Potentiel d’autofinancement de 4000 milliards $ en Afrique

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Potentiel d'autofinancement de 4000 milliards $ en Afrique
Potentiel d'autofinancement de 4000 milliards $ en Afrique

Africa-Press – Niger. Selon l’Africa Finance Corporation, près de 4000 milliards $ de ressources financières internes restent sous-exploitées en Afrique. Le manque de canaux structurés freine leur orientation vers des projets productifs. Des experts soulignent le rôle clé du secteur privé et des banques locales dans cette mobilisation.

Intervenant dans le cadre d’un panel de réflexion portant sur le financement du développement en Afrique, Samaila Zubairu, président et directeur général de l’Africa Finance Corporation (AFC), une institution multilatérale de financement des infrastructures basée au Nigeria, a indiqué que l’Afrique dispose d’un potentiel inexploré de près de 4000 milliards $ pour le financement de son développement.

« Notre dernier rapport sur les infrastructures en Afrique dévoile qu’il existe jusqu’à 2500 milliards $ de ressources bancaires et environ 1100 milliards $ de ressources non bancaires, dont 455 milliards $ de fonds de pensions, 320 milliards $ dans le secteur des assurances, 450 milliards $ de réserves de change, 250 milliards $ dans les banques publiques de développement, 150 milliards $ de fonds souverains et une valeur de ressources non mesurée dans le secteur informel », a expliqué M. Zubairu.

Selon lui, le véritable défi réside dans l’inexistence de canaux structurés et sûrs permettant de canaliser ces ressources vers des secteurs productifs, en particulier celui des infrastructures. Il a relevé que les capitaux étrangers ne peuvent arriver massivement sur le continent que si ceux existant sur le continent sont déjà utilisés et rentabilisés. Le dirigeant de l’AFC intervenait dans le cadre d’un échange visant à identifier comment la mise en place de structures pour un commerce africain durable pourrait être financée.

Parmi les autres intervenants participant à cette discussion, on retrouvait Arnold Ekpe, ancien directeur général du groupe bancaire panafricain Ecobank. Selon lui, les financements existants peuvent être facilement débloqués dans le cadre de projets portés par le secteur privé, plutôt que par des plans de développement gouvernementaux.

Un autre intervenant, Simon Tiemtoré, président de Vista Group Holding, a estimé, pour sa part, le rôle important de la structuration financière que peuvent jouer les banques commerciales locales pour canaliser les ressources financières existantes vers des besoins en infrastructures concrètes, comme les centrales de production d’énergie, les routes et autres formes d’infrastructures. Il a cité en exemple des projets menés dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, qui ont permis à ces derniers de se doter d’infrastructures.

« Au Burkina Faso, le gouvernement avait besoin de 700 à 800 millions d’euros pour les routes. Beaucoup disaient que c’était irréaliste. Vista Bank a structuré l’opération, puis a fait intervenir la Banque Africaine de Développement et la Banque Ouest-Africaine de Développement pour cofinancer. Résultat: les routes sont en construction. De même pour deux aéroports à Bobo-Dioulasso et Gaoua, des projets en attente depuis 27 ans. Nous avons fait de même en Guinée, au Mozambique, en Gambie et en Sierra Leone, où l’aéroport de Freetown est désormais tout neuf », a-t-il fait savoir.

Ces réflexions sont menées alors que le financement du commerce intra-africain entre dans une phase de transition, marquée par des changements de priorités des économies historiquement pourvoyeuses d’aide publique au développement.

L’Afrique reste limitée dans sa capacité à produire pour ses marchés locaux. Au cours des récentes années, les institutions multilatérales africaines de financement du développement, comme Afreximbank, ont bénéficié de conditions de marché avantageuses. La récente baisse de la note de Fitch présage une situation moins favorable à moyen terme. Mais ces défis peuvent finalement être surmontés, selon ces acteurs de terrain.

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