
Africa-Press – Senegal. « Après 77 années d’occupation, quelle solution pour la Palestine? » a été le thème d’une table ronde organisée par des associations de défense de la cause palestinienne, vendredi, à la maison de la presse Babacar Touré de Dakar, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale d’Al-Quds.
Les ambassadeurs de la Palestine, de l’Iran, de l’Algérie, du Soudan et de la Libye accrédités à Dakar, ainsi que des universitaires et scientifiques, des hommes politiques, des religieux et membres de la société civile ont pris part à l’évènement qui coïncide avec le dernier vendredi du mois de ramadan.
« La question palestinienne est l’un des conflits les plus complexes et les plus longs de l’histoire contemporaine. Après 77 ans d’occupation, aucune solution n’a encore été trouvée. La crise de Gaza au cours des 18 derniers mois et les crimes atroces commis par le régime sioniste ont encore aggravé la situation », a déclaré Hassan Asgari, ambassadeur d’Iran à Dakar.
« Cette crise n’est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais elle est aussi la manifestation d’une profonde injustice à l’encontre d’une nation qui a été systématiquement privée de ses droits humains et de la dignité pendant plus de 7 décennies et qui a été soumise à une occupation cruelle », a poursuivi le diplomate.
Il a évoqué la solution à deux états « sur la base des frontières de 1967 », ou bien celle d’un état unique où tous les citoyens palestiniens musulmans, chrétiens et juifs bénéficient de mêmes droits et participeraient à déterminer leur avenir commun mettant ainsi fin au système d’apartheid.
Avant d’en arriver à l’une des alternatives, Asgari a exhorté les défenseurs de la Palestine à la résistance et à la pression populaire, tout en exhortant à un peu plus de pression internationale et de sanctions contre le régime sioniste.
« Le récent plan du gouvernement américain visant à déplacer de force la population de Gaza et à prendre le contrôle du territoire palestinien est une violation flagrante du droit international », a par ailleurs souligné le diplomate.
« Jérusalem est devenue une ville fantôme avec son lot d’atrocités en tout genre perpétrées par l’armée sioniste. Ce qui se passe est inqualifiable et j’interpelle tous les musulmans », a indiqué l’ambassadeur palestinien, Nasser Djadallah, saluant le soutien des associations pour la cause palestinienne.
« Si on n’y prend garde Al-Quds va disparaître complètement », a mis en garde de son côté le Pr Babacar Samb, spécialiste des questions du Proche Orient.
« Les solutions, c’est la résistance d’abord, parce qu’Israël, ce qu’il a fait à Gaza, il est en train de le faire également en Cisjordanie, et bientôt à Ramallah, la capitale de l’autorité palestinienne. C’est une disparition complète qui se profile », a-t-il dit, notant que 440 mille israéliens sont à Al-Quds sur 800 mille sur les territoires occupés.
« Il faut aujourd’hui de la responsabilité pour tous ceux qui sont épris de paix ou de justice. Parce qu’Israël continue à cibler, comme on l’a dit, les écoles, les mosquées, les dispensaires, les journalistes. Il y a 246 journalistes qui ont été tués entre le 7 octobre 2023 et maintenant. C’est énorme, ça n’a jamais existé », a souligné Samb, qualifiant en outre « d’extrêmement impossible » la solution d’un état unique évoquée par l’ambassadeur d’Iran.
« Il faut aller courageusement vers la création de l’état palestinien avec Bayt-al-Maqdis comme capitale. Ça l’Onu l’a dit et Israël est en train de tout prendre de Jérusalem Est après avoir tout pris à Jérusalem Ouest », a mis en garde Samb.
La Journée mondiale d’Al-Quds a été instaurée en 1979 par l’ayatollah Khomeiny, dans la foulée de la révolution iranienne.
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