son indépendance s’est imposée l’opportunité d’avoir des acteurs intermédiaires locaux, pour garantir le contrôle sur le terrain. A cela s’ajoutait, dans le cadre défini par l’affrontement bipolaire typique de la guerre froide, l’intérêt de s’associer à des alliés qui neutraliseraient les mouvements de l’adversaire (qu’il s’agisse des États-Unis ou de l’Union soviétique).

Sur la base de ces hypothèses, on comprend mieux que la référence pour identifier ces alliés locaux n’a jamais été leur légitimité, leur qualité démocratique ou leur sincérité lorsqu’il s’agit de promouvoir un authentique État de droit. Ce qui a vraiment compté à de trop nombreuses reprises a été, tout simplement, leur degré d’acceptation des diktats de leurs patrons étrangers, dans une poursuite mutuellement bénéfique du maintien d’une stabilité qui garantirait la préservation de leurs privilèges respectifs.

Ainsi, pour ceux qui ont défendu ce modèle de relations au cours des dernières décennies, même les exercices occasionnels d’ouverture et de réforme menés par certains dirigeants locaux ont été considérés avec suspicion. Ceux qui ont osé remettre en cause le statu quo qui les identifiait comme des acteurs subalternes, ou ceux qui ont opté pour des réformes profondes des modèles imparfaits hérités de la colonisation, ont été perçus comme déstabilisants et donc comme un danger qu’il fallait neutraliser ou éliminer.

Le bilan négatif des indépendances

Ainsi, il ne faut pas s’étonner du fait que les 19 pays de la zone Maghreb- Sahel —sinon tous les pays du continent Africain— trainent toujours, six décennies après leurs indépendances, les séquelles et complications de ce schéma élaboré par les puissances Européennes pour l’après-décolonisation. Et les faits sont bien là.

À quelques exceptions près, la situation générale de bien-être et de développement économique est négative pour la majorité de la population, de telle sorte que, lorsqu’on regarde vers l’avenir, indépendamment de nombreuses variables qui peuvent être identifiées comme potentialités de développement, la triste réalité montre une situation d’appauvrissement très pauvre.

Dans le domaine économique, les évolutions historiques laissent peu de doutes sur la succession de «décennies perdues», avec des niveaux de croissance économique systématiquement inférieurs à la croissance démographique.

A titre d’exemple, le fait que 42% des Africains manquent encore d’électricité chez eux et dans 16 pays africains ce pourcentage dépasse les 50%, avec le Burkina Faso en tête (avec 81% du total). .

Sans ces infrastructures, il est très peu probable que les énormes écarts d’inégalité qui existent aujourd’hui entre les pays et au sein de nombre d’entre eux puissent être réduits. En tout cas, pour avoir une petite idée du défi auquel le continent est confronté dans ce domaine, il suffit de rappeler que l’UA elle-même calcule qu’au moins 90 000 millions de dollars d’investissements annuels dans les infrastructures sont nécessaires au cours de la prochaine décennie pour pallier les carences actuelles. En termes positifs, la Banque mondiale soutient pour sa part que si la région atteint le niveau moyen du reste du monde en développement en termes de qualité de ses infrastructures, son PIB par habitant pourrait augmenter de 1,7 % par an.

Politiquement parlant, les deux régions (Maghreb-Sahel) connaissent une dynamique autoritaire évidente, avec des retards systématiques dans la tenue des processus électoraux, des réformes constitutionnelles pour éliminer les limites de mandats, la falsification des résultats électoraux et même des coups d’État plus ou moins réussis. Un autre fait qui témoigne de la résistance à l’amélioration de la situation dans ce domaine, est que malgré le fait qu’en 2012 la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance soit entrée en vigueur (approuvée le 30 janvier 2007), la Libye, le Maroc et la Tunisie ne l’ont toujours pas ratifié.

