Africa-Press – São Tomé e Príncipe. Le fabricant français de cœur artificiel était en redressement judiciaire depuis juillet 2025. Il vient d’être officiellement repris. Début décembre, le tribunal de commerce de Versailles a validé l’unique offre déposée par Pierre Bastid, président du conseil d’administration et actionnaire historique, qui relance l’activité via une nouvelle entité privée, la SAS Carmat. Cette décision marque un tournant pour la société, dont l’avenir était suspendu depuis des mois. Sur les 127 salariés, 88 seront conservés. « Il faut remettre la machine en marche » après six mois d’arrêt, a déclaré l’entrepreneur à l’AFP, en évoquant également la nécessité de relancer la chaîne des fournisseurs.
Le pari d’une prothèse cardiaque complète
Fondée en 2008, Carmat est l’une des rares entreprises mondiales à avoir conçu une prothèse cardiaque complète. Ce cœur bionique, qui reproduit la forme et les fonctions du cœur humain, a été certifié en Europe fin 2020 comme solution transitoire pour les patients en attente de greffe. Sa première vente a eu lieu en Italie, en 2021. L’appareil a cependant connu plusieurs revers. Des décès lors des essais cliniques ont conduit à suspendre les implantations entre fin 2021 et octobre 2022, le temps d’améliorer le dispositif. Depuis ses débuts, 122 patients ont reçu un cœur Carmat.
Nommer le coeur artificiel. Le nom Carmat est la contraction de Carpentier, du nom d’Alain Carpentier, le chirurgien à l’origine du projet, et de Matra Défense, entreprise impliquée au lancement de l’aventure mais qui n’est plus aujourd’hui associée au développement du dispositif.
Des actionnaires mécontents
La nouvelle direction vise une relance technique et commerciale dès 2026: obtention du remboursement par la Sécurité sociale, poursuite des études cliniques, et accès au marché américain. À moyen terme, « l’atteinte de l’équilibre économique est visée pour 2030-2031 », a précisé M. Bastid, qui ambitionne de bâtir un acteur européen de la medtech en cardiologie.
Malgré cet horizon, certains petits actionnaires expriment leur mécontentement. « Nous sommes étonnés que la même équipe reprenne le flambeau », a réagi auprès de l’AFP Nadir Ressad, président de l’association des actionnaires minoritaires de Carmat, évoquant des pertes estimées à un million d’euros depuis l’entrée en Bourse en 2010. L’association n’exclut pas une action en justice, même si certains membres envisagent de soutenir la nouvelle structure, désormais non cotée.
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