Africa-Press – Niger. Enfin une avancée dans la fibrillation auriculaire (FA), ce trouble du rythme cardiaque très fréquent qui accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière. Cette maladie concerne près de 60 millions de personnes dans le monde, mais aucun nouveau traitement n’a été mis au point depuis au moins 30 ans.
De nouvelles perspectives dans le traitement de la fibrillation auriculaire
Une équipe américaine de l’université du Michigan sous la direction d’Aitor Aguirre, vient de réussir à créer et perfectionner des organoïdes de cœur – de minuscules modèles fonctionnels du cœur humain – capables de reproduire les caractéristiques de cette anomalie du rythme cardiaque.
Ce travail, publié dans la revue Cell Stem Cell ouvre de nouvelles perspectives dans la prise en charge de la FA dont on sait que l’apparition est favorisée par le vieillissement et la présence d’une hypertension artérielle, d’une obésité ou encore d’un syndrome d’apnée du sommeil.
En fait, jusqu’à présent, les chercheurs ne disposaient pas vraiment de modèles précis du cœur humain pour leurs études sur la FA et devaient se baser sur de simples feuillets de cellules cardiaques ou des structures en 3D
Ici, l’équipe du Michigan, déjà spécialisée dans la création en laboratoire d’organoïdes cardiaques à partir de cellules souches, a eu l’idée de rajouter des macrophages, des cellules immunitaires, qui ont en quelques semaines migré dans le tissu cardiaque.
Les chercheurs ont alors découvert qu’une part importante (85 %) de ces macrophages établissaient des connexions électriques directes avec les cellules cardiaques voisines. En ayant recours à des marqueurs fluorescents, ils se sont aussi rendus compte que les macrophages pulsaient de manière synchronisée avec les cellules musculaires cardiaques, provoquant des battements visibles à l’œil nu.
La transplantation en ligne de mire
Comme le précisent les chercheurs dans le communiqué de l’université, cet ajout de macrophages, en créant une inflammation, a permis de faire vieillir les organoïdes et de les faire ressembler à des cœurs adultes.
Afin de démontrer comment ce nouveau modèle pouvait être utilisé pour tester des thérapies, l’équipe a aussi administré différents dosages de molécules anti-inflammatoires pour normaliser le rythme cardiaque.
En attendant de peut-être un jour mieux traiter la fibrillation auriculaire par des anti-inflammatoires, « ces travaux offrent une perspective inédite sur la façon dont l’inflammation peut déclencher des arythmies et sur la façon dont des médicaments pourraient enrayer ce processus », commente Aitor Aguirre dans le communiqué. Et le spécialiste de poursuivre: « Notre vision à long terme est de développer des modèles cardiaques personnalisés à partir de cellules de patients pour une médecine de précision et générer un jour des tissus cardiaques prêts pour la transplantation ».
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press





