Africa-Press – São Tomé e Príncipe. Dans une scène empreinte de tristesse, le Mali a fait ses adieux à l’une de ses plus grandes figures musicales, Amadou Bagayoko, décédé à l’âge de 70 ans.
L’artiste, qui formait avec son épouse Mariam Doumbia le célèbre duo « Amadou et Mariam », était un pilier de la musique malienne moderne et un exemple de volonté et de talent dépassant tous les obstacles.
Amadou est décédé vendredi 5 avril, après une détérioration de son état de santé.
Sa famille a annoncé la nouvelle dans un bref communiqué, provoquant une vague de chagrin au Mali et parmi tous ceux qui connaissaient sa musique à travers le monde.
Les médias locaux et internationaux ont décrit son décès comme « la fin d’un chapitre musical exceptionnel » dans l’histoire du continent africain.
Dans les rues de Bamako, la journée de vendredi a été différente. De nombreux médias ont rapporté que la ville baignait dans une atmosphère de deuil.
Les citoyens se sont rassemblés devant la maison de l’artiste disparu pour déposer des fleurs et des bougies. Sur les réseaux sociaux, un message revenait sans cesse: « La lumière qui illuminait la musique malienne s’est éteinte. »
Une naissance extraordinaire au cœur des ténèbres
Né en 1954 à Bamako, Amadou a perdu la vue à l’âge de six ans à cause d’un glaucome.
Mais le handicap ne l’a pas empêché de poursuivre sa passion pour la musique ; il a intégré l’Institut national des aveugles de Bamako, où il a rencontré Mariam Doumbia, qui allait devenir sa partenaire de vie et de scène.
Dès les années 1980, Amadou et Mariam ont entamé une carrière musicale qui a fasciné le Mali et au-delà.
Ils ont fusionné traditions musicales locales et styles occidentaux tels que le blues, le rock et la pop, conférant à leur œuvre une portée universelle unique.
Leur album phare « Dimanche à Bamako » en 2005, produit par Manu Chao, a marqué un tournant dans leur carrière.
L’album a connu un immense succès international, leur ouvrant les portes des grands festivals mondiaux et des distinctions, dont des nominations aux Grammy Awards, ainsi que des tournées en Europe, en Amérique et au Japon.
La voix de l’Afrique au monde
Le journal britannique The Guardian a décrit Amadou comme « l’ambassadeur de la musique africaine », soulignant que le duo incarnait un modèle de collaboration interculturelle et de musique transfrontalière.
Ils ont chanté l’amour, la paix et les causes sociales, n’hésitant jamais à s’impliquer dans les affaires de leur pays et du continent africain.
Au cours de leur carrière, ils ont joué devant des personnalités de premier plan, comme l’ancien président américain Barack Obama, et ont participé à des événements mondiaux, y compris à l’ouverture de la Coupe du monde de football en 2006, consolidant ainsi leur statut d’icônes musicales africaines sur la scène internationale.
La disparition d’Amadou a provoqué une onde de tristesse non seulement dans les rues du Mali, mais aussi dans les cercles culturels officiels à l’étranger.
Hommage national
Après l’annonce du décès, le ministère malien de la Culture a publié un communiqué officiel exprimant « la tristesse de la nation pour la perte de l’un de ses plus grands artistes, symbole d’espoir et de persévérance ».
Selon plusieurs sources, des funérailles nationales sont en préparation, auxquelles devraient assister des responsables gouvernementaux et des artistes venus d’Afrique et d’ailleurs.
Dans une déclaration émouvante, Mariam Doumbia a dit: « J’ai perdu mon compagnon de vie, mon partenaire de route et ma seconde voix. Mais sa musique perdurera, racontant notre histoire au monde. »
Un héritage inoubliable
Avec la disparition d’Amadou Bagayoko, une page brillante de l’histoire de la musique africaine se tourne, mais l’écho de sa voix, l’esprit de ses paroles et le rythme de ses mélodies continueront de vivre dans le cœur de son public, de ses élèves et des musiciens qu’il a inspirés.
À travers ses compositions, l’Afrique continue de vibrer de son propre rythme, racontant ses histoires avec une voix immortelle.
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