Africa-Press – Niger. Le Réseau Nigérien des Journalistes et Communicateurs engagés sur les Questions de Population et de Développement (RECOJ/PD) en collaboration avec la Direction Générale de la Population et de l’Action Sociale, a organisé ce samedi 15 Novembre 2025 dans l’enceinte de la Mutuelle de la Garde Nationale et de la Police Nationale à Niamey, un atelier sur la Conversation Stratégique sur les questions de population et de développement.
L’objectif général de cette activité est d’instaurer un dialogue inclusif avec l’ensemble des couches sociales autour des enjeux liés à la population et au développement afin de favoriser une meilleure adhésion et une implication accrue de tous les acteurs dans les interventions visant à créer un environnement social propice à la capture du dividende démographique.
A l’issue de cet atelier, le Directeur Général de la Population, M. Moustapha Cherif Sidi a rappelé que « la population du Niger croit à un rythme accéléré avec un taux de croissance intercensitaire de 3,9% soit un doublement de la population tous les 18 ans, dont la proportion des jeunes de moins de 25 ans est de 70,2 % de la population totale ».
Mieux et en dépit de la baisse de l’indice synthétique de fécondité de 7,6 enfants/femme en 2012 à 6,2 enfants/femme en 2021 (EDSN 2012 et ENAFEME, 2021), « les indicateurs socioéconomiques et démographiques sont loin des résultats escomptés, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé maternelle et infantile et du genre », a-t-il fait observer, soulignant qu’il y a, dès lors, « nécessité d‘un engagement social et comportemental autour de la femme, en mettant l’accès sur l’évolution de statut de la femme et en faisant d’elles actrices du développement ».
Par contre, a-t-il fait savoir, « si nous voulons qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie pour des causes évitables, qu’aucun besoin en planification familiale ne reste sans réponse et qu’aucune violence basée sur le genre ne survienne, alors nous devons prendre des mesures rigoureuses qui s’attaquent aux causes profondes du décès des femmes ».
Selon lui, « nous devons travailler davantage à offrir une autre vie aux femmes par l’augmentation du taux de prévalence contraceptive, à encourager la scolarisation des filles en leur garantissant l’égalité de chance, en luttant contre la mariage d’enfants et les autres violences basées sur le genre et l’augmentation économique des femmes ».
Pour conclure, M. Moustapha Cherif Sidi a exhorté les participants à faire une analyse sans complaisance sur les trois sujets, objets des discussions de ce jour, à savoir la santé de la reproduction et l’appropriation communautaire ; les valeurs sociales et religieuses et la lutte contre les violences basées sur le genre et enfin distinguer entre quantité et qualité de la population et capture du dividende démographiques.
Quant au Représentant Adjoint de l’UNFPA au Niger, Dr André Sourou Yebadokpo, il a d’abord rappelé que le mandat du Fonds des Nations Unies pour la Population vise les trois résultats transformateurs que sont: Zéro besoin non satisfait en planification familiale, Zéro décès maternel évitable et Zéro violence basée sur le Genre y compris les pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines.
Après avoir souligné l’importance de ces discussions, le Responsable onusien a fait savoir que le Niger figure parmi les rares pays au monde enregistrant un taux de croissance démographique élevé (3,7% par an), un taux de fécondité soutenu (6,2% enfants par femme) et un taux alarmant de mariages d’enfants (65% des filles mariées avant 18 ans) et parallèlement le taux de pauvreté reste très élevé de 41,2% et la population est très jeune puisque 70% des Nigériens ont moins de 25 ans.
Par ailleurs, sur le plan sanitaire et social, « les défis persistent avec 13% des besoins en planification familiale non satisfaits, un taux de mortalité maternelle élevé de 441 décès pour 100 000 naissances vivantes et une prévalence des violences basées sur le genre estimée à 38,2% », a rapporté le Représentant Adjoint de l’UNFPA.
Auparavant, le Président du RECOJ/PD, M. Zakaria Seini Seydou a indiqué que « cette rencontre réunit aujourd’hui l’ensemble des couches sociales concernées par les enjeux liés à la population, au développement et au dividende démographique », soulignant qu’elle « s’inscrit dans une dynamique de dialogue inclusif visant à renforcer l’engagement de tous les acteurs dans la création d’un environnement social favorable à la capture du dividende démographique ».
A l’endroit des participants, il a indiqué que « votre rôle est essentiel sur les questions de population et de développement, qui sont souvent complexes, techniques, et pourtant au cœur des politiques publiques et des défis nationaux ».
Selon lui, « pour que ces enjeux soient compris par le plus grand nombre, vos interventions doivent reposer sur une information accessible, fiable et vérifiable », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que les données, documents, analyses et ressources produits lors de cette journée seront mis à disposition afin de faciliter les travaux d’information et de sensibilisation.
« Il est également crucial de renforcer les compétences des professionnels des médias et c’est dans cette perspective que cette journée prévoit des sessions de formation, des échanges d’expériences et des discussions approfondies destinées à vous donner les outils nécessaires pour mieux comprendre les enjeux du dividende démographique ; maîtriser les techniques de plaidoyer et de sensibilisation ; produire un traitement médiatique de qualité, précis, rigoureux et accessible au grand public », a informé le Président du RECOJ/PD.
Enfin, M. Zakaria Seini Seydou s’est dit convaincu que « des journalistes bien formés, bien informés et mieux outillés contribueront de façon significative à une meilleure adhésion des populations, ainsi qu’à une implication accrue des décideurs et des communautés dans les interventions liées à la population et au développement ».
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