Africa-Press – Niger. Une retraitée, hospitalisée depuis plusieurs semaines après une contamination par la toxine du botulisme dans le Maine-et-Loire, est décédée lundi soir, a-t-on appris le 30 juillet 2025 auprès du procureur d’Angers, Eric Bouillard, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête en recherche des causes de la mort.
Le botulisme est « l’hypothèse principale émise par l’ARS » (Agence régionale de santé) pour expliquer le décès de cette femme, qui avait « préparé les conserves » de carottes suspectées d’avoir contaminé des couples de personnes retraitées, hospitalisées entre le 7 et le 14 juillet 2025, a précisé le magistrat, confirmant une information du Courrier de l’Ouest. Selon le Courrier de l’Ouest, il s’agit d’une femme âgée de 78 ans.
La toxine botulique, plus puissante que le cyanure
Dans un communiqué en date du 17 juillet, l’ARS annonçait que six personnes avaient été hospitalisées entre le 7 et le 14 juillet après avoir « partagé, à des moments différents, un gâteau à la carotte réalisé à partir de carottes mises en bocal par l’un des couples ». « Aucun de ces aliments n’a été commercialisé », soulignait l’ARS. « Les analyses réalisées sur les autres bocaux consommés ont toutes donné des résultats négatifs, ce qui confirme que la contamination était limitée à un seul bocal », a précisé l’ARS mercredi.
M. Bouillard a indiqué qu’une des victimes de la contamination se trouvait toujours « en réanimation » et une autre était toujours hospitalisée mais dans un « état moins grave ». Une quatrième personne avait regagné son domicile.
Le botulisme est une maladie grave causée par la toxine botulique, produite par la bactérie Clostridium botulinum. Cette toxine, plus puissante que le cyanure, existe sous plusieurs formes, mais seules les types A, B, E et F affectent les humains, avec les types A et E étant les plus graves.
Les symptômes du botulisme incluent une fatigue marquée, des vertiges, des troubles de la vision, des difficultés à déglutir et à parler, et peuvent évoluer vers une paralysie des muscles respiratoires, pouvant être mortelle dans 5 à 10% des cas. La prise en charge des patients est longue et complexe, car la toxine paralyse les muscles pendant plusieurs semaines.
Une enquête pour « recherche des causes de la mort » a été ouverte par le parquet d’Angers, a ajouté le magistrat.
Certains aliments sont à risque
Pour se protéger du botulisme, il est essentiel de suivre des principes d’hygiène alimentaire stricts, comme se laver les mains, bien cuire les aliments, et les conserver à la bonne température. L’Anses met en garde contre certains aliments à risque, notamment les charcuteries, les conserves de végétaux, et le miel pour les enfants de moins d’un an. La toxine botulique étant inodore et sans goût, la prudence est de mise.
Du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2024, 74 foyers de botulisme ont été déclarés en France métropolitaine, totalisant 122 cas, dont 107 cas hospitalisés et 1 décès, selon des données de Santé publique France.
En septembre 2024, en Indre-et-Loire, cinq trentenaires avaient été hospitalisés dans un état grave à la suite d’un repas d’anniversaire au cours duquel ils avaient consommé des conserves de pesto à l’ail des ours.
En septembre 2023, 16 clients, dont une femme qui en est décédée, ont été identifiés comme « cas suspects de botulisme » après avoir mangé des sardines en conserve de fabrication artisanale dans un restaurant touristique du centre de Bordeaux.
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