Africa-Press – Niger. Le fossile Ubirajara jubatus, premier dinosaure non-aviaire avec des structures en forme de plumes trouvé en Amérique du Sud, est revenu au Brésil dimanche”, a annoncé, lundi 5 juin 2023, le ministère brésilien de la Science et de la Technologie. Le spécimen est arrivé à Brasília avec une délégation gouvernementale allemande, en visite officielle, dirigée par la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. Il s’agit du fossile d’un dinosaure de la taille d’une poule, couvert de plumes, qui vivait dans l’État brésilien du Ceara (nord-est). Il avait été découvert par des chercheurs étrangers dans les années 1990, puis transféré en Allemagne pour y être étudié.
Protestations Brésiliennes
Conservé jusqu’à présent au Musée d’histoire naturelle de Karlsruhe, dans le sud-ouest de l’Allemagne, il fera désormais partie de la collection du Musée de paléontologie Placido Cidade Nuvens du Ceara. Une polémique entourait le fossile depuis décembre 2020 et la publication d’un article (retiré depuis) dans la revue Cretaceous Research, décrivant la nouvelle espèce. L’article avait révélé qu’aucun scientifique brésilien n’avait participé à son étude, laissant entendre qu’il avait quitté le Brésil de manière irrégulière.
Depuis 1942, la loi brésilienne stipule que les fossiles font partie du patrimoine national et une autorisation officielle est nécessaire pour qu’ils puissent quitter le pays. Des scientifiques brésiliens avaient lancé une campagne sur les réseaux sociaux appelant au retour du spécimen sous le slogan #UbirajarabelongstoBR (Ubirajara appartient au Brésil). “Sans la mobilisation de la communauté scientifique brésilienne, nous n’aurions pas réussi. Le gouvernement allemand a été sensible à notre combat et, ensemble, nous avons obtenu cette victoire”, s’est félicité le secrétaire d’État brésilien à la Science et à la Technologie, Inacio Arruda, dans un communiqué de presse.
Un dinosaure avec des caractéristiques extravagantes
Vieux de 110 millions d’années, le fossile révèle de nombreuses pièces squelettiques ainsi que des tissus mous encore intacts, notamment une section de la crinière qui couvrait le dos. Cette crinière, épaisse et composée de plumes, était contrôlée par des muscles et pouvait donc se hérisser sur demande pour que le dinosaure affiche un profil plus menaçant (ou séduisant) à la façon des porcs-épics qui dressent leurs épines. Ses pattes semblent être, elles aussi, recouvertes de filaments ressemblant à de la fourrure. Mais sa caractéristique la plus étonnante réside en la présence de quatre tiges rigides près des épaules. Le rôle de ces excroissances d’une quinzaine de centimètres de longueur et constituées de kératine n’est pas encore défini. Peut-être s’agissait-il d’attributs sexuels secondaires ou encore d’un apparat destiné à effrayer prédateurs ou concurrents. Maintenant que le fossile est retourné au Brésil, une nouvelle étude va certainement débuter, qui livrera peut-être de nouvelles informations.
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