La Nasa s’apprête à récupérer 250 grammes de matière extraterrestre

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La Nasa s’apprête à récupérer 250 grammes de matière extraterrestre
La Nasa s’apprête à récupérer 250 grammes de matière extraterrestre

Africa-Press – São Tomé e Príncipe. Après un voyage de près de sept ans dans l’espace, la sonde de la Nasa OSIRIS-REx (Origins, Spectral Interpretation, Resource Identification, Security-Regolith Explorer) s’apprête à revenir sur Terre avec sa précieuse cargaison : des échantillons de poussières et de roches prélevés à plus de 300 millions de kilomètres de notre planète sur l’astéroïde Bénou. Riche en minéraux hydratés et en molécules organiques, cet objet rocheux de type carboné, d’environ 500 mètres de diamètre, est censé refléter la composition du Système solaire tel qu’il s’est constitué il y a 4,6 milliards d’années. “Ces échantillons devraient fournir un aperçu du rôle que des astéroïdes similaires ont joué dans la formation des planètes et dans l’apport de matière organique et d’eau à la Terre, qui eux-mêmes auraient conduit finalement à la vie”, précise l’Agence spatiale américaine. Les données collectées sur ce géocroiseur aideront aussi les scientifiques “à mieux comprendre les astéroïdes qui pourraient entrer en collision avec notre planète et préparer les futurs efforts visant à les dévier.”

Ellipse d’atterrissage

Le retour sur Terre est prévu le 24 septembre 2023. La capsule contenant les échantillons sera larguée par la sonde OSIRIS-REx quatre heures avant qu’elle n’atteigne le sol, le vaisseau poursuivant ensuite son périple vers un autre géocroiseur, Apophis, qu’il étudiera en 2029 lorsque celui-ci « frôlera » notre planète à seulement 10% de la distance Terre-Lune.

La capsule doit se séparer de la sonde à 12h42 (heure de Paris) et entrera dans l’atmosphère terrestre à 16h42 où elle sera freinée grâce à son bouclier thermique et ses deux parachutes jusqu’à atteindre une vitesse d’environ 15 km/h lors du contact au sol prévu 13 minutes après. L’atterrissage s’effectuera à une centaine de kilomètres de Salt Lake City dans le Polygone de test et d’entraînement de l’armée américaine de l’Utah (où celle-ci évalue habituellement des nouveaux systèmes d’armes), au sein d’une ellipse d’atterrissage de 58 kilomètres de long sur 15 de large.

Éviter toute contamination terrestre

Un hélicoptère transportera alors la capsule de 46 kilogrammes et 81 centimètres de diamètre au Centre spatial Johnson de la Nasa à Houston (Texas). Elle sera conservée au département des sciences pour les recherche et l’exploration des astromatériaux (ARES), où se trouvent notamment des échantillons de roches lunaires, de comète, de particules de vent solaire et de météorites. Mais un nouveau laboratoire a été spécialement construit pour préserver et manipuler les échantillons de Bénou. “L’équipe de conservation d’OSIRIS-REx se prépare avec enthousiasme à récupérer les échantillons de Bénou”, a précisé la géochimiste Nicole Lunning, du département ARES, qui sera en charge de ces travaux. Les premières opérations consisteront à ouvrir la capsule à l’aide d’une “boîte à gants”. Objectif : récupérer la matière extraterrestre qui se trouve à la fois dans le conteneur et sur le système de prélèvement des échantillons (TAGSAM) sans les contaminer avec des substances terrestres.

Des quantités record de matière astéroïdale

Un long et minutieux travail de fractionnement, de caractérisation et d’analyse débutera ensuite, à Houston puis dans d’autres laboratoires où des fragments seront distribués et examinés par près de 200 experts internationaux. Ce n’est certes pas la première fois que de la matière astéroïdale est recueillie dans l’espace pour être analysée sur Terre. Mais les quantités collectées par OSIRIS-REx sont sans commune mesure. En 2010, le vaisseau japonais Hayabusa avait rapporté en effet quelques millionièmes de gramme de l’astéroïde silicaté Itokawa. Et en 2020, son successeur Hayabusa2 a pu rapatrier 5,4 grammes de l’astéroïde carboné Ruygu. Or selon les estimations de la Nasa, OSIRIS-REx aurait grappillé 250 grammes de matière à la surface de Bénou. Ce “magot” permettra de réaliser une batterie encore plus large d’analyses et de découvertes scientifiques. Sur la géométrie tridimensionnelle des molécules organiques par exemple (appelée “chiralité”), qui caractérisent les sucres et les acides aminés dans les systèmes biologiques.

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