Eviter aux filles nigériennes de sombrer dans la prostitution

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Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Niger. Nous n’avons pas le droit de fermer les yeux devant le développement alarmant de la « prostitution » dans le monde, un fléau destructeur des principes humanitaires que toute autorité devrait combattre.

Dans ce contexte, le Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes du Département d’État américain, classe quant à lui le Niger sur la « liste de surveillance de niveau 2 ».

La prostitution au Niger est illégale, certes, mais elle est courante dans les villes, près des mines, autour des casernes militaires, et dans les endroits chics. Selon une source de l’ONUSIDA, il y aurait 46.630 professionnel(le)s du sexe au Niger, indiquant que beaucoup se sont tournés vers la prostitution en raison de la pauvreté.

Elle est définie comme l’offre de services sexuels en échange d’une certaine somme d’argent en guise de paiement. Cela existe d’ailleurs dans différents pays du monde avec des raisons et des circonstances différentes, ainsi que des systèmes qui régissent leur pratique. Alors que la prostitution est publique et tolérée dans certains pays, dans d’autres, elle est pratiquée en secret.

La plupart des historiens décrivent la prostitution comme étant le plus vieux métier dans l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, c’est plutôt un fait préoccupant dans plusieurs pays, notamment avec la propagation de ce phénomène.

Il importe de noter que le statut juridique de la prostitution en Afrique est très variable. Elle est souvent courante dans la pratique, due en partie à la prévalence de la pauvreté dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, et demeure l’un des facteurs moteurs de la propagation de certaines maladies dont évidemment le SIDA.

Les relations sexuelles transactionnelles y sont particulièrement courantes, où elles impliquent souvent des relations entre des hommes plus âgés et des jeunes femmes, ou encore des filles beaucoup plus jeunes. Dans de nombreux cas, une femme dans une relation hétérosexuelle peut rester fidèle à son petit ami, alors qu’il peut avoir plusieurs partenaires sexuels. Dans les deux cas, les transactions monnayées représentent un risque accru d’infection par le VIH.

Le Niger est un pays d’origine, de transit et de destination pour les femmes et les enfants exposés au trafic sexuel. Des victimes du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Ghana, du Mali, du Nigeria, et du Togo sont exploitées dans le commerce du sexe au Niger. Des réseaux clandestins corrompus ou des réseaux clandestins peu organisés peuvent pousser les filles à se livrer au commerce du sexe.

A titre d’exemple, dans la région de Tahoua au Niger, certaines filles en mariage forcé peuvent être exploitées à des fins sexuellement commerciales après avoir échappé à ce genre de mariages.

D’autres filles, dont celles en provenance du Nigéria et d’autres pays limitrophes, sont victimes de trafic sexuel le long de la frontière avec le Niger, parfois avec la complicité de leurs familles, et se retrouvent prises dans les filets des « passeurs » au profit de « proxénètes », puis se retrouvent exploitées dans le trafic sexuel.

Il n’y a pas de plus vilain pour une femme que de « vendre son corps…son honneur ».

La dureté de la vie, la précarité en premier lieu, et la migration des parents vers les villes et les pays voisins pour chercher du travail et gagner un peu de fric, ont incité les femmes à assumer la responsabilité de fournir de la nourriture aux enfants, notamment après l’épuisement de ce que le chef de famille leur aurait laissé pour subsister momentanément, de sorte qu’elles se retrouvent forcée d’utiliser d’autres moyens pour satisfaire les besoins des enfants, cette situation parfois tragique a entraîné l’incapacité des femmes à nourrir leurs enfants, car il n’y avait plus rien à vendre…que leur honneur.

Propagation des maisons closes

Le développement du phénomène des « plaisirs charnels », devenu une vraie tirelire sinon une « poule aux œufs d’or », a aidé à la prolifération des maisons closes qui ont poussé comme des champignons dans les villes proches des zones rurales et villages touchés par la pauvreté.

L’incapacité des parents d’assumer leur devoir de nourrir les enfants, a obligé beaucoup d’entre eux à fermer les yeux sur « certaines choses », y compris la pratique du vice afin que les filles puissent ramener un peu d’argent à la maison, selon ce que disent les gens de ces villages.

Néanmoins, cela a provoqué l’émergence du phénomène du divorce et par conséquent le déplacement de la famille, surtout lorsque certains hommes et tuteurs reviennent des pays voisins, emportant avec eux des sacs de mil pour leurs familles, qui, malheureusement, n’ont plus de valeur devant ce que peut rapporter la prostitution.

Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, par exemple, autorisent l’exploitation de maisons closes. Dans d’autres pays, la prostitution peut être légale, mais les maisons closes n’ont pas droit d’exister. Par ailleurs, dans certains pays où la prostitution est illégale, la loi est rarement appliquée.
Toutefois, une réaction officielle a bien eu lieu en 2017, quand le gouvernement nigérien a ordonné une répression nationale de la prostitution.

Malgré cela, la dépravation des mœurs a gagné de plus en plus de terrain à Agadez, au Niger. Des filles à peines sorties de l’âge de la petite enfance s’adonnent à la prostitution. Rien ne les arrête, ni la peur des maladies, ni l’offense à la morale.
Comment expliquer cette situation ? Que faire pour y remédier ?

La prostitution des jeunes filles se développe d’une manière exponentielle au Niger. Dès la tombée de la nuit, les carrefours du centre ville de Niamey sont pris d’assaut par des jeunes filles de moins de 16 ans qui s’exposent au métier le plus vieux du monde.

Questionnée sur le besoin de se prostituer, une adolescente a répondu ainsi :
« Je me prostitue jour et nuit pour acheter ma liberté » !
Si avant cette profession relève de la catégorie des professionnelles du sexe, aujourd’hui, ce sont des gamines qui s’affichent au vu et au su de tout le monde. L’ampleur du phénomène a touché la tranche d’âge la plus sensible, les petites fillettes qui ont choisi de vendre leur corps. En effet, il est facile de voir à des heures tardives de la nuit, une file de jeunes filles dans des lieux bien fréquentés.

C’est donc un véritable marché qui se crée à cet endroit, mais aussi à bien d’autres lieux situés en plein centre de la capitale. Si pour certaines prostituées occasionnelles, le désœuvrement est la cause de leur déviation, pour d’autres par contre, il s’agit juste d’un effet de mode. D’ailleurs, il existe à Niamey des parents qui acceptent allégrement les retombées financières de la débauche de leurs progénitures.

Le Président nigérien lors de la prière de l’Aïd

En tant que musulman, le Président du Niger, Mohamed Bazoum, aura-t-il plus de chance et d’audace à s’attaquer à ce vil métier ?

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