Qu’a prévu le Président nigérien pour les « JEUNES » ?

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Jeunes nigériens parlant de leurs problèmes

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Niger. Nous poursuivons notre comparaison entre les jeunes de certains pays du Sahel, et après le Mali et le Tchad, nous abordons aujourd’hui la situation des jeunes au Niger.
Rappelons d’abord que le Sahel est une vaste région semi-aride du continent africain, séparant le Sahara au nord et la savane tropicale au sud. La région frontalière centrale du Sahel entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger est l’épicentre des crises humanitaires dont la croissance est la plus rapide au monde.

En plus des énormes défis humanitaires dans la région, les travailleurs humanitaires sont souvent la cible de groupes armés non étatiques à travers le Sahel.

Le Niger possède le taux de mortalité infantile similaires à ceux des pays voisins, où le taux de mortalité des enfants (enfants entre un et quatre ans) est élevé, mais il est attendu, car il atteint 248 cas pour 1 000 enfants vivants. L’augmentation est due à la détérioration de l’état du secteur de la santé au Niger, ainsi que la nutrition insuffisante pour la plupart des enfants du pays. « Save the Children », une organisation internationale britannique, a confirmé qu’effectivement le Niger détient le taux de mortalité infantile le plus élevé au monde.

Une population jeune à prés de 49%

Cependant, le Niger a également le taux de fécondité le plus élevé au monde, avec un nombre de naissances par femme en âge de procréer estimé à 7,2 naissances, ce qui signifie que près de la moitié de la population nigérienne (49 %) a moins de 15 ans.

De leur côté, les écoles primaires du pays ont enregistré un taux de fréquentation de 30 % entre 1996 et 2003, représentant 36 % de tous les garçons et seulement 25 % de toutes les filles. Quant aux statistiques gouvernementales, elles n’ont pas indiqué le pourcentage d’enfants qui reçoivent leur éducation dans des écoles privées ou des écoles islamiques, qui sont connues dans certaines régions du monde arabe sous le nom de « Kotteb ».

Niger, une jeunesse en quête d’espoir !

Jeunes nigériens abordant les problèmes de la société nigérienne

« Quand on est pauvre, le savoir est une arme ». Ce proverbe nigérien nous revient en ce début de cette période de rentrée scolaire. Au Niger, nombreux sont ceux qui n’ont pas la chance de prendre le chemin de l’école ou de recevoir une scolarité de qualité adaptée au marché économique. Le manque d’encadrement et d’opportunité d’emplois touche particulièrement les jeunes de moins de 35 ans qui pourtant représentent 70% de la population nigérienne.

Sans ressources, ces jeunes constituent une cible de choix pour les groupes armés ou trafiquants qui recrutent de plus en plus dans cette région du monde touchée par la menace du groupe terroriste Boko Haram. Pour fuir la misère, certains tentent la traversée du désert en vue de rejoindre l’Algérie et la côte méditerranéenne. Un voyage vers l’espoir d’une vie meilleure au péril de leur vie.

Deux fois plus de bouches à nourrir en 2025

Les innocents d’aujourd’hui…les impliqués de demain

Néanmoins, avec deux fois plus de bouches à nourrir d’ici 2025, le Niger a besoin de sa jeunesse pour prendre le relais d’une population agricole vieillissante, apporter des innovations et faire évoluer les modes de production, ou encore s’impliquer dans la politique de leur pays.

Seulement voilà, une scène familière au Niger s’est développée au cours des trois dernières décennies, notamment celle de dizaines de jeunes se réunissant autour d’un feu pour jouer aux cartes ou discuter. Et vous pouvez voir cette scène dans n’importe quelle rue du pays, avec une petite bouilloire métallique placée sur du charbon en feu, avec comme distraction faire fermenter les feuilles de thé vert dans un processus long et difficile pour obtenir, finalement, du thé, qui est l’ingrédient principal de ce petit rassemblement.

L’histoire de ces groupes remonte aux années 90 du siècle dernier, lorsque les étudiants universitaires ont commencé à se rassembler dans les rues et ont organisé une grève pour protester contre le gouvernement et exiger des réformes politiques. Ces groupes sont rapidement devenus un moyen de partager des nouvelles, d’échanger des opinions et d’établir des liens. Puis vint le processus de boire du thé infusé, par la suite, comme additif naturel.