Plus loin encore, l’Algérie, le Mali et la Mauritanie sont classés parmi les autocraties modérées et, fermant la liste des 137 pays, le Tchad, le Maroc et la Libye sont classés parmi les autocraties dures. Cela ne signifie pas que le Maghreb et le Sahel subissent un effondrement démocratique irréparable, mais la détérioration qui les place loin de la véritable stabilité politique, de la démocratisation et de la durabilité économique est clairement visible ; le tout aggravé par une crise économique dont il leur sera encore très difficile de sortir.

En allant plus loin dans ce domaine, dans l’indice de transformation Bertelsmann 2023, seule la Tunisie apparaît comme une démocratie déficiente4, tandis que le Burkina Faso et le Niger apparaissent comme des démocraties fortement

Et aujourd’hui, toujours sous l’impact direct de la pandémie du Covid-19 qui a éclaté en 2020, et l’impact indirect qui a provoqué la réorganisation de l’agenda international pour répondre aux problèmes internes des principaux acteurs mondiaux, rien n’indique que ni le continent Africain dans son ensemble ni les deux régions analysées dans ces pages présentent une image plus optimiste juste au coin de la rue.

L’impact environnemental excessif

Il existe déjà de nombreux diagnostics réalisés tant sur le Maghreb —avec ses plus de 105 millions d’habitants répartis sur ses 5,7 millions de kilomètres carrés et un PIB total qui ne dépasse pas 340 milliards d’euros (371 milliard de dollars)— que sur le Sahel occidental —habité par environ seulement 90 millions de personnes dans ses plus de 5 millions de kilomètres carrés, et un PIB régional de pas plus de 75 milliards d’euros (près de 82 milliards de dollars).

Ces chiffres démontrent —on ne peut être plus clair— le grand écart, entre la dure réalité géographique et économique, et l’ambition de plus en plus pressante de relever les défis multiples.

Prenons un exemple édifiant, celui du changement climatique.

Aujourd’hui, il n’est de secret pour personne que l’Afrique est le continent qui contribue le moins à la crise climatique, identifiée comme une menace existentielle pour l’humanité. Pourtant l’on sait également que c’est le territoire qui en subit le plus les lourdes conséquences. Cet état de fait est déduit des données qui suggèrent que des inondations, telles que celles qui ont touché une grande partie de l’Afrique de l’Ouest en 2022, sont à 80% plus probables en raison de cette même crise climatique. Et malgré cela, l’Afrique, selon l’agence Bloomberg, n’attire que moins de 1% des financements internationaux dans les énergies renouvelables.

De manière générale, à la suite des sécheresses, des inondations et de l’abandon des terres agricoles (souvent forcées par la violence qui dévaste la zone Sahel, où plus de 80% de la population dépend de l’agriculture pour survivre), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que vers fin 2022, plus de 33 millions de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire d’urgence.

Pendant ce temps, plus de 35 millions de personnes (dont 6,7 millions d’enfants) meurent de faim en Afrique de l’Ouest et du Centre, en raison du changement climatique, de l’insécurité et de la hausse des prix des denrées alimentaires. Un chiffre qui, selon l’ONU, pourrait atteindre un record historique de 48 millions en cette année 2023. D’où il n’est pas surprenant que cette situation contribue de manière décisive à accroître l’instabilité, la violence et les flux migratoires,

Ce défi est d’autant plus exigeant dans un environnement soumis à une pression migratoire constante, et à des mouvements forcés de réfugiés et de personnes déplacées, causés tant par les catastrophes naturelles que par la crise climatique ou les conflits violents. On peut citer à cet égard l’exemple flagrant de la prévision, selon laquelle, l’Afrique étant le continent le plus touché par le réchauffement climatique, on s’attend à ce que plus de 80 millions de personnes devront quitter leur domicile, en raison du changement climatique au cours des trente prochaines années.

