Africa-Press – Niger. Alors qu’il militait au mois d’août pour une intervention militaire de la Cedeao au Niger, le président ivoirien a décidé d’un changement de cap. Précisions.
La menace d’une intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Niger paraissait déjà de moins en moins crédible ces dernières semaines. Mais l’option, plus de cent jours après la chute de Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet dernier par le général Abdourahamane Tiani et retenu en otage au sein de la résidence présidentielle depuis, semble aujourd’hui définitivement enterrée.
Mises en garde
Selon nos sources, la Côte d’Ivoire a décidé de démobiliser, à compter de ce 6 novembre, les soldats qui devaient intégrer le contingent prévu dans le cadre de ladite intervention, soit entre 700 et 800 hommes. Le président Alassane Ouattara figurait, au lendemain du coup d’État à Niamey, au premier rang des partisans de l’intervention. Il a cependant reçu plusieurs mises en garde de l’état-major de son armée, qui considérait l’opération comme trop délicate.
Comme à Abidjan, l’hypothèse militaire a perdu de sa substance au fil des semaines dans la région, notamment chez le Béninois Patrice Talon, le Sénégalais Macky Sall et le Nigérian Bola Tinubu, alors que l’Algérie exprimait son désaccord vis-à-vis du projet et que le Burkina Faso, le Mali et, dans une moindre mesure, la Guinée affichaient leur solidarité avec les putschistes nigériens. Les États-Unis n’ont également pas fait mystère de leur opposition à l’intervention.
Bola Tinubu, président en exercice de la Cedeao et proche de Washington, a ainsi progressivement reculé, y compris face à l’opposition interne des gouverneurs du nord de son pays. Il privilégie aujourd’hui à nouveau la voie de la médiation avec les putschistes d’Abdourahamane Tiani. Ce dernier a toutefois clairement indiqué sa préférence pour la désignation du Togo comme intermédiaire avec la Cedeao et les partenaires internationaux, comme la France et les États-Unis.
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