Le Musée national du Niger s’intéresse à tout, s’adresse à tous

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Africa-PressNiger. Situé dans un écrin de 24 hectares au centre de la capitale Niamey, le Musée Boubou Hama (MNN) a été fondé juste avant l’indépendance du Niger en 1960. Pavillons anciens dédiés aux costumes ou à l’archéologie côtoient bâtiments high-tech consacrés au pétrole ou à l’uranium.

Touristes étrangers, familles nigériennes et enfants des rues, tout le monde peut y venir pour se cultiver, voir les animaux ou simplement se détendre.

Sept photos d’Issouf Sanogo proposent une balade dans la partie la plus ancienne de ce lieu unique.

Le MNN est “le miroir du Niger, son reflet socioculturel. Culture, histoire, archéologie, paléontologie… Le zoo fait partie de cette tradition pluridisciplinaire. Ici, chaque Nigérien, quel que soit son niveau, peut mieux comprendre son pays”, affirme à l’AFP son directeur Haladou Mamane, rappelant qu’une grande partie du public n’est jamais allée à l’école.

 

 

Les écoles “se servent du musée comme d’un outil pédagogique” et il n’est pas rare de voir des classes entières de jeunes se promener dans les allées. Même les enfants-talibés, ces enfants des rues confiés par leurs parents à un imam ou un marabout censés leur apprendre le Coran, peuvent s’acquitter du prix d’entrée de 50 FCFA (moins de dix centimes d’euros). “Le musée est pour tous les Nigériens”, assure le directeur, fier que ces jeunes visiteurs payent leur entrée et respectent l’institution.

 

 

Pour échapper quelques instants aux pots d’échappement qu’ils respirent quand ils mendient, les enfants-talibés sont nombreux à venir pour regarder les animaux ou s’amuser sur les toboggans et les balançoires. “J’ai quitté le quartier Yantala (quartier populaire du nord-ouest de Niamey) pour venir voir les singes, les lions, les crocodiles. J’ai tout vu”, se réjouit un gamin.

 

 

Mais les attractions du musée les plus visitées sont celles des squelettes des dinosaures à quelques mètres du grand hall.

Le terrifiant Sarcosuchus Imperator est un énorme crocodile de 11 mètres de long, découvert dans la région d’Agadez en 1966 par le paléontologue français Philippe Taquet. Non loin des fossiles, se trouve le pavillon de l’uranium, dont le sous-sol regorge (4e producteur mondial), et qui est financé par Orano, anciennement Areva. Et un peu plus loin se dresse le pavillon du pétrole financé par la China National Petroleum Corporation.

 

 

Pour son directeur, le musée “favorise l’unité nationale”. Il souligne que le centre artisanal, où une centaine de personnes travaillent et vendent leurs produits, regroupe toutes les ethnies. Peintures, tableaux, statuettes en bronze, figurines en fer ou en bois… il y en a pour les touristes mais aussi pour la vie quotidienne, de la poterie aux ceintures ou cartables.

Le budget annuel du Musée est de 327 millions de francs CFA (500 000 euros). Pourtant, même si ce lieu accueille plus de 100 000 visiteurs par an (avant la pandémie de coronavirus), les recettes permettent à peine de couvrir le tiers du budget. Subventionné par l’Etat, il va être rénové et agrandi en 2021 grâce notamment à des bailleurs de fonds internationaux. La partie zoo, qui compte 111 espèces, bénéficiera de l’essentiel de l’extension avec une “amélioration des conditions de vie” des animaux mais toujours avec le même esprit de voir cohabiter “faune et culture”, déclare M. Haladou Mamane.

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