Entrepreneuriat Féminin et Valeur des Produits Locaux

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Entrepreneuriat Féminin et Valeur des Produits Locaux
Entrepreneuriat Féminin et Valeur des Produits Locaux

Africa-Press – Niger. Au Niger, de nombreuses jeunes femmes entrepreneures se distinguent dans le secteur de la transformation agroalimentaire, contribuant ainsi à l’autonomisation économique et à la valorisation des produits locaux. Parmi elles, Mme Habiba Yahaya incarne la réussite. Elle est spécialisée dans la transformation des produits agroalimentaires, la restauration et la vannerie.

Infirmière diplômée d’Etat et détentrice d’une licence en Business Administration, Mme Habiba Yahaya est une entrepreneure nigérienne dont le parcours rime avec détermination et ingéniosité dans le secteur agroalimentaire. Présidente du groupement ‘’Alhéri ya bayyana’’, elle s’est donnée pour tâche de transformer les produits locaux en aliments nutritifs accessibles aux consommateurs. Elle a, en effet, lancé ses activités en 2015 avec comme premier produit le jus de cacahouètes qu’elle a appris au cours de sa formation au Nigéria. Elle a par la suite ajouté les jus de tamarin, citron gingembre, pain de singe, bissap blanc à l’ananas, limonade, carottes, et récemment la production du jus de patate douce qui lui a valu d’ailleurs le premier prix lors du Festival International de la Gastronomie et de l’Identité Culturelle des pays de l’AES, tenu à Ouagadougou au Burkina Faso.

En plus de son activité principale qui est la production du jus naturel, Mme Habiba Yahaya est aussi dans la transformation des produits dérivés du mil, du sorgho, du riz, de l’arachide et bien d’autres. « Je fais du ‘’Foura’’ ou ‘’Doonou’’ communément appelé ‘’boule’’ à base du mil mélangé au coco, boule simple, boule avec moulu, farine pour galette à base de riz, couscous de riz précuit et non précuit qu’on peut même utiliser pour faire la bouillie, pâte d’arachide simple et aromatisée, boule à base du sorgho pour les diabétiques, la viande séchée communément appelé ‘’kilichi’’ », a-t-elle fait savoir.

Parmi ses produits phares figurent aussi le piment moulu à la pintade pour ceux qui ne mangent pas des arômes, qui est très prisé tant au Niger qu’à l’international ; le sel de sambéra (bien aromatisé) aux vertus nutritionnelles reconnues.

Mme Habiba Yahaya a pu participer à titre personnel, à des foires nationales et internationales. Ses déplacements et surtout sa curiosité ont fait qu’elle a pu améliorer les procédés de transformation, adopter davantage des normes d’hygiène et moderniser l’emballage de ses produits. Ces dernières années, elle bénéficie aussi des invitations des autorités du Niger pour participer à des foires locales et régionales. Cette opportunité lui a également permis de faire connaître sa marque au-delà des frontières nigériennes et d’établir des relations avec plusieurs entrepreneurs évoluant dans le même domaine. Aussi, ces expériences ont renforcé sa détermination et amplifié sa vision stratégique pour consolider ses acquis et développer d’autres alternatives.

Pour mieux coordonner et ouvrir des portes à d’autres femmes qui ont toujours travaillé avec elle depuis le lancement de ses activités, Mme Habiba Yahaya a créé en 2025, un groupement féminin dénommé ‘’ Alhéri ya bayyana’’. En intégrant ces femmes dans sa chaîne de production, elle leur offre non seulement un revenu stable, mais aussi une formation professionnelle qui renforce leur autonomie économique. Cette initiative vise à valoriser les produits locaux, à créer des emplois durables et à promouvoir l’autonomisation des femmes nigériennes.

Bien qu’elle n’ait pas un local approprié, son entreprise contribue à la valorisation des produits locaux et à la diversification de l’offre agroalimentaire au Niger. À travers son engagement et sa détermination, elle montre que l’entrepreneuriat féminin est non seulement une voie vers l’indépendance économique, mais aussi un levier de développement durable pour les communautés urbaines et rurales.

Cependant, comme toutes les autres entrepreneures nigériennes, Mme Habiba Yahaya fait face à divers défis, tels que l’accès aux financements, la concurrence des produits importés et les difficultés liées à la commercialisation. « Depuis que j’ai commencé cette activité, je n’ai reçu aucun financement, aucun soutien. Je roule sur mes fonds propres. J’ai toujours participé à titre personnel, c’est-à-dire à mes frais, à des foires, hormis bien sûr le Festival International de la Gastronomie et de l’Identité Culturelle des pays de l’AES tenu à Ouagadougou (Burkina Faso) et la foire en préparation au Cameroun pour laquelle je suis prise en charge par l’Etat du Niger », a-t-elle souligné. En outre, elle ambitionne de créer avec l’aide de bonnes volontés une industrie de production du jus naturel pour satisfaire la demande croissante.

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