Africa-Press – Senegal. Pour 2023, c’est aussi une première en Europe. Un bébé okapi est né au Bioparc de Doué-la-Fontaine, commune déléguée de Doué-en-Anjou. Une excellente nouvelle, car à l’état sauvage, la « girafe des forêts » est particulièrement menacée.
En cette fin juin, il n’est pas évident d’apercevoir Sabu, le petit Okapi né le 5 avril 2023 au Bioparc de Doué-la-Fontaine, commune déléguée de Doué-en-Anjou (Maine-et-Loire). L’espace qui accueille l’espèce originaire de République démocratique du Congo a été pensé comme un vaste parc forestier de 4 000 m2 pour coller au plus près de la réalité du terrain, à l’état sauvage.
C’est ça le Bioparc : des espaces naturels, souvent XXL, façonnés « dans le respect du patrimoine local troglodytique ». Au fil des années, les Gay, le grand-père Louis, le père Pierre et le fils François, ingénieur paysagiste de formation aujourd’hui directeur du Bioparc, ont joué avec une roche calcaire baptisée falun pour faire du site un parc zoologique singulier.
La pierre a été étudiée, façonnée pour proposer aux visiteurs une « immersion dans la nature ».
Une première en Europe
Dans le sanctuaire des okapis, il faut alors tendre le cou pour apercevoir le couple de mammifères et son petit. Des dizaines d’oiseaux les accompagnent : ibis sacré ou hagedash, ombrettes africaines, canards à bosse mais aussi des cercopithèques à tête de hibou, ces petits primates africains. De la passerelle, les visiteurs peuvent coller leur front pour tenter de voir si la famille Okapi se niche en intérieur.
Depuis avril, les personnels du Bioparc exultent. Via les réseaux sociaux, on s’échange des photos du petit (déjà grand) pour suivre sa croissance. Après sa naissance, celui qu’on appelle aussi girafe des forêts a été surveillé comme le lait sur le feu.
Si Sabu est le premier bébé okapi à naître à Doué-la-Fontaine, c’est aussi le premier à naître en Europe cette année, et seulement le quatrième né sur le sol français ces 25 dernières années. Naissance « exceptionnelle à plus d’un titre » donc.
Lutter contre le braconnage
Car à l’état sauvage, l’espèce décline. En 2013, l’Union internationale pour la conversation de la nature (UICN) la déclarait proche de l’extinction. Aujourd’hui, « 5 000 à 10 000 individus subsisteraient dans quelques forêts tropicales de République démocratique du Congo », croit savoir Pierre Gay.
S’il a quitté la direction du Bioparc au milieu des années 2000, l’homme de 72 ans est aujourd’hui le président de la fondation Bioparc conservation. C’est lui qui, dans les années 1980, a commencé à entreprendre des « Projets nature » à travers le monde, faisant de la conservation animale un engagement fort du parc.
Dans le sanctuaire des okapis, à Doué-la-Fontaine. Des panneaux d’affichage sensibilisent les visiteurs sur les actions de conservation animale menées aux quatre coins du monde. Et les soigneurs animaliers ne sont jamais loin pour en parler. | BIOPARC / GAUDARD
Depuis toujours, l’infatigable Pierre Gay parcourt alors le monde, tissant des partenariats avec des associations locales, persuadé que « pour sauver la nature, il faut aider les hommes ». Depuis 2014, Bioparc conservation soutient ainsi l’association Okapi conservation project qui a créé une réserve dans la forêt de l’Ituri. Objectif : sécuriser hommes et animaux face à la pression du braconnage et aux conflits ethniques et politiques. Cent dix rangers armés patrouillent dans cette zone pour la défendre et la préserver tandis qu’une centaine de personnes œuvre aux côtés des villageois pour développer des activités agricoles ou artisanales génératrices de revenus.
De retour au Bioparc, il faut alpaguer les soigneurs animaliers, toujours prêts à parler de leurs tâches ici ou là, de ces projets qui les mobilisent aussi. Et si jamais il passe par là, il faut arrêter Pierre Gay, il a toujours un souvenir, une anecdote à partager.
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