Africa-Press – Niger. Les producteurs de pomme de terre disposeront très bientôt de semences 100% made in Niger. Cette évolution est la résultante d’une initiative du Ministère en charge de l’Agriculture avec le soutien de la FAO. A travers cette initiative, des chercheurs nigériens ont développé des semences de pomme de terre, dont un échantillon a été présenté, le lundi 1er décembre 2025, au ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, puis remis à une coopérative de femmes engagées dans l’agripreneuriat.
Cette prouesse est réalisée par des chercheurs nigériens dont ceux de l’Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRNA) et du Centre Régional de la Recherche Agronomique (CERRA de Niamey), en collaboration avec la Direction Générale de l’Agriculture (DGA) et des producteurs multiplicateurs du Mont Bagzan. Cette situation vient mettre fin à une aberration. En effet, depuis des décennies, le Niger importait des semences de pomme de terre de l’Europe, notamment la France, les Pays-Bas et de certains pays voisins comme l’Algérie et le Nigeria.
D’où l’enthousiasme et un sentiment de fierté perceptibles sur les visages des différents acteurs réunis au Ministère pour la présentation d’un échantillon de ces semences produites localement. « Ce projet démontre qu’il est possible de produire localement des semences de pomme de terre de qualité, ce qui nous permettra de réduire considérablement notre dépendance aux importations, de limiter les sorties de devises et d’assurer la disponibilité de semences au moment opportun, tout en réduisant les coûts », a déclaré le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage. Le Colonel Mahaman Elhadj Ousman a tenu à féliciter les chercheurs nigériens et tous les acteurs qui ont participé à ce processus. Il a également exprimé sa gratitude à la FAO pour son soutien.
Il faut rappeler que la production de ces semences s’est réalisée à travers le projet TCP/NER/3901, intitulé « Projet d’Appui à la production de plants certifiés de pomme de terre dans la région d’Agadez », mis en œuvre de juin 2022 à juin 2025, avec le soutien financier de la FAO. Il est une réponse aux nombreuses sollicitations des producteurs des principaux foyers de production de pomme de terre au Niger.
Le projet a permis de former 204 producteurs, principalement dans la commune de Tabelot et sur le mont Bagzan, sur les itinéraires techniques de production, la détection et la gestion intégrée des ravageurs, ainsi que sur les normes et législations semencières en vigueur au Niger. Parmi ces producteurs, six ont été sélectionnés comme multiplicateurs de semences de pomme de terre.
Aussi, plus de 9 000 plantules de première génération (G1) ont été produites à partir de cultures in vitro à l’INRAN et au CERRA de Niamey. Après une acclimatation sous serre, ces plantules ont été transférées sur du terreau composté, ce qui a permis de produire plus de 550 kg de mini-tubercules qui constituent les semences de seconde génération (G2). Ces semences G2 ont été acheminées et semées pour générer au-delà de 18,8 tonnes de semences de troisième génération (G3) sur le mont Bagzan. Enfin, un échantillon de ces semences a été remis à la coopérative de femmes engagées dans l’agripreneuriat afin de les encourager et de promouvoir l’intégration des femmes dans le secteur agricole.
Avec son potentiel de plus de 30 tonnes par hectare en moins de 90 jours, la pomme de terre représente une opportunité majeure pour renforcer notre sécurité alimentaire et améliorer les revenus de nos agriculteurs. La disponibilité des semences, l’accès facilité et les coûts moindres devraient contribuer à booster la production.
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