Africa-Press – Niger. L’autorité du Bassin du Niger (ABN) a organisé, dans la soirée du vendredi 29 août 2025, un dîner d’échanges autour des intérêts et des préoccupations communes de la gestion des ressources en eau du fleuve Niger par les neuf pays membres de l’institution régionale. En présence du président du Conseil des ministres de l’ABN, le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso, M. Roger Baro, en visite de travail au Niger, des diplomates des pays membres accrédités auprès de la République du Niger, les participants ont discuté à bâtons rompus sur les défis à relever pour renforcer les moyens d’action de l’institution, mais aussi de garantir une plus grande capacité d’accès à l’eau aux populations de ces États membres, notamment face à la démographie galopante et aux défis de changement climatique et de l’ensablement du fleuve.
Le président du Conseil des ministres de l’ABN a souligné que les neuf pays membres ont individuellement consenti d’énormes efforts d’investissement pour préserver les ressources naturelles et promouvoir le développement économique et social dans le bassin du fleuve Niger. L’expérience de l’ABN constitue, selon M. Roger Baro, le parfait exemple du passage des visions strictement nationales vers une vision transfrontalière axée sur une gestion plus rationnelle, intégrée et concertée des ressources naturelles. « Malgré ces efforts, il faut reconnaître qu’il y a beaucoup à faire. Cela nous appelle à nous remobiliser dans ce contexte. Il me semble que la mobilisation régulière et à bonne date des contributions statutaires des États revêt un caractère primordial. Pour ce que nous connaissons au Burkina Faso et au Niger, la souveraineté n’est pas à négocier et cette souveraineté exige que nous fassions les premiers pas pour assurer certains aspects de notre développement », a-t-il déclaré.
En effet, pour assurer le bon fonctionnement de cette entité, le président du Conseil des ministres de l’ABN a instruit le nouveau Secrétaire Exécutif afin de travailler pour que chaque pays membre ait un représentant au sein de l’institution en fonction des compétences et des besoins. Ainsi, pour l’année 2025, ce sont quarante (40) milliards qui seront investis dans les différents pays au compte de l’ABN, dont quatre (4) milliards de francs CFA prévus pour le compte du Niger. « En terme d’investissement pour le Nigeria, nous sommes à 69 milliards. C’est des chiffres très importants à ne pas négliger », a-t-il estimé.
Par ailleurs, pour renforcer les capacités de travail de l’ABN, le ministre burkinabé en charge de l’Eau a énuméré quelques chantiers en cours qui nécessitent une plus grande mobilisation de toutes les parties. Il s’agit, entre autres, de l’opérationnalisation du Fonds d’adaptation au changement climatique, la construction du siège de l’ABN à Niamey dont 52% des fonds ont été mobilisés par les pays membres ; l’élaboration d’une nouvelle vision de développement en tenant compte du contexte sécuritaire et de la crise climatique, des pollutions et des ambitions des différents Chefs d’État en matière d’eau et des ressources naturelles. « C’est pourquoi, je vous exhorte à accompagner l’ABN en portant davantage les plaidoyers auprès de vos États respectifs pour les paiements réguliers et à bonne date des contributions et de toute autre initiative financière qui aurait été décidée. De même, je vous exhorte à contribuer au plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers pour relever le niveau de leur contribution au financement des actions de développement, selon les orientations et les instructions des Chefs d’État », a-t-il dit aux ambassadeurs des États membres. Le président du Conseil des ministres a, en outre, sollicité l’apport de tous les acteurs pour contribuer à redynamiser l’ABN afin de lui permettre de poursuivre et d’amplifier ses investissements au profit des vaillantes populations du bassin du Niger.
Le ministre de l’Environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le Colonel Maizama Abdoulaye, a, quant à lui, salué la présente initiative qui les met en contact direct avec les missions diplomatiques des pays de l’ABN au Niger en vue d’échanger sur des préoccupations majeures visant à les mettre à contribution dans les efforts et soutiens pour un développement harmonieux et intégré du bassin du Niger. « Je réitère mes sincères remerciements et ma profonde gratitude aux pays membres de l’ABN, aux partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent dans l’amélioration des conditions de vie et le renforcement de la résilience des populations face au changement climatique dans le bassin du Niger », a-t-il conclu.
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