Africa-Press – Senegal. Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°216 daté janvier/ mars 2024.
Alors qu’elles devraient être attaquées et éliminées par le système immunitaire, comme toute cellule anormale, les cellules cancéreuses sont capables de faire en sorte qu’il les tolère, ce qui leur permet de proliférer et de former des tumeurs. Stimuler le système immunitaire pour lui redonner son rôle de défenseur de l’organisme: tel est l’objectif de l’immunothérapie, dont l’essor remonte à 2010, et dont l’action a déjà permis d’augmenter de façon spectaculaire la survie de malades atteints de mélanome ou de cancer du poumon à des stades avancés.
Immunothérapie 2.0
Cette stratégie thérapeutique est expérimentée pour des types de cancers de plus en plus nombreux. “Et à des stades plus précoces, avant ou juste après la chirurgie”, indique Aurélien Marabelle, qui dirige le programme de recherche sur l’immunothérapie au centre anti-cancer Gustave-Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne).
Il considère, enthousiaste, qu’”on est en train de passer à l’immunothérapie 2.0′′. Autrement dit, dès lors qu’on sait que “l’approche est pertinente pour traiter le cancer” , on est entré dans une deuxième phase. “Le système immunitaire rassemble des cellules très différentes. On a donc la possibilité d’avoir un grand nombre de cibles, mais aussi diverses façons de diriger vers elles les médicaments, ce qui est inédit dans l’histoire de la cancérologie”, poursuit-il.
De nombreuses utilisations possibles
Aujourd’hui, à l’hôpital, l’immunothérapie repose surtout sur l’usage d’anticorps monoclonaux, qui ciblent une protéine de la membrane des cellules cancéreuses. Mais demain, le spécialiste décrit des anticorps bispécifiques qui rapprochent physiquement la cellule immunitaire de la cellule cancéreuse, ou encore des thérapies géniques sous forme de cocktail d’ARN, qui forceront la cellule cancéreuse à sécréter des molécules la rendant plus susceptible d’activer le système immunitaire. Sans oublier les vaccins thérapeutiques qui font d’ores et déjà l’objet d’essais cliniques, notamment pour le cancer du pancréas au pronostic sombre.
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