le séjour de Mohamed Bazoum irrite la société civile

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Africa-PressNiger. Au Niger, à moins d’un mois du second tour de l’élection présidentielle, le candidat du parti au pouvoir séjourne à Paris depuis le 19 janvier, en même temps que le président sortant Mahamadou Issoufou. Dans la capitale française, l’ancien ministre de l’Intérieur a programmé plusieurs rencontres avec la presse et des personnalités politiques. Cette visite a été critiquée ce matin sur notre antenne par Fah Aminatou Adamou, la coordinatrice de l’organisation “Action debout Niger”.

Par ailleurs, l’opposition nigérienne a décidé de reprendre sa place à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qu’elle boudait depuis 2017. Cinq de ses représentants y étant été nommés lundis derniers, selon un responsable de la coalition Cap 20-21, et ce, dans la perspective du second tour de l’élection présidentielle du 21 février.

L’opposition justifie son retour dans les instances de la Céni par la nécessité de “protéger” les résultats du deuxième tour, après les “nombreuses fraudes enregistrées au premier tour” le 27 décembre.

Bazoum adoubé en France
Officiellement, les raisons du séjour de Mohamed Bazoum à Paris ne sont pas connues. De bonnes sources, il s’agit clairement pour le président sortant, Mahamadou Issoufou de faire adouber son candidat à la présidentielle auprès des officiels français. Conséquences : les soupçons d’ingérence françaises ne font que grandir au Niger.

“C’est un accroc à la neutralité du scrutin au Niger. C’est un soutien affiché”, a par exemple regretté, la députée française Frédérique Dumas, qui suit de très près la politique de la France dans la région, cité par Mondafrique. Elle ajoute: “Ce n’est pas étonnant, puisque le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait lui-même indiqué que cette élection serait un exemple pour l’Afrique avant même le déroulement du premier tour.”

Enfin, Frédérique Dumas a indiqué que “les conditions dans lesquelles s’est déroulé le premier tour des élections générales au Niger avec des constats documentés de fraude significative, notamment en zone pastorale”. Mais déplore-t-elle, la France “persiste et signe malgré l’évidence.”

Pour Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l’Afrique, Mohamed Bazoum aurait besoin, en venant à Paris, d’exister et de se faire une carrure régionale.

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