Niger – Africa Press. Les autorités nigériennes ont décidé lundi de « l’élargissement de l’état d’urgence » à la localité de Kouré, au sud-ouest du Niger, théâtre de l’attaque qui a tué dimanche huit personnes, dont six humanitaires français.
L’état d’urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui « d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit », selon les autorités nigériennes.
Cet élargissement a été décidé à l’issue d’un Conseil national de sécurité (CNS) « extraordinaire » présidé au lendemain de l’attaque par le président nigérien Mahamadou Issoufou, selon la télévision publique.
Le conseil a décidé de « l’élargissement de l’état d’urgence » à deux préfectures qui n’étaient pas jusqu’ici concernées par cette mesure imposée il y a trois ans à la région de Tillabéri. Cette vaste zone riveraine des « trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali est devenue l’un des repaires des groupes jihadistes sahéliens, dont l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).
Parmi ces préfectures figure celle de Kollo, qui administre la localité de Kouré, une zone très boisée où vivent les dernières girafes d’Afrique de l’Ouest, à 70 km de Niamey. L’état d’urgence est déjà en vigueur dans la région de Diffa (sud-est), proche du Nigeria et théâtre d’attaques récurrentes de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), issu d’une scission de Boko Haram.
Le conseil a également annoncé la « suspension » à l’accès au site des girafes pour que « les investigations qui se déroulent actuellement se poursuivent en toute sérénité », a expliqué le ministre nigérien de l’Intérieur, Alkache Alhada à la télévision.
Les six Français, leur guide et leur chauffeur, dont la plupart sont des employés de l’ONG Acted, ont été abattus par des hommes armées à motos lors d’une excursion touristique dans la localité de Kouré. L’attaque, dénoncée comme « terroriste » par Niamey et Paris, est la première ayant visé des Français dans ce secteur.