Africa-Press – Niger. À Niamey, plusieurs lieux sont connus pour être difficiles à emprunter ou à habiter lors de la saison pluvieuse. Chaque année, des colmatages sont réalisés sur les routes mais en vain car, ils ne sont jamais définitifs. Ce problème est observé dans les marchés, les quartiers et même sur les voies latéritiques ou goudronnées. Aussi, l’insuffisance d’un système d’assainissement et d’hygiène adéquat se traduit par des stagnations d’eau dans les marchés, les quartiers ainsi que les voies principales d’accès. Ce qui entraîne de facto des inondations des magasins et des difficultés de mobilité urbaine, toute chose qui favorise les accidents sur les routes et la formation de mares artificielles dans les quartiers, rendant ces endroits insalubres avec comme corolaire la prolifération des moustiques et des maladies y afférentes.
Au marché de Harobanda, sur le côté sud où un creux retient l’eau, aucun aménagement n’a été effectué. Pourtant l’an dernier, cette situation a causé de nombreux dégâts, selon les commerçants du secteur. Afin de prévenir ces désagréments, certains prennent des mesures individuelles.
Devant plusieurs boutiques ou magasins, du gravier a été étalé pour stabiliser le sol. Les caniveaux du marché n’ont pas été évacués. Certains sont presque pleins, d’autres déjà bouchés, alors qu’ils jouent un rôle essentiel dans l’évacuation des eaux pluviales.
Sur la route de l’aéroport, certaines sections de caniveaux non fermée sont pratiquement obstruées par du sable. Au quartier Talladjé, sur la voie du marché Wadata, le tracé des caniveaux est visible, mais plus loin, seuls des vestiges subsistent, donnant l’impression d’un travail inachevé. Tout est recouvert de sable ou de déchets laissés par les habitants.
Un autre facteur contribuant à l’accumulation des eaux est la construction anarchique qui bloque les cours d’eau naturels. Dans plusieurs localités, des logements sociaux ou des bâtiments commerciaux sont édifiés sans respecter les réglementations en vigueur, entravant les voies naturelles d’écoulement des eaux. Au lieu de prévoir des alternatives pour le drainage, ces constructions créent des poches d’eau stagnante. Sur la voie latéritique de la « route de Tchanga », une station-service, en faisant le remblayage de sa devanture a obstrué complètement le passage de l’eau. Un tel aménagement risque de transformer cette zone en une flaque d’eau permanente.
Le marché de Dar-es-Salam, un site particulièrement vulnérable aux inondations
En raison de son aménagement, le marché de Dar-es-Salam est exposé aux inondations. Là-bas aussi, c’est les commerçants, en fonction de leurs moyens, qui prennent des dispositions pour contrecarrer les dégâts. Devant les magasins, c’est soit des dalles de béton, soit des sacs de sable qui sont étalés pour élever le niveau des terrasses. Après la première pluie du 10 juin dernier, le constat qui se dégage est celui d’un risque éventuel d’inondation. Parce que, d’ores et déjà, l’eau s’est creusée des lits.
Situé dans une zone basse et proche d’une grande vallée d’eau, les caniveaux du marché Dar-es-Salam ne permettent pas une évacuation efficace des eaux de ruissellement. Cela entraîne des accumulations importantes d’eau lors de la saison des pluies. Selon les commerçants, le marché a été installé à la hâte, sans les travaux préalables en pareille circonstance, avec des conséquences néfastes sur les vendeurs, leurs clients et la population environnante, témoigne les responsables du marché.
« Après chaque pluie, je n’ai pas de répit. L’eau stagne devant mon magasin, et je me retrouve ensuite à faire les travaux d’évacuation ponctuelle. Lorsqu’il pleut en pleine journée, certains de mes voisins et moi passons tout le temps que va durer la pluie sur le qui-vive. Si la quantité est trop importante, elle finit même par pénétrer dans mon magasin », déclare Issoufou Amadou, un commerçant du marché Dar-es-Salam. Cette situation, poursuit-il, l’empêche de se ravitailler en gros pendant la saison des pluies.
Le gérant du marché, M. Mahamadou Boubacar, explique que lorsqu’il pleut abondamment, les eaux qui viennent du quartier ne trouvent pas de voies d’évacuation et finissent par envahir les boutiques du marché. Une année, rappelle-t-il, les eaux ont fait une victime en vie humaine. Il s’agissait d’un enfant qui était dans un des magasins au moment des pluies.
M. Mahamadou Boubacar a ajouté que l’écoulement anarchique de l’eau dans le marché provoque plusieurs désagréments majeurs, allant de l’inaccessibilité des étals à l’insalubrité générée par les eaux stagnantes. Une modernisation du marché, incluant un système de drainage adapté, pourrait constituer une solution durable pour limiter ces impacts récurrents. Il a également dégagé comme éléments de solution, la clôture du marché. « Avec une bonne clôture bien érigée, non seulement la situation d’inondation enregistrera un accalmi, mais le marché en tirera beaucoup de profit en termes de sécurisation des biens et de salubrité », souligne M. Mahamadou Boubacar.
Le gérant du marché Dar-es-Salam demande l’aide des autorités et des bonnes volontés pour rendre le marché viable et sûr. « Qu’ils nous assistent à assainir ce marché, en le dotant d’un espace vaste et moderne pour la bonne fréquentation des usagers », lance-t-il comme un cri de désespoir, dénonçant au passage le déversement des eaux usées dans les rues. Cette dernière situation, regrette M. Mahamadou Boubacar, aggrave inutilement la pollution du marché.
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