“Les effectifs des Forces de défense et de sécurité ont quadruplé entre 2011 et aujourd’hui’’

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"Les effectifs des Forces de défense et de sécurité ont quadruplé entre 2011 et aujourd’hui’’

Africa-Press – Niger. Les effectifs des Forces de défense et de sécurité ont quadruplé entre 2011 et aujourd’hui. Nous sommes passés de 10 000 à 40 000 militaires, de 3 000 à 15 000 gendarmes, de 4 000 à 16 000 policiers, de 4 000 à 17 000 gardes nationaux. Désormais, chaque soldat est doté d’une arme moderne, ce qui était loin d’être le cas il y a dix ans. Nous disposons de drones, d’hélicoptères, d’avions de chasse, et l’accent a été mis sur la composante blindée. Plusieurs bataillons de Forces spéciales ont été formés avec l’aide de nos partenaires. Même s’il nous reste à améliorer notre connaissance du terrain, sur laquelle les jihadistes ont encore une longueur d’avance, la montée en puissance de nos Forces est incontestable” avait déclaré le Président Mohamed Bazoum.

Dans une interview qu’il accordée au journal Jeune Afrique, paru ce vendredi 26 Mai 2023, le Président de la République du Niger Mohamed Bazoum est largement revenu sur plusieurs points de sa gouvernance, notamment la lutte contre l’insécurité au Sahel, du modèle économique nigérien ou encore le renforcement des capacités des Forces de Défenses et de Sécurité (FDS) du Niger.

Dans un contexte d’insécurité au Sahel, où les pays de la région font face aux exactions de plusieurs groupes armée non étatiques, avec parfois des revendications divergentes, Mohamed Bazoum désigne l’organisation ‘’l’État islamique’’ comme l’ennemi numéro 1.

« Incontestablement. C’est un ennemi redoutable qui, en agissant à partir de ses bases maliennes, est capable de monter des embuscades relativement complexes comme celle d’Intagamey, en février dernier. Et de nous faire mal », a-t-il décrié, en fait allusion à la branche dite EIGS (état islamique dans le grand Sahara), intervenant dans la zone dite de ‘’3 frontière’’ partagée entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

Mais selon le dirigeant nigérien, il y a aucune liaison entre cette fraction et celle qui attaque son pays à Diffa, à l’extrême sud-est, à partir du Niger, à savoir l’ISWAP [l’État islamique en Afrique de l’Ouest].

« Il n’y a aucune connexion logistique, opérationnelle ou organisationnelle entre ces deux groupes. La distance qui sépare l’est du Mali de l’État nigérian du Borno, fief de l’ISWAP, est beaucoup trop grande », a-t-il relativisé.

Dans sa lutte contre les terroristes, le 10ème Chef d’Etat du Niger n’écarte pas l’option du dialogue, une marque de fabrique qu’il a aussi défendue dans son interview avec le journaliste de Jeune Afrique.

« Nous savons que, fondamentalement, aucune communauté n’est favorable aux terroristes. Et chaque fois que nous avons pu identifier des chefs jihadistes avec qui parler d’une manière ou d’une autre, nous ne nous en sommes pas privés. C’est ainsi que nous avons pu maintenir un flux de démobilisation certes irrégulier mais permanent. Nous avons aujourd’hui des centaines de repentis, de l’EIGS et du JNIM, que nous sommes en train d’intégrer au sein de la Garde nationale. L’objectif est clair : les former et les employer dès que possible sur un terrain qu’ils connaissent parfois mieux que nos militaires issus d’autres régions du Niger ».

Niger : une économie qui mise sur le pétrole

Pour le Président Bazoum, l’uranium qui était la mamelle de l’économique nigérienne depuis 1960 cède sa place à l’exploitation du pétrole.

« L’uranium avait une vraie importance quand l’économie du Niger était embryonnaire. Depuis, elle s’est développée et diversifiée si bien que, quelles que soient les quantités de minerai produites, cela ne représentera pas grand-chose », a-t-il fait savoir, avant de préciser que « Nous vendons aujourd’hui 2 300 tonnes d’uranate par an, ce qui est très peu. Même à supposer que le gisement d’Imouraren entre en phase de production en 2028, l’impact de l’uranium sur notre économie ne sera pas significatif ».

A l’opposé le Chef de l’Etat nigérien table sur la production de l’or noir pour booster l’économie. Dans ce sens, un pipeline devant relier le site pétrolifère d’Agadem (Niger) au port de Cotonou est en construction.

« Il est pratiquement achevé », a-t-il assuré tout en précisant qu’avec « ses 2 000 km, il sera le plus long d’Afrique ».

« La production et l’exportation du pétrole d’Agadem devraient démarrer dès octobre de cette année. Nous allons commencer par 100 000 barils par jour, avec un doublement prévu dans quelques années », a-t-il fait savoir, avant de poursuivre en indiquant que « Dans le Nord, l’algérienne Sonatrach a mis en évidence des réserves supérieures à celles d’Agadem. Nous collaborons étroitement avec le FMI pour établir une gouvernance prudente et vertueuse de cet atout qu’est le pétrole ».

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