G5 Sahel : Le NIGER et MOHAMED BAZOUM… « La peur au ventre »

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G5 Sahel : Le NIGER et MOHAMED BAZOUM… « La peur au ventre »
G5 Sahel : Le NIGER et MOHAMED BAZOUM… « La peur au ventre »

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Niger. Déjà assez fragilisé par sa situation économique et sociale, profondément traumatisé par la menace grandissante des groupes armés extrémistes qui se tiennent toujours sur le seuil de sa porte et qu’il trouve du mal à y faire face, le Niger, l’un des cinq pays du G5 Sahel le plus en besoin, semble avoir été atteint de « tremblote », et ce, depuis que son voisin, le Mali, ait annoncé son double retrait du groupe et de la force armée Sahélienne.

En effet, le Président du Niger Mohamed Bazoum a commencé à « voir rouge », de peur que la décision prise par les autorités maliennes ne puisse avoir de graves conséquences dans la région devenue un vrai repaire pour les terroristes, sachant que son pays en est le premier concerné. Face à cette nouvelle situation, d’ores et déjà, Bazoum a annoncé la « mort de la force sous-régionale ».

Il importe de noter que, dans la soirée du dimanche 15 mai courant, la junte militaire au pouvoir au Mali, dirigée par le colonel Assimi Goïta, a annoncé quitter le G5 Sahel et sa force antijihadiste, accusant de facto l’organisation d’être « instrumentalisée » par des parties étrangères et dont elle fût empêchée d’assurer la présidence, avec l’idée de mieux isoler le Mali.

Dans le communiqué rendu public par le gouvernement de transition malien et lu par le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement, on pouvait lire ceci : « Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

S’exprimant à travers une déclaration exclusive accordée au quotidien français « La Croix » que le Président du Niger, Mohamed Bazoum, a tenu à revenir la « douloureuse décision malienne » de claquer la porte au nez de la force militaire conjointe formée par le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, une force qui fût créée en 2014 à l’initiative des chefs d’Etat, et dont la mission principale est de lutter contre le terrorisme galopant dans la région.

Le Chef de l’Etat nigérien a ainsi traduit son désarroi : «L’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région… Le G5 Sahel est mort… Si ce pays était dans une situation normale, nous serions en mesure de développer notre coopération en relation avec Barkhane».

Il a poursuivi en déclarant que : « Notre frontière avec le Mali est sous les diverses menaces meurtrières de Daech au Grand Sahara », d’autant plus que «Bamako n’a pas investi les postes frontaliers avancés dans cette zone».

Pour lui, il s’agit d’une situation qui n’arrange pas les choses dans la zone dite des « Trois frontières » où sévissent de plus en plus les groupes armées.

Anticipation du SG des Nations Unies António Guterres

Bazoum recevant Guterres à Niamey

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui a effectué une courte tournée en Afrique, avait déclaré quelques jours auparavant, précisément le lundi 2 mai 2022 à Niamey, lors d’une escale dans la capitale du Niger, que la communauté internationale devrait « investir au maximum » pour venir en aide à l’armée nigérienne dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes qui s’attaquent à ce pays, ainsi qu’à certains pays voisins.

Reçu par le Président nigérien, Mohamed Bazoum, le Secrétaire général des Nations Unies a déclaré au cours d’une conférence de presse tenue conjointement avec lui : « Aujourd’hui, je pense que compte tenu des performances remarquables de l’armée nigérienne, la communauté internationale devrait investir au maximum dans le renforcement des capacités de l’armée nigérienne », c’est la moindre des choses à faire pour mettre le peuple de ce pays en sécurité.

Guterres a énuméré ce dont il était nécessaire et urgent, ajoutant que cet investissement devrait se faire dans « l’équipement et la formation » de l’armée nigérienne, soulignant dans ce contexte que « Le Niger ne peut pas relever seul tous ces défis ».

Selon lui, l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et le Groupe des cinq États du Sahel sont des acteurs essentiels pour la paix, la stabilité et le développement dans la région.

“Vous pouvez compter sur moi pour votre soutien dans cette demande”, a-t-il déclaré.

Tout en décortiquant la situation urgente dans la région du Sahel africain, ainsi que l’augmentation continue des attentats terroristes dans cette partie du continent africain, et leur propagation aux pays du golfe de Guinée, Guterres a appelé la communauté internationale à prendre conscience qu’il ne s’agit plus seulement d’un problème régional ou africain, mais plutôt d’une menace mondiale.

La paix et la stabilité au Niger et dans toute la région du Sahel : une priorité absolue pour les Nations unies

António Guterres se voulant « très rassurant » envers le président nigérien

C’est dans ce sens qu’il a promis de continuer à « militer », comme il l’avait fait depuis le début « pour mobiliser des ressources supplémentaires afin de relever ce défi ».

De son côté, le président Mohamed Bazoum a annoncé avoir discuté avec António Guterres du « nouveau concept de coopération entre le Niger, l’ONU et ses autres partenaires », dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.

Selon lui, « La situation a évolué, et nous devons donc mettre à jour notre façon de percevoir le problème du terroriste et la façon dont nous définissons les moyens d’y faire face ».

Pour rappel, dans sa lutte contre les groupes armés liés à Al-Qaïda et à Daech, le Niger bénéficie du soutien de nombreux pays occidentaux, dont la France et les États-Unis, lesquels disposent de bases militaires à Niamey et dans la région d’Agadez, dans le nord.

Certes, le 22 avril dernier les législateurs nigériens ont voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de nouvelles forces étrangères, notamment françaises, sur le territoire du Niger, une initiative qui pourrait probablement être beaucoup plus rassurante pour le Niger, sauf que l’opposition s’active actuellement pour resserrer ses rangs contre ce choix.

Ceci dit, il faut reconnaître que la situation au Niger reste très sensible, et même trop délicate, dont on pourrait s’attendre à des « éclaboussures »… Extrait sur la visite du Secrétaire général des Nations Unies à Niamey :

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