Règlementation des activités des sociétés de sécurité privée au Niger : Poser les jalons d’un partenariat stratégique entre les autorités publiques et les promoteurs des sociétés de sécurité privée

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Règlementation des activités des sociétés de sécurité privée au Niger : Poser les jalons d’un partenariat stratégique entre les autorités publiques et les promoteurs des sociétés de sécurité privée
Règlementation des activités des sociétés de sécurité privée au Niger : Poser les jalons d’un partenariat stratégique entre les autorités publiques et les promoteurs des sociétés de sécurité privée

Africa-Press – Niger. Le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Commissaire Général Hors Classe de Police Ayouba Abdourahamane a présidé, le vendredi 1er août 2025 dans les locaux du Ministère, une rencontre d’échanges avec les promoteurs des sociétés de sécurité privée. L’objectif du gouvernement est de mettre fin aux pratiques déviantes, aux recrutements sans encadrement, à l’insuffisance de formation et aux comportements inappropriés ou aux situations de conflit avec les forces de l’ordre. Il s’agit également d’entretenir avec ces acteurs sur le nouveau cadre réglementaire, de renforcer la collaboration avec les autorités publiques et accompagner la professionnalisation du secteur. Ce cadre a été l’occasion pour le ministère de présenter à ces partenaires de l’Etat le décret portant réglementation des sociétés de sécurité privée.

Cette rencontre qui s’inscrit pleinement dans la vision du Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, revêt une importance toute particulière. Elle a pour but d’établir un cadre de dialogue structuré entre le Gouvernement et les promoteurs de sociétés de sécurité privée, autour des objectifs clairs. Il s’agit surtout de rappeler le cadre juridique et réglementaire encadrant les activités de compagnie de sécurité, pour en garantir une application harmonieuse et stricte, de mettre en lumière la place stratégique qui leur est assignée dans le dispositif de sécurité intérieure, d’exposer les attentes des pouvoirs publics en matière de professionnalisme, de rigueur, d’éthique et de coopération, de renforcer les synergies entre ces structures et les forces publiques, dans le respect des rôles et responsabilités de chacun et de recueillir leurs préoccupations et suggestions afin de mieux encadrer le secteur et d’en améliorer le fonctionnement.

Devant ces acteurs œuvrant dans le secteur de la sécurité privée, le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a expliqué sans détour que le Gouvernement est résolument engagé dans une dynamique de structuration, de régulation et dans la professionnalisation du secteur de la sécurité privée. « Cela implique une application stricte des textes en vigueur, une clarification des responsabilités, mais aussi une reconnaissance méritée des opérateurs respectueux de la législation et engagés pour un service de qualité », a-t-il souligné.

Le Commissaire Général Hors Classe de Police Ayouba Abdourahamane a reconnu les difficultés auxquelles le secteur fait face, citant l’accès limité à la formation spécialisée, le coût élevé des équipements, les procédures d’agrément complexes, la concurrence déloyale, l’insuffisance de main-d’œuvre qualifiée. « Mais, c’est justement à travers des cadres de concertation comme celui-ci que nous pourrons construire, ensemble des solutions concrètes, pragmatiques et durables, dans l’intérêt supérieur de nos populations », a-t-il insisté.

Le Secrétaire Général du Ministère en charge de l’Intérieur a ensuite rappelé que le Niger fait face à une situation sécuritaire complexe et mouvante tout comme les autres pays de la sous-région. C’est ainsi qu’il a entre autres évoqué l’insécurité urbaine, le terrorisme, la criminalité transfrontalière, la cyber-délinquance, le vandalisme et les tensions communautaires qui sont autant de défis qui exigent une mobilisation collective.

L’Etat nigérien ouvert au dialogue mais tient à l’effectivité de la reforme

Dans ce contexte, a poursuivi le Commissaire Général Hors Classe de Police Ayouba Abdourahamane, il devient évident que la sécurité ne saurait rester l’apanage exclusif de l’État. « Elle doit être pensée et construite comme une responsabilité partagée. À ce titre, les sociétés de sécurité privée constituent aujourd’hui un maillon essentiel du dispositif global de prévention et de protection, en appui aux forces de défense et de sécurité nationales », a-t-il déclaré. Le Secrétaire Général du Ministère en charge de l’Intérieur a également reconnu le rôle non négligeable que ces structures de sécurité jouent dans la sécurisation des personnes et des biens, dans la création d’emplois, notamment pour les jeunes, et dans la consolidation du sentiment de sécurité à travers le pays.

« Cependant, ce développement rapide du secteur a parfois été accompagné de dérives, de pratiques non conformes à la réglementation, d’insuffisances en matière de formation, d’absence de supervision adéquate, voire, dans certains cas, d’empiétement sur les fonctions régaliennes de l’État », a-t-il fait remarquer.

D’après le Ministère en charge de l’Intérieur, sur 436 autorisations provisoires à la date du 7 février 2025, 66 ont été enregistrées pour la mise en conformité du décret portant réglementation des sociétés de sécurité privée au Niger, 27 dossiers en dépôt de mise en conformité, 31 dossiers transmis pour observation à la Direction Générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DGDSE) dont 20 retours avec avis motivés, 11 arrêtés signés déjà à la disposition des promoteurs, 9 projets d’arrêtés, 48 dossiers avec enquêtes et 26 dossiers sans enquêtes. Ainsi, le message du Ministère en charge de l’Intérieur est clair. L’État ne s’oppose pas à l’initiative privée en matière de sécurité, mais il ne transigera pas sur la légalité, la discipline et la sécurité publique. Les promoteurs sérieux et respectueux des règles sont des partenaires légitimes pour la sécurité intérieure. Le Ministère est ouvert au dialogue, mais engagé pour une application stricte du décret.

Abdoulaye Mamane (ONEP)

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