Africa-Press – Niger. Mon commissaire, vous avez pris les rênes de la Commune Urbaine de Tillabéri après la prise du pouvoir d’Etat par le CNSP. Quelles sont les actions prioritaires qui ont été lancées à votre prise de service?
A mon arrivée, ma première action fut de planter des arbres car la ville en avait grandement besoin. Alors que nous sommes partis d’une situation de ‘’désert environnemental’’, nous avons réussi aujourd’hui à insérer l’écologie dans les actions prioritaires de la mairie. Vous avez constaté qu’il y a un changement au niveau de la commune même. Il y a des arbres partout. Et puis, on a inauguré l’Arboretum Général d’Armée Abdourahamane Tiani que vous voyez au niveau de la bienvenue. Donc, on a planté toutes sortes d’arbres afin de contribuer positivement au moment historique que traversent le Niger et ses communes avec la recherche de la souveraineté.
Comment est-ce que vous arrivez à vous insérer dans cet état d’esprit national ; avec aussi les priorités de la population?
Dès notre prise de fonction, nous avons constaté que la mairie ne dispose d’aucun engin. Donc, sur fonds propres on a acheté une chargeuse neuve. On a acheté un camion-benne à l’état neuf. C’est pour vous dire que tout cela s’est réalisé sur fonds propres, c’est-à-dire avec les moyens de la mairie.
Personne n’a aidé et on n’a pas pris non plus de crédits pour financer ces acquisitions.
Est-ce que les citoyens ont pris conscience que le paiement des taxes locales permettra de mieux travailler et investir dans le développement de la ville?
Effectivement, quand on a commencé à acheter les engins lourds, sincèrement, les citoyens ont pris conscience. Parce que quand j’avais pris service, la mairie faisait 3 millions de taxes par mois. Mais maintenant, on peut avoir jusqu’à 30 à 40 millions par mois. C’est parce que les gens ont su que, réellement, s’ils donnent la taxe, c’est pour investir dans leur commune et non pour faire autre chose. Donc, dès lors qu’un citoyen sait qu’en payant sa taxe cette dernière va servir à quelque chose de bon pour la ville, alors il se sentira obligé de s’acquitter de cette obligation citoyenne.
Dans le contexte actuel, quelle est la priorité de votre commune, surtout en termes de vie sociale?
Aujourd’hui, à Tillabéri, je crois que l’objectif est de changer le cadre de vie des citoyens. Et nous nous y attelons particulièrement. Vous voyez, maintenant on ne parle plus d’inondations parce qu’on a une chargeuse qui, à n’importe quel moment, peut intervenir sur le terrain pour au moins tracer une voie pour que l’eau puisse s’écouler paisiblement. Cela participe à notre volonté commune de nous attaquer au problème d’assainissement dans la ville.
Nous allons donc poursuivre nos efforts pour promouvoir une ville dans laquelle il est agréable de vivre. Par exemple, actuellement, la ville de Tillabéri ne dispose pas de vidangeuse. A chaque pluie, les gens profitent des averses pour déverser l’eau de leurs fosses septiques sur la voie publique. Cette situation prendra fin bientôt, car on est sur le point d’acquérir une vidangeuse à travers un appel d’offre qui sera bientôt lancé.
Mon Commissaire, vous venez de parler de la collecte des taxes municipales. Est-ce que cette prise de conscience citoyenne peut se répercuter sur d’autres secteurs? Les citoyens sont-ils plus disposés à s’impliquer davantage dans les activités de la commune et contribuer ainsi à la cohésion dans la commune?
Effectivement, aujourd’hui les citoyens, dans toutes les couches sociales, sont mobilisés en faveur des activités de la commune qui s’inscrivent toutes dans la Refondation du pays et du renforcement de sa souveraineté.
Tout récemment, lors du passage de la présidente du Fonds de Solidarité, ce sont les personnes en situation de handicap de la Commune Urbaine et les femmes des Forces de défense et de sécurité qui ont donné leurs cotisations. C’est pour vous dire que les chaînes de solidarité, là, vraiment, c’est une réalité dans notre commune, parce que personne n’est épargné, en fait.
Mon Commissaire, vous avez révélé l’existence de l’Arboretum Général Abdourahamane Tiani. Les autorités municipales vont-elles procéder à l’appropriation de cette innovation sur d’autres sites de la Commune Urbaine de Tillabéri, si le contexte le permet?
Vous savez, dès qu’on a commencé la mise en œuvre de l’arboretum, nous avons dû faire face à beaucoup de défis. Tenez-vous bien que des citoyens nous ont assigné en justice, malgré que ce soit sur la route et dans les limites réglementaires de vingt-cinq mètres du goudron. En dépit de tout cela, il y a des citoyens qui sont partis nous convoquer à la justice. Malgré cela, on a continué dans la plantation et, Alhamdoulilah, après un an d’existence de l’arboretum, les plantations sont en train de grandir formidablement. C’est cela le principal défi qu’on a eu à rencontrer.
Sur le plan sécuritaire, comment se présente la situation dans la Commune Urbaine de Tillabéri?
La situation sécuritaire dans la commune est calme. En effet, lors de ma prise de fonction, j’ai constaté que le poste de Police de contrôle était pratiquement au centre de ville, de sorte que des usagers à deux-roues passaient par les jardins pour contourner le dispositif sécuritaire. J’ai donc procédé à la construction d’un poste de Police sur fonds propres de la mairie au point de contournement de la route ; ce qui fait qu’il est impossible de contourner le poste de Police. Donc, tous les points d’accès à la ville de Tillabéri sont sous contrôle aujourd’hui. En plus de cela, nous travaillons en synergie avec les Forces de défense et de sécurité pour éradiquer tout acte de banditisme dans la ville et ses environs.
Quel est votre message à l’endroit tout d’abord des partenaires qui hésitent encore à venir investir dans la ville de Tillabéri, et ensuite à l’endroit de la population?
Avec notre élan actuel, nous avons décidé de ne pas rester les bras croisés face au développement de notre commune. Les partenaires qui viennent pour investir chez-nous, à Tillabéri, sont les bienvenus s’ils s’inscrivent dans notre dynamique. Notre commune à tellement à offrir à ceux qui acceptent nos conditions. De toute façon, aujourd’hui ce que nous gagnons comme taxes peut nous permettre d’investir convenablement dans la commune.
J’invite donc les citoyens, surtout, à faire preuve de compréhension concernant la création de l’arboretum. Tillabéri a déjà créé le sien. Notre idée est que toutes les communes en créent. Car, il nous faut beaucoup d’arbres non pas seulement dans la Commune Urbaine de Tillabéri, mais aussi à travers tout le Niger.
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