Plus tard, l’impulsion politique s’est estompée pour se transformer en une sorte de protestation silencieuse de personnes ennuyées dans un pays à l’économie gravement chancelante. En choisissant de se rassembler dans les rues autour d’une bouilloire plutôt que de se rassembler dans des espaces clos, ces jeunes hommes sont une démonstration visible de la condition du peuple nigérien.

Ils attendent que l’eau bouille, comme ils attendent que leur avenir s’améliore

Jeunes bouffés par le temps et par le thé…

Les jeunes utilisent une expression dans leur propre langue, qui signifie littéralement le « s’asseoir qui tue les pantalons ». C’est une phrase qui décrit l’impasse que l’on ressent lorsque son avenir est en suspens.
Avec une grande auto-ironie, les jeunes hommes se décrivent comme « maso cassin wando », ce qui signifie « dont le pantalon est usé ».

Les aspirations de ces jeunes sont ordinaires et simples, ils rêvent de travail, de mariage et de fonder une famille. Mais chacun de ces rêves est lié à l’autre, il est donc peu probable que le mariage soit possible, à moins que le jeune homme n’obtienne un travail qui lui assure un revenu. Mais avec des emplois si rares, la seule alternative est d’attendre.

Certains chercheurs appellent le temps perdu que vivent les garçons avant l’âge de la majorité, que ce soit au Niger ou dans d’autres pays comme l’Inde, « l’âge d’attente ». Ces jeunes chômeurs ne sont pas encore pleinement entrés dans l’âge adulte, mais ils ont atteint « l’âge de l’ennui », et ils se sentent négligés et oubliés, alors ils remplissent leur temps et leur estomac de thé.

La clé de l’avenir

Jeunes filles nigériennes : « et NOUS » ?

Les jeunes nigériens sont souvent décrits comme détenant la clé de l’avenir du pays. « Les jeunes instruits du Niger se sentent victimes du chômage notamment, en raison de la prédominance de l’idée de l’homme soutien de famille, et parce que leur éducation a pris le pas sur l’éducation de leurs sœurs ».

Certains jeunes nigériens décrivent le temps comme étant « un vide qu’ils essaient de combler, ou de tuer ». Pour eux, tuer le temps est un acte destructeur, et pour que le temps soit fructueux, ils doivent le remplir, et c’est le but d’allouer du temps pour le thé.

« Nous avons pu boire du thé comme s’il s’agissait d’un virus », raconte un jeune homme. Un autre prétend que : « Le thé est comme une drogue pour nous. »

D’après Dr Abdoul Rachid Awal, président du Réseau Africain des Jeunes et Adolescents en Population et Développement (AFRIYAN) du Niger : « Avec une population jeune à hauteur de 68.8 %, le Niger est classé parmi les Etats les plus jeunes du monde, c’est malheureusement encore l’un des pays où la jeunesse vit dans un chômage caractérisé à hauteur de 23,7% ».

Cette jeunesse de la population et le fort taux du chômage ont poussé ces jeunes à se tourner vers l’entreprenariat afin de créer de l’emploi. Cependant, cette frange de la population rencontre plusieurs problèmes alors même qu’elle constitue l’avenir de ce pays.

Qu’en pensent les autorités nigériennes ?

Le Président nigérien…pensif…d’abord les jeunes !

Vu la croissance exponentielle de la population Nigérienne en particulier les jeunes, il est désormais du devoir des autorités de les aider, et de les encourager dans les initiatives privées.

Et bien soit, l’Etat du Niger s’est résolument engagé à soutenir les jeunes dans leurs initiatives, car « l’autonomisation économique des jeunes, fait aujourd’hui partie intégrante des préoccupations majeures des autorités nigériennes », mais cela ne sera possible qu’en y mettant les moyens nécessaires.

En effet, l’Etat du Niger s’est également engagé à accompagner la jeunesse dans la quête de son autonomisation, et de les soutenir pour en faire les piliers de la gouvernance de demain !
Le Président de la République nigérienne, Mohamed Bazoum, dynamique et décidé comme nous l’avons constaté, garde sûrement en tête la situation des « jeunes » de son pays, et saura déterrer la « baguette magique » nécessaire à les impliquer positivement dans tous les secteurs.

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