Africa-Press – Niger. La Commune Rurale de Tanda, dans le département de Gaya, est une zone à vocation agricole. Néanmoins, l’élevage occupe une place primordiale pour les habitants de cette localité. Trois types d’élevage sont pratiqués dans cette zone, à savoir l’élevage semi intensif, la transhumance et l’embouche. Selon les explications du Chef service communal de l’élevage de Tanda, M. Issa Assoumane, l’élevage semi-intensif concerne les sédentaires.
Ce sont des animaux qui sont avec la population. Le matin, ils partent en pâturage et reviennent le soir, donc les propriétaires ne les nourrissent que le soir. Pour les transhumants, cela concerne les éleveurs qui partent vers le Benin en franchissant le fleuve. « Cette pratique a des contraintes, surtout au Benin. Les éleveurs nigériens rencontrent pas mal de problèmes par rapport à ça. Pour la question de l’embouche, la Commune Rurale de Tanda peut être fière de cette pratique. Lors du salon Sahel-Niger, la première et la deuxième édition, ils ont eu à remporter des prix», a-t-il dit.
S’agissant des défis majeurs qu’il rencontre, il a indiqué que Tanda est une zone soudanienne ; elle est trop infestée, trop de parasites, ce qui veut dire qu’il y a beaucoup de maladies. En 2024, toutes espèces et toutes maladies confondues, ses agents et lui ont eu à traiter plus de 25.000 animaux. « On rencontre vraiment pas mal de maladies à déclaration obligatoire et aussi des pathologies qu’on essaye vite d’appréhender et de pouvoir traiter. Les principales pathologies sont les affections respiratoires, les affections digestives, les affections locomoteurs, et les affections circulatoires. Pour les maladies rencontrées, généralement ce sont les maladies telluriques: la pasteurellose, le charbon bactéridien et le charbon symptomatique, un peu la dermatose nodulaire et la fièvre aphteuse. Ce sont les principales maladies qu’on rencontre dans la zone. Mais, avec l’aide des uns et des autres, on arrive à atténuer ces pathologies », a-t-il précisé.
Pour ce qui est de l’accès au marché, explique-t-il, la commune a bénéficié, avec l’appui de MCA, en 2023, d’un nouveau marché destiné à l’exportation du bétail. « Il y a les gens du Nigéria qui viennent se ravitailler en animaux d’embouche, ainsi que le Benin. Vous constatez de vous-même l’affluence des animaux dans le marché, que ça soit des bovins, des petits ruminants, ovins et caprins. Le marché à bétail a été ouvert le 15 janvier 2024, le bilan de l’année n’a pas encore été fait, mais on a eu à faire un bilan à mi-parcours et la mobilisation a été importante. Par rapport à l’écoulement, il n’y a pas de problème. Les gens, quand ils amènent au marché, ils ont un chiffre d’affaires très important », ajoute le chef service.
D’après lui, le rôle de l’élevage dans l’économie des ménages ruraux est très important et aussi capital. « Prenons l’exemple de la basse-cour au niveau de la volaille. Dans l’année, nous vaccinons des milliers et des milliers d’oiseaux de la basse-cour. Quand je parle de basse-cour, c’est la pintade, les canards, les oies, les pigeons. D’une manière générale, elle contribue beaucoup. Ça, c’est un petit exemple sur la volaille. Il y a également les petits ruminants qui sont là. Dès que l’animal a un petit manque d’appétit, les gens accourent pour venir nous voir, ils nous appellent pour qu’on puisse venir voir ce qui ne va pas. Ils savent que c’est rentable et aussi capital », indique M. Issa Assoumane.
Pour améliorer les conditions d’élevage dans cette zone, ce responsable plaide pour le renforcement des capacités des acteurs de la chaine ‘‘élevage’’. « Nous avons besoin de renforcement des capacités pour les filières Interprofession (IP) bétail, (IP) volailles et (IP) lait car toutes ces structures ont été mises en place, mais sans suivi. Rien que pour la filière volaille, nous avons mis en place trois bureaux, et chaque bureau est représenté par un groupement », a-t-il expliqué.
Parlant des entraves, le chef service communal a relevé l’insuffisance d’aliments bétail, plus précisément de son de blé qui est important pour les éleveurs. Il a reconnu que le gouvernement fait de son mieux en appui en son de blé. « De 2020 à 2022, nous avons reçu 20 tonnes. En 2023, 30 tonnes et en 2024, 40 tonnes de la part de l’Etat que nous vendons à prix modéré. Le sac de 50 kg est vendu à 4.000 FCFA. Nous avons constaté ce dernier temps l’engouement des clients car nous avons remarqué du surpâturage dans notre zone», a-t-il ajouté.
Ce responsable a rappelé que tous les animaux des autres départements viennent, surtout en cette période de soudure, au bord du fleuve pour chercher de la paille verte. « Il faut nécessairement chercher des aliments complémentaires pour pouvoir boucler la saison. Si la population peut avoir un appui en son de blé, ça peut atténuer et rentabiliser l’embouche au niveau de la commune », a laissé entendre M. Issa.
Le chef service communal d’élevage de Tanda a plaidé en faveur de la construction d’un bureau local fixe. « Nous logeons présentement avec nos produits dans un même local. Je pense que cela n’est pas sans conséquence. La création de bureau va beaucoup nous aider dans notre travail », a-t-il conclu.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press