Privée du Mali, du Burkina et du Niger, la BIDC collectionne les nouveaux chantiers

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Privée du Mali, du Burkina et du Niger, la BIDC collectionne les nouveaux chantiers
Privée du Mali, du Burkina et du Niger, la BIDC collectionne les nouveaux chantiers

Thaïs Brouck

Africa-Press – Niger. Amputée de près d’un quart de son portefeuille depuis le départ de l’Alliance des États du Sahel, la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao n’en poursuit pas moins sa transformation avec de nouveaux projets d’envergure.

La Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) affiche des résultats inespérés. L’an dernier, elle a approuvé 18 projets, pour un montant cumulé de plus de 566 millions d’euros. Cela porte le total de ses engagements à 1,8 milliard d’euros, soit une progression de 18,3 %.

La BIDC ne pensait pourtant pas atteindre ce montant avant l’an prochain. « Cette croissance réalisée à mi-parcours du plan stratégique 2021-2025 souligne la forte performance financière de la banque », s’est réjoui George Agyekum Donkor, son président. La BIDC était réunie le 21 mars à Abidjan autour de Kaba Nialé, ministre ivoirienne de l’Économie et présidente sortante du Conseil des gouverneurs de la BIDC. Selon elle, « la hausse des décaissements dans les secteurs stratégiques et le financement des projets transfrontaliers témoignent de l’orientation stratégique de la Banque en faveur de la promotion de l’intégration dans la région ». Pour autant, la ministre a regretté le positionnement de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui aurait « des effets notables sur la BIDC ».

Gel des nouveaux investissements

En effet, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé leur décision de quitter la Cedeao en janvier dernier. À l’heure actuelle, les trois pays représentent un peu moins d’un quart (23 %) du portefeuille de la BIDC. « Au total, nous avons 321 millions de dollars d’encours dans ces trois pays », détaillait à Jeune Afrique Komlan Adjavon, directeur du département risque de la BIDC en février dernier. Si les nouveaux investissements sont gelés, la direction de la BIDC assure que les trois pays continuent à rembourser leurs emprunts.

Camouflet pour le Sénégal

À la session ordinaire du Conseil des gouverneurs a succédé une assemblée générale extraordinaire consacrée à la gouvernance de l’institution. Il a notamment été décidé d’instaurer une présidence tournante entre les trois pays actionnaires majoritaires: le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Des bureaux régionaux devraient d’ailleurs ouvrir à Abidjan et à Abuja. Un camouflet pour le Sénégal, actuellement accaparé par son élection présidentielle. En avril 2023, la réélection pour un second mandat de George Agyekum Donkor avait été vécue comme une trahison du côté de Dakar, comme le révélait Jeune Afrique.

En parallèle, la durée du mandat du président, jusqu’alors de quatre ans renouvelable une fois, passe à cinq ans, toujours renouvelable une fois. « Nous allons intégrer des membres non régionaux au capital, a aussi annoncé George Agyekum Donkor. Cela permettra d’accroître les ressources financières de la Banque. » Pour rappel, depuis janvier 2023, le capital autorisé de la BIDC est de 3,35 milliards de dollars, détenu à 70 % par les régionaux (15 États membres de la Cedeao). Les 30 % restants sont ouverts à souscription pour les non régionaux, mais à ce jour, aucun actionnaire non régional n’a encore souscrit au capital de l’institution.

Source: JeuneAfrique

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