Chasseurs : ennemis ou alliés de la biodiversité ?

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Chasseurs : ennemis ou alliés de la biodiversité ?
Chasseurs : ennemis ou alliés de la biodiversité ?

Africa-PressSão Tomé e Príncipe. Les chasseurs disent être les premiers écologistes de France. Un point de vue très contesté, notamment par les associations de protection de la nature. Au-delà de ces crispations, la chasse met-elle à mal la biodiversité ou peut-elle au contraire servir l’environnement ? Pour en savoir plus, l’équipe d’Elément Terre a suivi des chasseurs, un père et son fils, sur leurs terres, en Camargue, dans le sud de la France.

Gestion de l’eau, des espèces, de la végétation : le domaine est entretenu. “On essaie de faire en sorte que la nature soit reine”, explique Jean-Yves, médecin. “On est des alliés de l’écologie, et surtout pas des ennemis.”

Son fils Vincent élève du gibier, relâché ensuite pour être chassé. “En lâchant du gibier, on peut préserver le naturel. Pendant qu’on chasse un oiseau qui a été lâché, on va foutre la paix grosso modo au reste”, avance-t-il.

Un point de vue loin d’être partagé par les écologistes, pour qui les oiseaux élevés pour la chasse sont totalement inadaptés au milieu naturel : désorientés, incapables de se nourrir de façon autonome, ils sont voués à mourir prématurément.

Pour Marc Giraud, de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), 10% seulement de ces oiseaux survivent. Il rappelle par ailleurs que sur les 64 espèces d’oiseaux chassables en France, 20 sont en mauvais état de conservation. “La France est le pays où l’on chasse, le plus longtemps, le plus grand nombre d’espèces, déplore-t-il. Plus que la nature, c’est la chasse qu’on protège aujourd’hui.”

Mais chasseurs et écologistes peuvent-ils être réconciliés ? Oui, répond Jocelyn Champagnon, chargé de recherche en écologie à la Tour du Valat, en Camargue. Ce scientifique travaille sur l’impact du lâcher de canards colvert d’élevage sur les canards sauvages. Il craint un appauvrissement génétique de l’espèce sauvage à terme si l’on continue à ce rythme. Cependant, la chasse est loin d’être le premier ennemi de la biodiversité, selon lui. Il faudrait plutôt regarder du côté de l’agriculture intensive et ses pesticides, estime-t-il, avant d’appeler chasseurs et écologistes à coopérer : “On a quelque chose en commun, c’est la connaissance de l’environnement qui nous entoure. Ensemble, on peut agir contre le déclin des espèces.”

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