Pour Lula, la reconquête de l’Afrique passe par Sassou Nguesso

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Pour Lula, la reconquête de l’Afrique passe par Sassou Nguesso
Pour Lula, la reconquête de l’Afrique passe par Sassou Nguesso

Africa-Press – Niger. Le président brésilien s’est entretenu le 23 juin à Paris avec son homologue congolais, en marge du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Il compte en effet faire son retour sur le continent en deux étapes. Coulisses.

S’il s’est également entretenu avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa dans les coulisses du Palais Brongniart à Paris où se tenait le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, c’est à son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, que le chef de l’État brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a réservé le principal entretien « africain » de son séjour dans la capitale française.

Rendez-vous à Brazzaville

Préparée conjointement par les conseillers spéciaux de Lula, Celso Amorim et Audo Faleiro, et par la ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault* – laquelle avait été reçue au palais présidentiel de Brasilia en mars dernier –, cette rencontre de plus d’une heure a eu pour cadre l’hôtel Intercontinental, le 23 juin en fin d’après-midi.

C’est au président de la Commission climat du bassin du Congo (fonction exercée par Denis Sassou Nguesso depuis sa mise en place en 2017), qui regroupe 16 pays d’Afrique centrale et de l’Est, que Lula s’est tout d’abord adressé. Le Brésilien lui a confirmé sa participation au Sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales, qui se tiendra à Brazzaville du 26 au 28 octobre.

Il a également invité Denis Sassou Nguesso à assister au sommet de l’Amazonie les 8 et 9 août à Belém, la capitale de l’État brésilien du Pará choisie pour abriter la Cop30 en 2025. À noter que dans le cadre de la préparation de l’événement de Brazzaville, les secrétariats des trois bassins (Amazonie-Congo-Bornéo / Bornéo-Mékong / Asie du Sud-Est) ont prévu de tenir des réunions en marge du sommet de Belém et de l’Assemblée générale des Nations unies, mi-septembre.

Argument de soft power

Désireux de reconquérir l’influence diplomatique et les parts de marché qui étaient celles du Brésil en Afrique sous sa précédente présidence, et qui furent totalement abandonnées par Jair Bolsonaro (lequel n’a effectué aucune visite sur le continent), Lula da Silva met volontiers en avant un argument de soft power susceptible de sensibiliser ses interlocuteurs : sa propre « afrophilie ».

Le Brésil compte plus de citoyens d’origine africaine que tout autre pays du monde (environ 50 millions) et le gouvernement mène, depuis son arrivée au pouvoir il y a six mois, une politique de redistribution sociale et de revalorisation culturelle en faveur de la communauté afro-brésilienne.

Fort de cette empathie et de ses 28 visites en Afrique effectuées entre 2003 et 2010, Lula compte faire son grand retour en deux étapes. Le sommet de Brazzaville tout d’abord, puis celui de l’Union africaine. Selon nos informations, il a expressément demandé à Denis Sassou Nguesso de le faire inviter à la grand-messe d’Addis-Abeba début 2024. « Je m’en charge », lui a répondu ce dernier.

*Par ailleurs, épouse du directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

La Source: JeuneAfrique.com

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