Perspectives économiques à Sao Tomé-et-Principe

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Perspectives économiques à Sao Tomé-et-Principe
Perspectives économiques à Sao Tomé-et-Principe

Africa-Press – São Tomé e Príncipe. Évolutions macroéconomiques et financières récentes

La croissance du PIB réel a diminué de peu, passant de 1,9 % en 2021 à une croissance estimée de 0,9 % en 2022. Cette baisse est attribuée à l’effet persistant de la pandémie de COVID-19 sur le tourisme, ainsi qu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a perturbé le commerce mondial. En tant que petit État insulaire en développement, le pays compte sur le tourisme, qui représentait 43,7 % des recettes en devises en 2021 et était l’un des principaux moteurs de l’économie.

Le ralentissement économique a été aggravé par l’impact, sur le marché local, de la hausse des cours internationaux des denrées alimentaires et du pétrole. São Tomé et Príncipe importe 100 % de son pétrole et la moitié de ses denrées alimentaires. En conséquence, l’inflation est passée de 8,1 % en 2021 à 17,9 % en 2022, sous l’effet durable de la pandémie de COVID-19. Selon les estimations, le déficit budgétaire a atteint environ 7,2 % du PIB en 2022, contre 5,9 % en 2021. Parallèlement, le déficit courant s’est creusé pour atteindre, selon les estimations, 19,4 % du PIB en 2022, contre 16,9 % en 2021, en raison d’une forte augmentation des prix du pétrole et des denrées alimentaires sur le marché mondial. Le déficit de la balance courante est financé principalement par des crédits pétroliers et des emprunts multilatéraux. Les réserves internationales nettes ont diminué, passant de 29,9 millions d’USD en 2021 à 14,3 millions d’USD en 2022, en raison de l’augmentation des coûts d’importation du pétrole et des produits alimentaires. Le rendement des actifs est passé de 1,0 % en septembre 2021 à 1,4 % en septembre 2022, et le rendement des capitaux propres a suivi la même tendance, croissant de 5,7 % en septembre 2021 à 8,4 % en septembre 2022.

Perspectives et risques

Le PIB réel ne devrait croître que de 1,6 % en 2023 et de 1,9 % en 2024, en raison de la lenteur de la reprise du commerce mondial après la pandémie de COVID-19. Le déficit budgétaire devrait refluer, passant à 5,5 % du PIB en 2023 et à 4,5 % en 2024 grâce à des dépenses publiques prudentes et à des mesures d’austérité visant à contenir l’inflation. Les recettes tirées des exportations et du tourisme devraient rebondir, contribuant à réduire le déficit de la balance courante à 16,2 % du PIB en 2023 et à 13,9 % en 2024, tandis que les réserves internationales devraient augmenter pour atteindre 20,3 millions d’USD en 2023 et 25,2 millions d’USD en 2024, grâce à l’afflux de prêts et de dons multilatéraux et bilatéraux. Un nouveau programme du Fonds monétaire international devrait stimuler l’activité économique et la croissance en aidant le gouvernement à atteindre la stabilité macroéconomique, à réduire la vulnérabilité de la dette, à atténuer les pressions sur la balance des paiements et à jeter les bases d’une croissance plus forte. Les facteurs de risque sont une aggravation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ; des événements liés au changement climatique ; l’insuffisance des infrastructures et un ralentissement du commerce mondial, ce qui risquerait de plomber la croissance économique de l’île.

Changement climatique et options de politiques publiques

En tant que petit État insulaire en développement, São Tomé et Príncipe est sujet aux chocs climatiques. Le pays a donc élaboré sa contribution déterminée au niveau national (CDN) en vue d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le réseau national, de réduire les pertes du réseau électrique et d’accroître l’efficacité énergétique, tout en réduisant de manière substantielle l’empreinte carbone du secteur des transports. Le coût estimé de la CDN entre 2020 et 2030, qui vise à réduire les émissions de 27 % d’ici 2030, est de 150 millions d’USD. Ces mesures réduiront la vulnérabilité du pays au changement climatique tout en stimulant les investissements privés dans les secteurs de l’électricité, de l’agriculture, du tourisme et des transports. Le secteur privé peut adopter des pratiques et des technologies agricoles intelligentes sur le plan climatique afin d’améliorer l’adaptation et la résilience au changement climatique. Le pays s’est fixé comme objectif une production agricole biologique à 100 %, objectif mené par le secteur privé. Il vise à promouvoir une agriculture locale durable pour la consommation interne et l’exportation, tout en préservant la biodiversité. En outre, l’économie bleue peut être une nouvelle source de croissance basée sur la préservation du milieu marin et de la biodiversité. Le bouquet énergétique actuel, composé à 95 % de combustibles fossiles, peut évoluer, avec le soutien du secteur privé. Le gouvernement devrait adopter une nouvelle législation pour faciliter l’investissement privé dans la transition vers les énergies vertes et propres.

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