Cérémonie de Sortie des Repentis à Hamdallaye

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Cérémonie de Sortie des Repentis à Hamdallaye
Cérémonie de Sortie des Repentis à Hamdallaye

Africa-Press – Niger. Une cérémonie de sortie et de prestation de serment d’un groupe de 369 ex-combattants repentis dont une bonne partie est intégrée pour servir sous le drapeau s’est tenue, hier lundi 13 octobre 2025, au Centre d’accueil et de réhabilitation de Hamdallaye. Parmi ces repentis, quarante-trois (43) ménages ont été dotés de kits d’accompagnement pour des activités génératrices de revenus afin d’entamer leur processus de réintégration socio-économique dans leurs localités d’accueil.

Cette cérémonie s’inscrit dans le cadre de la politique intégrée et souveraine de désarmement, de démobilisation, de réintégration et de prise en charge de la reddition (DDR/R) des personnes associées aux groupes armés, portée par le Ministère en charge de l’Intérieur, à travers des Programmes de Stabilisation et de Prise en Charge de la Reddition (CNPS/R)

Le centre de Hamdallaye, fort de sa capacité d’accueil de deux cent cinquante (250) personnes, accueille des personnes associées au groupe terroristes et assimilés ayant fait acte de reddition volontaire. En effet, depuis sa mise en service, le centre a accueilli trois cent soixante-neuf (369) repentis dont trois cent sept (307) hommes, vingt une (21) femmes et quarante-et-un (41) enfants.

Selon le Commandant Siddo Ismael, régisseur dudit centre, les installations d’accueil sont structurées autour de deux volets. Il s’agit ainsi des blocs célibataires et des blocs familles, conçus pour accueillir les femmes accompagnées de leurs enfants dans des conditions dignes et sécurisées, auxquelles viennent s’ajouter un centre de santé intégré pour la prise en charge médicale et psychosociale, des espaces socio-culturels pour les activités de sensibilisation et de cohésion. Une répartition qui illustre non seulement la dynamique du programme de reddition, mais aussi la capacité de l’État à proposer des solutions concrètes et durables à ceux qui choisissent de tourner la page de la violence.

D’après le commandant Siddo Ismael, la vie au sein du centre repose sur une approche globale qui combine la sécurisation et la discipline quotidienne, le soutien psychosocial et la prise en charge médicale, les formations diverses dont des séances de prêche pour la déradicalisation et la gestion des entreprises, l’éducation citoyenne et la sensibilisation à la paix et à la cohésion sociale. « Cette mission essentielle s’accompagne de défis importants dont une capacité d’accueil souvent sous pression, compte tenu des flux imprévus de repentis ; des besoins accrus en suivi psychosocial, notamment pour les femmes et les enfants. Malgré cela, grâce à l’engagement de l’État et des équipes sur le terrain, nous avons pu maintenir un fonctionnement efficace et digne de la mission confiée », a-t-il soutenu.

Pour sa part, le Lieutenant-colonel Maina Boukar, gouverneur de la région de Tillaberi, a indiqué que cet événement n’est pas seulement une cérémonie protocolaire, il est le symbole d’un choix courageux, d’une victoire de la paix sur la violence et d’un engagement collectif en faveur de la réconciliation nationale et de la stabilité de notre pays. Ainsi pour le gouverneur de la région de Tillaberi, la présente cérémonie illustre concrètement l’exécution fidèle de cette mission nationale, celle de redonner à ceux qui ont choisi de déposer les armes une seconde chance et de les accompagner vers une réinsertion digne et durable dans la société. « Ce choix courageux témoigne non seulement de la volonté politique du Niger de préserver son indépendance stratégique, mais aussi de sa détermination à garantir la sécurité et la paix sur l’ensemble du territoire, sans dépendre de l’agenda d’autrui », a martelé le Lieutenant-colonel Maina Boukar.

‘’Vous avez fait le bon choix: celui de la vie, de la dignité et de la paix’’

Ces hommes, autrefois égarés, ont choisi de rompre avec la violence et de se réconcilier avec la République et, par conséquent, a dit le gouverneur, ils ne doivent plus être regardés comme des ennemis, mais comme des citoyens qui aspirent à une nouvelle vie. D’où son appel aux communautés d’accueil pour qu’elles fassent preuve d’ouverture et de solidarité, et aux Forces de défense et de sécurité pour qu’elles continuent d’encadrer avec professionnalisme et humanisme ce processus sensible.

« C’est ensemble, en unissant nos efforts et nos responsabilités, que nous pourrons transformer cette dynamique de reddition en véritable moteur de stabilité, de cohésion sociale et de développement durable. Vous avez fait le bon choix: celui de la vie, de la dignité et de la paix. L’État vous tend la main, mais il attend aussi de vous un engagement sincère: celui de respecter les lois de la République, de contribuer à la vie communautaire et de devenir des artisans de paix là où hier vous étiez des vecteurs de violence », a-t-il souligné.

‘’Chaque jeune réinséré, c’est une vie sauvée et une communauté apaisée’’

Pour M. Ibrahim Malan Goni, Coordonnateur National des Programmes de Stabilisation et de Prise en Charge de la Reddition (CNPS/R), la reddition volontaire n’est pas seulement une action sociale ou humanitaire, c’est un levier puissant de sécurité nationale, car chaque ex-combattant qui dépose les armes, c’est une menace en moins sur le terrain. « Chaque jeune réinséré, c’est une vie sauvée et une communauté apaisée. Chaque acte de reddition renforce la confiance entre l’État, les communautés et les institutions », a-t-il indiqué.

C’est pour cela que le coordonnateur national soutient que le Niger a fait le choix stratégique de la reddition volontaire, sous le leadership du ministre d’État, le Général de Division Mohamed TOUMBA, dans la droite ligne de la vision du Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République. « Aujourd’hui, nos frères et sœurs repentis sortent pour commencer une nouvelle vie. Mais attention, la reddition n’est pas une formalité. C’est un engagement moral, citoyen et religieux. Les repentis doivent prouver par leurs actes leur engagement pour la paix. L’État pardonne, mais attend en retour un engagement total. Ce que vous recevez aujourd’hui comme formation, accompagnement et kits n’est pas une faveur. C’est un contrat civique et républicain. Cette paix que nous clamons tous ne se décrète pas, elle se construit. Elle se nourrit du pardon, de la confiance, mais aussi d’un sens aigu de la responsabilité. La Patrie vous tend la main, à vous de ne plus la lâcher », a-t-il exhorté.

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