Insuffisance Des Espaces Sportifs Dans Les Quartiers De Niamey : La Rue Et Les Cours D’école : Terrains De Sport Pour Les Jeunes

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Africa-PressNiger. Avec une population estimée à plus d’un million et demi d’habitants, la ville de Niamey, capitale de Niger, connait un rapide développement urbain. La ville a considérablement grandi, donnant naissance à plusieurs quartiers périphériques. Aujourd’hui, la ville fait face à un sérieux problème d’aménagement. Si dans la conception de tous ces quartiers, tous les espaces sociaux, notamment ceux de loisirs et de sports, ont été prévus, ce n’est pas le cas pour leur aménagement. En effet, on se rend aisement à l’évidence que les espaces réservés pour les loisirs et les sports ont tous simplement disparu : ont-ils été morcelés ou vendus ? La question reste posées. Ce qui est sûr, il est difficile de trouver des lieux de sports et de loisirs dans tous les quartiers de la ville de Niamey. Aujourd’hui, se distraire, les jeunes et les enfants utilisent des terrains improvisés voire inapropriés notamment les rues et les cours de certaines écoles. Mais pour donner un cadre de rencontres aux jeunes, des parcs publics et privés ont été créés.

Exposés à des risques énormes les jeunes et les enfants de certains quartiers périphériques de Niamey, faute d’alternative, transforment la rue en terrain de sport ou pour d’autres jeux et loisirs bien que «la rue n’est pas un lieu de jeux pour enfant et pour les jeunes. Nous avons bien voulu avoir des espaces sécurisés où chaque après-midi les jeunes du quartier peuvent se retrouver pour se distraire, jouer et/ou suivre les autres jouer. Malheureusement, tout a été morcelé. La conséquence c’est nous les jeunes qui la subissons», déplore le jeune Abdoulaye Issoufou du quartier Gaweye dans la commune 5 de Niamey.

Certains jeunes se contentent des cours d’écoles pour s’offrir, chaque après-midi, des cadres pour jouer au football. Le cas le plus illustratif c’est au niveau de la grande rue entre les écoles Gawaye 1 et 2 et dans l’enceinte de ces écoles où chaque après-midi, les jeunes et les enfants du quartier, partagent le peu d’espace disponible.

Cette problématique d’insuffisance voire de manque d’espace pour jeux dans les quartiers affecte aujourd’hui les écoles. La Cour du CES rive droite 1 et 2 (ex CEG 9), servait autrefois de cadre pour les jeunes de Gawaye, de Banga Bana et de Karadjé, pour les jeux. En effet, plusieurs types de sports se pratiquaient par les jeunes notamment les arts martiaux, le football, le handball, le volleyball et le basketball. Aujourd’hui, cet espace est très restreint pour suffire à tout ce beau monde.

Ce problème d’espace de jeux affecte aussi les établissements scolaires dans le cadre des activités d’Education physique et sportive (EPS). Des terrains scolaires occupés par quelques élèves auparavant, sont partagés aujourd’hui par plusieurs écoles. C’est le cas toujours du CES Rive droite dont le terrain sert aujourd’hui de terrain d’EPS pour les deux CES rive droite 1 et 2, école Nodou, école Aimé-César, école Mossi et plusieurs autres établissements proches. C’est aussi le cas du terrain musulman de Niamey que plusieurs établissements utilisent pour les activités d’EPS.

Dans certains quartiers, les jeunes attendent la nuit pour jouer dans la rue afin d’éviter les risques d’accident de circulation. Le dimanche dernier, aux environs de 22h, nous avons suivi un groupe de jeunes au quartier Gawaye. Un de ces jeunes explique pourquoi ils choisissent cette heure pour jouer au football. «Les soirs les terrains des écoles sont pleins. Il y’a beaucoup de risque quand tous on se retrouve pour jouer. On a connu plusieurs cas d’incident entre les jeunes à cause de l’espace, parc que il y’a des lieux que certains considèrent comme leur propriété et que personne d’autre ne doit utiliser. C’est pourquoi, pour éviter trop de problèmes entre nous jeunes, mais aussi pour éviter les risques d’accidents, parce que la journée il y’a de la circulation, nous avons préféré jouer la nuit sur la rue. Nous profitons de la lumière des lampadaires pour jouer», a expliqué le jeune Souleymane.

Pour répondre à cette préoccupation, la Ville de Niamey en collaboration avec certains partenaires a, dans le cadre du programme Niamey N’yala, construit des terrains modernes à plusieurs endroits de la ville. C’est le cas des terrains de maracana au rond-point des martyrs et à la rive droite le long du mur de l’AGRIMET, bien sécurisés qui ont été construits. Mais là aussi, le problème d’accès à ces infrastructures par les jeunes se pose. Certes ces espaces ont été aménagés pour le public mais l’accès est payant. Ce qui ne donne pas la possibilité à ces jeunes de profiter de telles infrastructures. «Le mieux pour nous c’est d’aménager des complexes et autres espaces publics dans les quartiers. Il faut donner plus d’occasion à ces jeunes pour la distraction et le loisir. La rue n’est pas un lieu de sport, quel qu’en soit le moment. Mais nous sommes contraints de l’utiliser parce que nous n’avons pas d’autres solutions», a ajouté le jeune Souleymane.

En ce qui concerne le loisir, il faut aussi reconnaitre les efforts fournis par la ville et certaines personnes pour avoir construit des parcs publics aux profits des jeunes. Les parcs sont des espaces qui offrent aux jeunes, surtout les enfants des cadres agréables pour jouer, s’adonner aux sports et aux autres activités de détente. A Niamey, il existe divers espaces dédiés aux loisirs dont entre autres le Parc d’agrément de Koira Kano, le Parc d’agrément de Cité Fayçal, le Parc d’agrément du Nouveau marché, le Parc de l’Amitié Nigéro-Turque , le Jardin public de la Présidence, le Place Monteil, la Place Col Anatoub, le Parc du Rond-point Rive droite, la place de l’ancien petit marché, etc.

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