Africa-Press – Niger. Placé sous le thème: « Bianou: une célébration de la résilience culturelle, une expression du patriotisme et un vecteur de la cohésion sociale, dans un Niger nouveau », l’édition de cette année a été lancée le vendredi, 13 juin 2025, correspondant au 17 Dhou Al-Hadj 1446. Comme il est de tradition pour cet événement majeur, le lancement des festivités s’est déroulé à la place habituelle, au quartier Obitara, chez Malam Ammi, aux environs de 7 heures, très tôt dans la matinée, en présence de tous les notables et personnalités reconnus pour le rôle qu’elles jouent dans l’encadrement, la coordination, l’organisation et le suivi des festivités de l’événement.
Ainsi, après 27 jours de festivités dans la Ville d’Agadez ponctués de manifestations journalières et nocturnes et des réjouissances artistiques, culturelles et touristiques et d’autres activités parallèles comme des communications, et la foire artisanale, la fête de Bianou a connu accomplissement le samedi 5 juillet 2025, avant de prendre officiellement fin le 7 juillet 2025. Tout s’est passé dans la joie et l’allégresse que cette fête requière.
Le Bianou constitue une occasion de raffermissement des liens de parenté et d’amitié, de consolidation de la cohésion sociale. Dans sa forme typiquement traditionnelle, il renferme des festivités spécifiques à Agadez et offre un spectacle sans pareil.
Cette année, la fête de Bianou a été marquée par la participation des membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et ceux du Gouvernement. Une grande première dans le déroulement de cet événement qui date des siècles. Ainsi pour marquer son soutien à cette fête qui tend à être un événement national, les plus hautes autorités ont dépêché une importante délégation composée des membres du Gouvernement, notamment de la Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mme Soufiane Aghaichata Guichène, du Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information M. Adji Ali Salatou et des membres du CNSP à savoir les Colonel-Majors Sidian Ahmed de la Garde Nationale du Niger et Karimou Hima Abdoulaye de la Gendarmerie Nationale ainsi que plusieurs cadres de certains ministères et institutions de la République.
Arrivée le vendredi 4 juillet 2025, dans la matinée, cette délégation des membres du Gouvernement et du CNSP s’est rendue au Sultanat de l’Aïr sur invitation du Sultan pour assister à l’une des plus importantes étapes de cette fête de Bianou, à savoir le « Maretchan ADDO » ou ‘’soirée de la beauté’’ en haoussa. Cette soirée a été également marquée par une importante et spectaculaire démonstration de la danse de Bianou devant les invités du Sultan sous le rythme envoutant et mythique de Akazam et tambour (instruments de musique) du Bianou. Le Sultan de l’Aïr Son Altesse Oumarou Ibrahim Oumarou a bien voulu offrir à ses hôtes cette séquence du Bianou avant le samedi 5 juillet 2025.
La fête du Bianou se déroule en plusieurs étapes dont la plus importante est le jour même de la fête au Sultanat. Ces étapes s’étalent sur plusieurs semaines de festivités dans la Ville d’Agadez avec en toile de fond des animations dans les différents quartiers de la ville tous les après-midis et les soirées. On note entre autres événements importants dans cette fête, les trois grandes rencontres entre les deux groupes Est « Yan gabass » et Ouest « Yan yamma » ; la soirée de la beauté et la nuit à Alercès une localité située à une dizaine de kilomètres de la Ville d’Agadez.
Ce jour du samedi 5 juillet 2025, la population de l’Aïr en général et particulièrement celle de la ville d’Agadez était sortie massivement comme d’habitude. Personne ne voulait se faire raconter l’événement parce qu’il diffère d’une année à une autre. En effet, le 4 juillet après la soirée de la beauté, la plupart des jeunes ont convergé vers Alercès. Selon les récits des spécialistes du Bianou, cette nuit est prévue dans ce village où les deux groupes se livrent à des animations, sous la supervision et la coordination des responsables de ladite fête, les deux Tambaris et leurs suppléants (Agolla et Jirima) épaulés par le comité d’organisation.
Très tôt le matin, pendant que le cortège regagne la ville, les populations sortent sur l’itinéraire du carnaval pour l’attendre. Après plus de 3 heures de marche, de danse et de chant au rythme de Akazam et Tambari, et de la symphonie, le Bianou arrive enfin à la première étape de la ville, à la résidence du Gouverneur où le Général de division Ibra Boulama Issa entouré de ses proches collaborateurs l’attendait. Devant le Gouverneur les deux groupes se sont livrés aux démonstrations de danses, chants et transes au rythme des tambours retentissants. Pour le gouverneur, le Bianou est une fête qui est chargée d’histoire et de symboles. C’est une cérémonie multiséculaire qui traduit la richesse culturelle de la Région d’Agadez et qui est le reflet de l’identité culturelle de cette région. « Je pense que cette culture et cette richesse doivent être préservées, entretenues au fil du temps. Cette richesse culturelle contribuera sans nul doute à l’atteinte de la souveraineté de notre pays. En plus de cet aspect culturel, vous avez tout ce qui concerne la richesse de l’artisanat de la Région », a déclaré le Général de division Ibra Boulama Issa tout en souhaitant une très bonne célébration du Bianou à la population de la Région.
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