Des défis et des défis…

Conscient de la bombe à retardement qu’impliquait l’héritage reçu dans la décolonisation – avec le tracé de frontières artificielles et arbitraires -, on ne peut que qualifier de sage la décision prise en son temps par l’extinction de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en les acceptant globalement comme définitive. Bien que cela visait à empêcher la porte de s’ouvrir à de nouvelles sources de violence, celles-ci n’ont pu être évitées à de nombreuses reprises. Et, au contraire, comme c’est le cas aujourd’hui du Mali ou de la Libye, qui signalent de nouvelles tensions sécessionnistes.

L’autre défi, est de bien gérer la croissance démographique en Afrique. Dans ce cas, il suffit de rappeler que les prévisions actuelles parlent de 2,5 milliards d’habitants pour l’horizon 2050 sur l’ensemble du continent. Un volume énorme qui nécessite une reformulation radicale de nombre des politiques actuelles. Or le manque de systèmes éducatifs et de santé adéquats, de logements décents et de conditions convenables pour intégrer les nouvelles vagues de demandeurs d’emploi sur le marché du travail, constituent en grande partie les bases d’une explosion généralisée avec la capacité d’exporter une instabilité marquée, bien au-delà de l’espace géographique des deux régions.

Le taux élevé de croissance démographique est le résultat, d’une part, de la baisse de la mortalité, mais aussi d’autre part, et contrairement à d’autres parties du monde, du taux de fécondité élevé qui est le plus enregistré en Afrique de l’Ouest. Pour ne citer que l’exemple paradigmatique du Niger, qui, avec un taux de fécondité de 7,2 enfants (le plus élevé du monde), fera passer de 20 millions d’habitants actuellement, à 200 millions en 2100 !

Outre le défi de bien gérer ses ressources démographiques, la région Maghreb-Sahel se trouve aussi confrontée au défi non moins important, de développer son capital humain qualifié.

Les carences évidentes des systèmes éducatifs dans nombre de ces pays, finissent par générer simultanément une fuite constante des cerveaux, et un manque de main-d’œuvre suffisamment qualifiée, pour répondre aux exigences du tissu productif lui-même. Et la modification de cette situation ne peut se faire qu’à moyen terme, et par un engagement multiple en faveur de l’alphabétisation de larges couches de la population non encore scolarisée, et de l’amélioration de la qualité de l’enseignement professionnel et universitaire dans toutes les branches du savoir.

Un autre défi que doivent relever par les pays de la région, est celui de l’autonomisation des femmes revêt une importance particulière dans toute stratégie visant à renforcer le capital humain. Ce pari commence par leur pleine alphabétisation et culmine dans leur inclusion dans les mécanismes formels de prise de décision, sans oublier évidemment leur intégration professionnelle et l’élimination de toute forme de discrimination à leur encontre.

L’urgence d’un changement de priorités

Il est immédiat de comprendre que le défi posé par l’Afrique dans son ensemble et les deux régions examinées ici va bien au-delà du terrorisme et des flux migratoires. Or seul un effort multilatéral et multidimensionnel de longue haleine peut modifier substantiellement le cap actuel des deux régions analysées ici, afin de faire face à tant de défis et de défis avec certaines possibilités de succès, leur permettant de développer leur énorme potentiel. Il ne suffit donc pas d’en faire plus, même s’il est possible d’augmenter en pourcentage l’aide allouée aux Africains (ce qui n’arrive pas toujours), le niveau d’effort actuel, que ce soit dans le domaine de l’aide publique au développement, des relations commerciales, du soutien aux forces armées et de sécurité ou tout autre. Au contraire, il est impératif de modifier les bases d’un modèle qui a amplement montré ses limites et qui pointe, si le cap n’est pas changé, vers un scénario encore plus sombre.

