Le NIGER, partie prenante du gazoduc long de 4000 km entre l’Algérie et le Nigeria !

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Le NIGER, partie prenante du gazoduc long de 4000 km entre l'Algérie et le Nigeria !
Le NIGER, partie prenante du gazoduc long de 4000 km entre l'Algérie et le Nigeria !

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Niger. Le Niger a participé à la signature à Alger, le jeudi 11 Août 2022, avec l’Algérie et le Nigeria, d’un protocole d’accord pour la mise en place du gazoduc « transsaharien » qui reliera les exportations de gaz nigérian vers l’Europe. Le projet de pipeline a été proposé pour la première fois en 2002, et aujourd’hui il revient avec une plus grande dynamique éclipsée par la crise énergétique mondiale.

En effet, les autorités algériennes ont annoncé la signature de ce protocole d’accord avec le Niger et le Nigeria pour lancer la mise en œuvre de ce mégaprojet de gazoduc transsaharien, notamment à l’issue d’une réunion tenue par les ministres de l’énergie des trois pays, qui a abouti au mémorandum susmentionné.

Il s’agit d’un grand et important projet qui est revenu avec plus d’élan récemment, en raison de la crise énergétique que connaît l’Europe suite à la guerre en Ukraine. L’Algérie se caractérise par de grandes capacités logistiques dans le transport du gaz à travers la Méditerranée, ce qui peut faciliter le passage des exportations de gaz nigérian vers l’Europe.

Cérémonie de signature de ce protocole

Le protocole d’accord a été signé par les trois parties en présence du PDG de l’entreprise publique d’hydrocarbures, Toufik Hakkar :

• Côté algérien : par le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab,

• Côté Nigérian : par le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières Timipre Sylva,

• Côté Nigérien : par le ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables Mahaman Sani Mahamadou.

Après la signature, Arkab a déclaré que ledit protocole « exprime la volonté des trois pays amis d’incarner ce projet ambitieux et majeur ». Il a souligné que : « Ce mémorandum est un signal fort au monde de se lancer dans la réalisation de cet important projet ».

Rappelons qu’en juin dernier, le ministère algérien de l’Energie avait annoncé que les trois pays étaient parvenus à un consensus sur l’accélération de la construction du gazoduc transsaharien, à l’issue d’une réunion tenue dans la capitale nigériane, Abuja.

A l’issue de cette réunion, le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, avait déclaré à l’époque que : « La réunion a été importante et réussie, car elle a permis d’aborder tous les aspects liés à l’achèvement du gazoduc transsaharien, qui relie les trois pays au continent européen à une distance de plus de 4 000 kilomètres ».

Ce jour-là, il a été convenu de poursuivre les consultations à travers l’équipe technique qui a été constituée et chargée de préparer tous les éléments techniques et financiers, ainsi que les études de faisabilité et autres relatives à la réalisation dudit projet de gazoduc.

Comment est venue l’idée de ce gazoduc ?

4 000 km de longueur

Il y a plus de 20 ans, l’idée d’un gazoduc nigérian vers l’Algérie était lancée, avec la signature par Sonatrach d’un protocole d’accord, le premier du genre, dans le but de mettre en œuvre le projet avec la Nigerian State Oil Company, en 2002.

Dans le cadre de cet accord, il était prévu d’établir un gazoduc s’étendant du sud du Nigeria à l’Algérie, en passant par le Niger, pour acheminer annuellement 30 milliards de mètres cubes de gaz nigérian vers l’Europe, pour un coût prioritaire de 13 milliards de dollars (à l’époque).

La longueur du gazoduc transsaharien devrait être d’environ 4 181 km, dont 1 040 km s’étendront des champs gaziers du delta du Niger dans le sud du Nigeria jusqu’aux frontières nord du pays, puis 841 km à l’intérieur du territoire nigérien jusqu’aux frontières algériennes.

Cet immense projet suscite un regain d’intérêt dans le sillage de la crise énergétique mondiale provoquée par la guerre en Ukraine et des efforts de l’Europe pour réduire sa dépendance au gaz russe. Les grandes capacités logistiques de l’Algérie dans le transport du gaz à travers la Méditerranée faciliteront l’arrivée des exportations de gaz nigérian vers l’Europe.

A noter que l’Algérie possède déjà deux des gazoducs les plus importants à travers la Méditerranée : l’un d’eux est le gazoduc « Transmed », qui relie le pays à l’Italie via la Tunisie, avec une capacité maximale de 110 millions de mètres cubes par jour, soit plus de 40 milliards de mètres cubes par an. Le second, « Medgas », qui s’étend vers l’Espagne, a une capacité maximale de 24 milliards de mètres cubes par an.

Dans ce contexte, le ministre algérien a rappelé également que le TSGP, inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme du NEPAD, « intervient dans un contexte géopolitique et énergétique particulier caractérisé par une forte demande en gaz et de pétrole, d’une part, et une stagnation de l’offre due à une baisse des investissements, notamment dans le domaine de l’exploration pétrolière et gazière, amorcée depuis 2015 ».

Selon lui, ce gazoduc « est un exemple de la volonté de nos trois pays de mettre en place une infrastructure régionale d’envergure internationale », soulignant à ce propos « ce qui est conforme à nos objectifs nationaux et à nos engagements internationaux en tant que pays engagés à réduire l’empreinte carbone et la sécurisation de l’approvisionnement en gaz naturel des marchés ».

« Il est également considéré comme une nouvelle source d’approvisionnement face à une demande toujours croissante, compte tenu de la place que le gaz naturel occupera dans le mix énergétique à l’avenir », a-t-il fait remarquer, insistant sur « l’apport de ce projet pour les trois pays en matière d’augmentation de leur capacité de production et d’exportation du gaz ».

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