Journée de l’Afrique 2022 « Que faire face à tous ces défis ? » Le Message de Moussa Faki

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Journée de l’Afrique 2022 « Que faire face à tous ces défis ? » Le Message de Moussa Faki
Journée de l’Afrique 2022 « Que faire face à tous ces défis ? » Le Message de Moussa Faki

Africa-Press – Niger. Message du président de la Commission de l’Union Africaine à l’ occasion de la célébration de la journée de l’Afrique, le 25 mai 2022

Africaines, Africains,

Chères sœurs et chers frères du Continent et de la Diaspora,

En ce jour de célébration de la journée de l’Afrique, je suis très

heureux de vous exprimer mes vœux de santé et prospérité, à chacun

et chacune de vous, que vous soyez des Iles ou de la Diaspora.

La date du 25 mai porte en elle un double pouvoir d’évocation. Au

plan mémoriel, elle nous replonge dans la fraicheur juvénile des

premiers moments de l’OUA. Au niveau géopolitique et institutionnel,

elle nous interroge en permanence sur notre capacité individuelle et

collective à construire l’Afrique alors rêvée par nos pères fondateurs.

Dans la trajectoire de son évolution, l’OUA s’est muée en Union

africaine, manifestant ainsi une rupture de paradigme pour cause

d’ajustement stratégique et d’efficacité opérationnelle avec pour seul

objectif de donner corps et consistance à « l’Afrique que nous

voulons ». Plus que par le passé, les défis sont toujours plus

nombreux et parfois plus complexes, rendant plus ardue la tâche de

les relever avec succès.

Ainsi, l’Afrique est, depuis une dizaine d’années confrontée aux défis

du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la criminalité

transnationale (trafic d’êtres humains, de drogue, d’armes). Le

terrorisme en particulier ne cesse de gagner du terrain. Aujourd’hui,

de nombreux Etats consacrent une bonne partie de leurs ressources

et leurs énergies pour lutter contre ce phénomène ou pour s’en

prémunir, privant ainsi des secteurs vitaux tels que la santé et

l’éducation des moyens dont ils ont besoin.

Le Continent fait par ailleurs face aux désastres générés par la

mauvaise gouvernance que n’arrivent plus à dissimuler l’exigence de

transparence imposée par une population de plus en plus ouverte au

monde par le biais des nouvelles technologies de l’information et

communication.

Les phénomènes tels que la corruption, les conflits

intercommunautaires, les vagues récentes de changement

anticonstitutionnels, etc… sont les avatars les plus visibles de cette

gouvernance.

Le chômage massif des jeunes et la précarité persistante des femmes

du Continent sont d’autres défis qui nous interpellent et nous

obligent à des réponses urgentes, car cette catégorie de la population

africaine n’accepte plus d’être une spectatrice passive de son destin.

A toutes ces contraintes s’ajoute la crise économique qui s’abreuve du fardeau de la dette, de la crise climatique et énergétique qui, ellemême retentit sur les prix des denrées alimentaires à travers le coût exorbitant du transport, tandis que la crise sanitaire consécutive à l’apparition de la covid-19, affaiblit les capacités de production des différents agents économiques.

Plus récemment, l’Afrique est devenue la victime collatérale d’un

lointain conflit, celui opposant la Russie à l’Ukraine . En bouleversant

en profondeur le fragile équilibre mondial géopolitique et

géostratégique, il a également projeté une lumière crue sur les

fragilités structurelles de nos économies.

Le signe le plus emblématique de ces fragilités se trouve dans la crise

alimentaire consécutive aux désordres climatiques, a la crise sanitaire

de la Covid 19, amplifiée aujourd’hui par la guerre en Ukraine. Cette

crise se caractérise par un rétrécissement de l’offre mondiale en

produits agricoles et une forte inflation du prix des denrées

alimentaires.

Alors, que faire face à tous ces défis ?

L’Union africaine a réagi rationnellement à travers une série d’actions

et une production normative abondante déclinée en décisions,

conventions et en stratégies définissant les mécanismes d’action en

vue de parvenir aux objectifs souhaités.

Il y a par exemple la courageuse réforme institutionnelle de l’Union

africaine engagée depuis 2016 et dont le but est d’améliorer la

gouvernance de l’Institution et faire d’elle un acteur clé dans le

multilatéralisme.

Il y a ensuite la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf)

entrée en vigueur en 2021, qui fait de l’Afrique le plus grand marché

commun du monde et constitue un accélérateur de l’intégration

continentale. Elle vient renforcer les mesures prises en matière de

libre circulation des personnes et des biens.

Volontarisme et solidarité se sont manifestés de manière éclatante

face à la survenue de la pandémie de la covid-19. La forte mobilisation

des leaders africains et l’efficace coordination assurée par l’Union

africaine dans la riposte, témoignent de la capacité de l’Afrique à faire

face aux épreuves de manière unie et résolue. Dans un intervalle de

temps aussi bref, moins de deux ans, certains de nos Etats membres

ont réussi à renforcer leur système de santé par l’implantation des

unités de production de vaccins contre la covid-19.

Face à la crise alimentaire et nutritionnelle dont les conséquences

sont évidentes sur la santé des populations, l’Union africaine a pris

une série d’initiatives dont la plus importante est le Programme

Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA).

Par ailleurs, elle a décidé symboliquement de consacrer l’année 2022

« à bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle et

alimentaire sur le Continent africain : renforcer les systèmes

agro-alimentaires et les systèmes de santé et de production

sociale pour accélérer le développement socioéconomique et du

capital humain ».

La Commission de l’Union africaine s’est attelée également à

répondre, autant que ses moyens le permettent, aux préoccupations

concernant la santé, l’éducation, les infrastructures, l’énergie, les

sciences et la recherche, secteurs dont la promotion et la réalisation

sont les conditions nécessaires du développement de l’Afrique.

Les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur de nos ambitions.

Mais nous sommes sur le bon chemin. De la mise en commun

raisonnée de toutes nos énergies et de nos ressources

géographiquement dispersées sortira une nouvelle Afrique,

« l’Afrique que nous voulons ».

A une seule condition : identifier et relever sans complaisance les

maux qui plombent nos actions et entravent la mise en œuvre

effective de nos décisions, stratégies et instruments indiqués afin de

leur apporter le traitement approprié.

Africaines, Africains, c’est à cet exercice de réflexion que je voudrais

vous inviter en cette journée mémorable où les activités festives, bien

compréhensibles, ne devraient pas reléguer à l’arrière-plan nos

préoccupations essentielles.

Bonne fête à toutes et à tous.

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