Pourquoi la BAD se réinstalle au Niger

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Pourquoi la BAD se réinstalle au Niger
Pourquoi la BAD se réinstalle au Niger

Thaïs Brouck

Africa-Press – Niger. Alors que la plupart des sanctions à l’encontre de Niamey ont été levées, l’institution panafricaine de développement a rencontré les autorités nigériennes pour « un retour à la normale ».

La rencontre a mobilisé huit ministres, dont le premier d’entre eux, Ali Mahaman Lamine Zeine. Le 21 mars, le Premier ministre nigérien, également ministre de l’Économie et des Finances, a reçu pour la première fois depuis le coup d’État de juillet 2023 une délégation de la Banque africaine de développement (BAD).

« Nous avons ainsi fait le tour de la coopération entre la BAD et le Niger en vue d’une reprise normale de la situation », a déclaré, à l’issue de l’entretien, Désiré Guedon, administrateur à la BAD. Selon lui, cette visite montre « la volonté de la banque, à travers son conseil d’administration, de pouvoir reprendre le dialogue avec le Niger ».

Des sanctions inédites

Au lendemain du coup d’État du général Abdourahamane Tiani, les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont pris des sanctions inédites à l’encontre du Niger, avec un blocus quasi total. Les bailleurs de fonds internationaux actifs dans le pays, tels que la Banque mondiale et l’Agence française de développement, y ont suspendu leurs activités.

Mais depuis le 24 février, la Cedeao a levé ses sanctions et quelques jours plus tôt, le 15 février, la Banque mondiale annonçait également la reprise de la coopération avec la junte. C’est donc désormais au tour de la Banque africaine de développement de suivre le mouvement.

Quid des engagements pris sous Bazoum ?

L’institution panafricaine est l’un des principaux bailleurs de fonds du pays. En 2022, elle a par exemple investi 138 millions de dollars (126,6 millions d’euros) pour développer des centrales solaires. Elle finance également le tronçon nigérien de la route transaharienne, qui doit relier Lagos à Alger. Côté dons, la BAD a accordé 1 million de dollars en juin 2023 pour soutenir les entreprises dirigées par les femmes, et 7,5 millions de dollars pour lutter contre les maladies tropicales au Sahel.

Sous la présidence de Mohamed Bazoum, le Niger était devenu une destination privilégiée des bailleurs de fonds, échaudés par l’instabilité au Mali et au Burkina Faso. En décembre 2022, lors d’une conférence organisée à Paris, l’ex-président, toujours retenu prisonnier par la junte, avait réussi a sécuriser 45 milliards d’euros pour financer son plan de développement, dont 2,4 milliards de la BAD, 680 millions de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), 4,2 milliards de la Banque mondiale et 550 millions de la France. Le secteur privé s’est également engagé à hauteur de 8,6 milliards d’euros. Compte tenu du contexte, ces niveaux d’investissements record ne sont cependant plus d’actualité.

Source: JeuneAfrique.com

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