Africa-Press – Niger. À Ouagadougou, fin août, le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indatou, et celui qui était alors son homologue burkinabè, le général Barthélemy Aimé Simporé, ont travaillé sur les contours d’un accord de défense qui entrera bientôt en vigueur. Ce document formalise les rapports de coopération déjà solides entre les deux armées, qui fonctionnaient jusqu’ici sur la base d’un concept d’opérations ( ou « conops »).
Selon nos informations, non seulement ces forces quadrilleront la zone des trois frontières, mais elles pourront aussi effectuer des exercices militaires sur le pourtour frontalier, jusqu’à la limite avec le Bénin. Les autorités burkinabè souhaitent en outre impliquer Bamako dans ces manœuvres afin de créer un front commun pour tenter d’enrayer la menace terroriste.
Un autre front à l’ouest
« Partant de l’échec de la force conjointe du G5 Sahel, qui nécessitait de déployer de gros moyens, nous voulons que les trois armées coordonnent leurs interventions, explique-t-on dans les sphères sécuritaires burkinabè. Ainsi, quand deux pays mèneront des offensives dans la zone frontalière, le troisième en sera informé et prendra ses dispositions pour minimiser les infiltrations de combattants jihadistes. »
Lors de sa venue à Bamako, le 3 septembre, Paul-Henri Sandaogo Damiba a d’ailleurs insisté auprès de son homologue malien, Assimi Goïta, sur le rôle primordial que jouait Bamako dans la lutte contre les groupes armés. Le lieutenant-colonel burkinabè souhaite créer un front similaire à l’ouest, toujours avec le Mali, mais aussi avec la Côte d’Ivoire. Il s’en est ouvert à Alassane Ouattara le 5 septembre à Abidjan.
Après l’attaque de Seytenga, en juin, qui avait fait 86 victimes et entraîné le déplacement d’environ 20 000 personnes, le Burkina Faso et le Niger avaient organisé une action conjointe dans le cadre de l’opération Koural. Elle leur avait permis d’interpeller une dizaine de présumés jihadistes impliqués dans le massacre.
À la demande expresse du chef d’état-major général des armées burkinabè, David Kabré, son homologue nigérien, le général Salifou Modi, avait dépêché un hélicoptère pour ravitailler les populations de Sebba et de Seytenga. Lors de l’attaque de Bourzanga, le 5 septembre, l’aviation nigérienne était également intervenue aux côtés de l’armée française afin de disperser la colonne d’assaillants qui tentaient de prendre en tenailles un détachement militaire burkinabè.
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