Santé/crises d’épilepsie : Malgré les fausses idées, la guérison est possible

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Santé/crises d’épilepsie : Malgré les fausses idées, la guérison est possible
Santé/crises d’épilepsie : Malgré les fausses idées, la guérison est possible

Africa-Press – Niger. L’épilepsie touche fréquemment les enfants et les sujets âgés. Elle mérite d’être bien étudiée car les fausses idées au sujet de ce trouble sont fréquentes. Selon une étude du journal «African and Middle East Epilepsy Journal» (2016), l’épilepsie demeure encore dans la société nigérienne une maladie mystique. Dans certaines communautés africaines, l’épilepsie est souvent liée à des phénomènes surnaturels ou associée à une malédiction divine. Elle est connue dans notre société sous les noms de Borin Jakki ou Tchouro-tchouro.

L’épilepsie est une maladie neurologique associée à des troubles cognitifs, des difficultés affectives et des troubles de la personnalité. Le journal ‘’African and Middle East Epilepsy’’ révèle qu’elle constitue le premier motif de consultation en neurologie au Niger. «Il ne s’agit nullement pas d’une maladie liée aux démons, ni aux sorciers ou autres mystiques. On peut guérir de l’épilepsie», explique Dr Zakaria Mamadou, médecin neurologue à l’Hôpital général de référence (HGR) de Niamey. C’est en effet la maladie neurologique la plus fréquente après la migraine. «L’épilepsie est une maladie neurologique non contagieuse, les liquides biologiques (salive et urine) ne transmettent pas la maladie», indique le Docteur Zakaria Mamadou.

Elle est définie, selon le médecin, par la répétition spontanée de crises provoquées par l’hyper activité d’un groupe de neurones dans le cerveau. Ces crises soudaines sont le plus souvent de courte durée. Une seule crise de type épileptique ne suffit pas pour confirmer qu’une personne souffre de l’épilepsie. «Il n’est pas rare que ce type de crise survienne une seule fois chez une personne, et ne se reproduise jamais. Seule la répétition des crises permet de définir une épilepsie», précise-t-il.

Apparition, symptômes et classification des crises épileptiques

Une crise d’épilepsie peut apparaître dans plusieurs circonstances. Après un traumatisme crânien, une méningite, un accident vasculaire cérébral (AVC), un surdosage médicamenteux et aussi un sevrage à une drogue. Il n’est pas rare que de jeunes enfants aient des convulsions au cours d’une poussée de fièvre appelées convulsions fébriles. Elles cessent la plupart du temps vers l’âge de 5 ou 6 ans. Il ne s’agit pas d’une forme d’épilepsie. Lorsque de telles convulsions surviennent, il est tout de même important de consulter un médecin.

Les symptômes de l’épilepsie sont une perte de connaissance entraînant une chute, des convulsions, l’apparition de salive au bord des lèvres et, parfois, des vomissements, une perte d’urine ou de selles, ainsi qu’un bref arrêt de la respiration. Mais, il existe également des formes d’épilepsie moins impressionnantes où la personne reste consciente avec des hallucinations, contractions musculaires, fourmillements, regard fixe, gestes répétitifs sans raison d’être.

Classification des crises épileptiques

Le médecin neurologue rapporte qu’on distingue deux grands types de crises d’épilepsie. Les crises partielles simples ou focales et les crises partielles complexes. Durant une crise partielle simple, le patient demeure conscient. Les symptômes dépendent de la zone du cerveau atteinte. La personne peut ressentir des fourmillements ; émettre un mouvement incontrôlable de crispation d’une partie du corps ; éprouver des hallucinations olfactives, visuelles ou gustatives ; manifester une émotion inexpliquée. Les symptômes des crises partielles simples peuvent être confondus avec d’autres troubles neurologiques, tels que la migraine, la narcolepsie.

Par contre, dans le cas de crises partielles complexes, le patient se trouve dans un état de conscience altérée.

Outre ces deux grands types de crises, le médecin neurologue souligne qu’il y a aussi les crises généralisées qui impliquent l’ensemble du cerveau. Parmi celles-ci, il y a la crise d’absence appelée autre fois (épilepsie petit mal). Elle se manifeste par une perte de contact bref (environs 5 à 10 secondes), le patient ne répond pas aux stimulations et son regard est figé dans le vide, elle peut s’accompagner par des automatismes, c’est-à-dire que le patient effectue des gestes répétitifs involontaires comme tirer sur ses vêtements, claquer les dents, etc. Une fois la crise terminée, il se souviendra très peu ou pas du tout de ce qui s’est passé. Ce type de crise est plus fréquent chez les enfants.

En plus des crises d’absences, il faut ajouter la crise tonico-clonique généralisée autre fois appelée : épilepsie grand mal. C’est la plus connue par le public et la plus spectaculaire. Elle se manifeste par une perte de connaissance qui est d’emblée totale, entraînant une chute, un arrêt bref de la respiration, une contracture généralisée de l’ensemble des muscles du corps (phase tonique), des convulsions (phase clonique), l’apparition de salive au bord des lèvres, morsure de la langue et, parfois, des vomissements et une perte d’urine. Ensuite, le patient s’endort avec un réveil progressif et peut être confus au réveil. On note une amnésie totale de l’épisode de la crise. Il existe d’autres types de crises généralisées dont les crises myocloniques, les crises toniques, les crises cloniques.

Traitements de l’epilepsie

La prise en charge thérapeutique de l’épilepsie dépend de sa nature, focale, généralisée, idiopathique ou symptomatique. Selon Dr Zakaria Mamadou, de nos jours les traitements médicamenteux sont efficaces pour plus de 2/3 des patients mais 30% des cas restant pharmaco-résistants. «Les traitements médicamenteux agissent sur la fréquence et l’intensité des crises. Dans certains cas, le traitement peut être arrêté sur avis médical car l’épilepsie est guérie sous réserve de respecter certaines règles de vie comme un bon sommeil, ou ne pas consommer de substances toxiques», dit-il. Chez d’autres patients, l’épilepsie peut persister malgré un traitement adapté. Dans certains cas une chirurgie est nécessaire soit pour éliminer la région cérébrale épileptogène, soit pour implanter des électrodes de stimulation.

 

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