Africa-Press – Niger. Le vendredi 6 septembre lors de la 9e Edition Forum sur la coopération Sino-Africaine (FOCAC), le président chinois Xi Jinping a annoncé que la chine « est prêt à contribuer au développement de la Zone de libre-échange continentale africaine et à approfondir la coopération logistique et financière au profit du développement transrégional en Afrique ».
Cette annonce surprend plus d’un par son ambiguïté et son audace. L’on se demande quel intérêt, la Chine premier partenaire commercial du continent africain depuis 2008 gagnerait à encourager le commerce intra africain. Pour preuve, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 282 milliards de dollars en 2023, selon des données publiées par l’administration générale de la douane chinoise.
Le géant économique de l’Asie n’est-il pas en train d’endormir les chefs d’Etat afin de détourner les vertus de la ZLCAF qui vise à permettre à l’Afrique de transformer ses ressources surplace et créer de la valeur sur le continent. Une situation qui risque d’affaiblir l’influence économique de la Chine sur l’Afrique
Le président Xi a d’ailleurs annoncé une batterie de mesure financière et douanière qui aura pour conséquence le détricotage de toute l’architecture mis en place dans le cadre de la ZLCAF après plusieurs intenses négociations durant des années. Il s’agit de l’application d’un traitement tarifaire nul sur 100% de ses importations en provenance des pays les moins avancés (PMA) avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques, dont 33 pays africains.
« La Chine élargira, de sa propre initiative et de façon unilatérale, l’ouverture de son marché. Nous avons décidé d’accorder à tous les PMA ayant des relations diplomatiques avec la Chine, y compris 33 pays d’Afrique, un traitement nul pour 100% des lignes tarifaires », a déclaré Xi Jinping.
La Chine annonce également une enveloppe de 50 milliards de dollar pour l’Afrique sur une période de 3 ans.
Ces mesure vont davantage déséquilibrer la balance commerciale de l’Afrique caractérisée par un déficit chronique en faveur de Pékin dont les exportations vers l’Afrique sont essentiellement composées de produits finis (textile-habillement, machines, électronique, etc.), alors que ses importations en provenance du continent sont dominées par les matières premières comme le pétrole brut, les minerais et les produits agricoles. Ainsi, les nouvelles mesures présentées comme avantageuses pour l’Afrique ont pour seul but le démantèlement de l’industrie africaine par les capitaux Chinois.
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