Africa-Press – São Tomé e Príncipe. L’Université de Californie développe un projet susceptible de marquer un tournant dans la lutte contre le paludisme à São Tomé-et-Príncipe. Des moustiques génétiquement modifiés sont en cours de développement en laboratoire et pourraient être relâchés dans l’archipel dans le cadre d’une approche innovante de lutte contre la maladie.
Ces moustiques sont actuellement confinés au laboratoire de l’Université de Californie. À São Tomé-et-Príncipe, toutes les activités du projet sont menées sans leur utilisation. Les recherches se sont pour l’instant limitées aux moustiques naturels, afin de mieux comprendre leur dynamique de population et leur biologie. L’objectif est de préparer une intégration éventuelle des moustiques OGM, s’ils sont adoptés comme stratégie complémentaire contre le paludisme, selon Rodney Nazaré, responsable de la participation communautaire au projet de l’Université de Californie.
Les recherches ont déjà bien progressé, mais aucune date de finalisation n’a encore été fixée. Une fois cette étape franchie, les résultats seront soumis au gouvernement de São Tomé, qui décidera d’autoriser ou non le relâchement des moustiques génétiquement modifiés.
Le projet préparera une proposition accompagnée d’un plan de dissémination qui sera présenté au gouvernement. Ce document fera l’objet de discussions et d’une évaluation approfondie par les autorités afin de détecter d’éventuelles lacunes et de décider de la faisabilité de la démarche.
En parallèle, la composante éducative du projet prend de l’ampleur. L’Université de Californie a organisé des activités de sensibilisation dans plusieurs lycées à travers le pays. Parmi les initiatives phares figure le concours « Défis scientifiques », qui a réuni 400 élèves venus de toutes les régions du pays.
Lors de la finale, Dina Vaz, élève de 9e année du district de Caué, et Marivalda Monteiro, élève de 11e année de Lobata, ont obtenu les meilleurs scores dans les catégories junior et master respectivement.
Risques liés à la dissémination de moustiques OGM
Bien que la modification génétique des moustiques vise à réduire la propagation de maladies telles que le paludisme, des inquiétudes scientifiques subsistent quant à leur potentiel à devenir vecteurs involontaires de virus mortels pour l’homme. Ces modifications peuvent altérer le système immunitaire du moustique ou perturber l’équilibre de son microbiote, modifiant ainsi sa capacité à héberger d’autres virus comme le Zika ou la dengue. De plus, des mutations aléatoires ou des interactions imprévues avec l’environnement pourraient conférer aux moustiques modifiés des caractéristiques nouvelles, les rendant capables de transmettre des maladies qu’ils ne propageaient pas auparavant. Une surveillance rigoureuse et une évaluation continue sont donc essentielles pour prévenir tout risque involontaire pour la santé publique.
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