Pourtant, dans le contexte actuel perturbé, et de manière générale, l’Afrique est perçue avant tout comme un problème/menace pour l’Union européenne, comme une bonne affaire (Chine), ou comme un terrain de jeu dans la compétition entre grandes puissances (États-Unis-Chine et États-Unis-Russie). Sans oublier la présence évidente de l’Union européenne en Afrique, et les tentatives d’autres puissances régionales pour améliorer leur position. Et chacun d’eux, au-delà de discours apparemment bien intentionnés, joue avec ce qu’il a sous la main (argent, armes, mercenaires…) pour tenter d’influencer ses partenaires, alliés et clients africains dans la défense de ses propres intérêts, sans trop d’efforts pour dissimuler leur désintérêt pour le sort de la population locale.

Et pour cause, il existe —toujours selon le rapport— d’autres alternatives pour que la région Maghreb et Sahel jouisse d’un niveau supérieur de développement et de sécurité, et cesse d’être perçus avec «inquiétude» par ses voisins Européens. À commencer par sa stabilisation nécessaire, et d’autres possibilités, mais seulement si elle est comprise comme un «processus dynamique» et non une menace. Et cela doit se traduire —tout évidemment—par un changement de priorités, pour placer au-dessus moins la sécurité des États que la sécurité humaine de ses habitants, selon le document.

Dans le domaine économique, rien n’illustre mieux cette idée que l’Accord de libre-échange africain, en vigueur depuis le 30 mai 2019, qui vise à créer l’une des plus grandes zones d’échanges économiques au monde, incluant une union douanière avec libre circulation des capitaux et voyageurs d’affaires, un marché commun, une union monétaire et une communauté économique. Bien évidemment, un processus très complexe et ambitieux, prendra des années pour mettre en œuvre toutes ses propositions, qui incluent l’élimination des tarifs de 90% pour la plupart des biens de consommation, avec l’idée que cette mesure entraînera une augmentation de plus de 50% des revenus intra-africains.

Le mirage de l’aide Européenne

En outre, la production africaine devrait également augmenter considérablement. Et en parallèle, se développe également le processus de ratification du Protocole pour la libre circulation des personnes, qui a déjà été entériné par plus d’une trentaine de pays africains et qui vise à permettre aux Africains de bénéficier plus facilement des créations d’emplois attendues où qu’elles se produisent. S’il est achevé, il rendrait possible la libre circulation des personnes et la protection du droit de séjour des Africains dans n’importe quel pays du continent.

Concernant l’Union européenne (UE), l’analyse de l’Institut Espagnol d’études stratégiques, argumente que bien qu’elle continue d’être le principal partenaire commercial, le principal investisseur et principal donateur d’aide au développement du continent, son incapacité à se donner une voix unique sur la scène internationale affaiblit son influence dans certaines régions du continent, dont l’insécurité a un impact très direct sur la sécurité des pays de l’UE, dans un contexte de concurrence accrue avec Pékin sur le continent Africain.

Seulement il faut rappeler que cette « aide » Européenne est insignifiante, au vu des besoins énormes des pays des deux zones étudiées ici, et de leurs ressources diverses dont bénéficient les pays de l’UE.

Le document d’ailleurs se charge de nous rappeler à ce propos, qu’au terme de la « Stratégie UE-Afrique » ainsi que de la « Stratégie intégrée de l’Union européenne au Sahel », approuvée par le Conseil Européen le 16 avril 2021, l’UE a présenté un nouveau plan d’aide estimé à environ 150 milliards d’euros (environ 164 milliards de dollars) pour les cinq prochaines années, dans une multiplicité de secteurs allant de la compensation de l’impact que peut engendrer la transition énergétique, à la réponse à la pandémie du Covid-19, et à la création d’infrastructures Cela a déclenché de vives critiques africaines, pour le manque de spécificité et pour le fait que cette « aide » apporte en réalité peu d’argent frais. Il faut rappeler à cet égard que dans de nombreux cas, ce sont des fonds déjà engagés précédemment, qui ont été présentés dans un nouveau paquet !

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here