Au Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine nommé Premier ministre par la junte

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Au Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine nommé Premier ministre par la junte
Au Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine nommé Premier ministre par la junte

Mathieu Olivier

Africa-Press – Niger. Les putschistes du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie ont annoncé dans la soirée du 7 août avoir choisi l’ancien ministre des Finances comme chef de gouvernement.

Le général Abdourahamane Tiani continue d’installer à marche forcée son pouvoir. Alors que le président légitime, Mohamed Bazoum, est toujours retenu en otage par ses hommes et que le Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, est en exil en France, le chef des putschistes a procédé dans la soirée du 7 août à la nomination de son propre chef de gouvernement.

Le Premier ministre choisi par le Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP, qui a pris le pouvoir le 26 juillet) se nomme Ali Mahaman Lamine Zeine. Sa nomination a été lue à la télévision nationale, au moment même où la communauté internationale cherche à rétablir l’ordre constitutionnel et a envoyé de nouvelles délégations en mission de médiation à Niamey.

Ancien ministre de Mamadou Tandja

Ali Mahaman Lamine Zeine n’est pas un inconnu pour les connaisseurs de la vie politique nigérienne. Cet économiste né à Zinder en 1965 avait été nommé en 2001 directeur de cabinet du président Mamadou Tandja (lui-même renversé par un putsch de Salou Djibo, en 2010). Un an plus tard, cet énarque avait été choisi pour prendre la tête du ministère des Finances, où il travaillait depuis 1991.

Après le renversement de Tandja, Ali Mahaman Lamine Zeine avait été arrêté et maintenu en détention, avant d’être libéré à la faveur de l’élection présidentielle de 2011, lors de laquelle Mahamadou Issoufou avait été élu. Il avait ensuite repris sa carrière d’économiste, comme représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon.

Ali Mahaman Lamine Zeine n’est pas le seul à avoir été nommé ce 7 août. Le général Tiani a également choisi son successeur à la tête de la garde présidentielle en la personne du lieutenant-colonel Habibou Assoumane. Une autre nomination qui intervient alors que des émissaires de la Cedeao, de l’ONU, de l’Union africaine et des États-Unis tentent actuellement une nouvelle médiation.

Médiation ou intervention

Au lendemain de l’expiration de l’ultimatum de la communauté ouest-africaine – qui demande une libération et un rétablissement de Mohamed Bazoum dans ses fonctions –, la vice-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland est arrivée à Niamey. Ce 7 août, elle a débuté les discussions avec les juntes, qu’elle a jugées « parfois difficiles ». Les échanges doivent se poursuivre ce 8 août.

Les chefs d’État de la Cedeao ont prévu de se réunir jeudi 10 août à Abuja pour étudier les avancées de ces médiations et discuter de nouveau de l’usage de la force, un dernier recours qui serait toutefois envisagé seulement si la junte se montrait inflexible. Les chefs d’état-major des pays de l’organisation ont d’ores et déjà établi les plans d’une possible intervention militaire.

Jugée dangereuse par de nombreux observateurs, cette option a également poussé le Mali et le Burkina Faso à afficher leur solidarité avec le général Tiani. Ce 7 août, les autorités maliennes avaient ainsi envoyé à Niamey une délégation notamment composée du colonel Abdoulaye Maïga et du ministre de la Défense, Sadio Camara, principal artisan de l’arrivée des Russes de Wagner à Bamako.

Source: JeuneAfrique.com

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