Africa-Press – Niger. Mission écourtée et terminée pour l’ambassadeur du Bénin au Niger, quatre mois après qu’il a été rappelé. Nommé en juin 2023 dans un souci de normalisation des relations entre les deux pays, le diplomate n’est pas retourné à Niamey depuis son rappel le 12 février 2025. Gildas Agonkan paie des propos jugés inappropriés et contraires à la position de son pays. Explications.
C’est le ministre des Affaires étrangères du Bénin qui va plus loin et annonce sur les médias locaux, quatre mois après, que « le Bénin allait procéder dans les prochains jours probablement à la nomination d’un nouvel ambassadeur au Niger ». En clair, Gildas Agonkan a été rappelé et relevé de ses fonctions.
Sa faute? Des propos controversés tenus en février dernier à Gaya, au sud-ouest du Niger, lors d’une cérémonie. Devant des officiels et élus locaux nigériens, il a déclaré: « Je voudrais, au nom de tous les Béninois et des autorités du Bénin, demander pardon au peuple nigérien. » Il est applaudi, les propos flattent les oreilles nigériennes.
Colère et incompréhension, en revanche, à Cotonou. Ses propos contredisent la position officielle, surtout que, pour le Bénin, il n’y a ni offense, ni complot contre le Niger. Selon un proche du président béninois, personne n’avait donné ces directives-là à l’ambassadeur.
Pas de nouvelle candidature pour le moment
Selon nos informations le Bénin n’a pas encore introduit une autre candidature. Reste à savoir comment elle sera accueillie et traitée à Niamey qui garde toujours ses frontières fermées et persiste dans les accusations de déstabilisation.
L’ambassadeur du Niger à Cotonou, lui, est toujours en poste. Il n’a même pas été convoqué par le ministère des Affaires étrangères du Bénin après les propos accusateurs du général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis le coup d’État du 26 juillet 2023.
La frontière du Niger avec le Bénin « restera fermée », avait déclaré sur la chaîne Télé Sahel le 31 mai 2025 le chef du régime nigérien, qui accuse son voisin d’accueillir des bases où s’entraînent, selon lui, des jihadistes, ce que Cotonou a toujours nié. Le chef de la diplomatie béninoise avait, de son côté, « rejeté avec la plus grande fermeté » des « accusations graves et sans fondements ».
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