Africa-Press – Senegal. L’assemblée nationale sénégalaise a voté jeudi les projets de résolutions de mise en accusation de cinq anciens ministres de Macky Sall, actant par le fait leur traduction prochaine devant la Haute cour de justice (HCJ).
Il s’agit de Moustapha Diop (développement industriel et des Pmi), Aissatou Sophie Gladima (mines et géologie), Salimata Diop (femme, famille et protection de l’enfant), Mansour Faye (développement communautaire) incriminés par un rapport de la cour des comptes de 2022 sur la gestion des fonds Covid 19 et Ismaila Madior Fall ministre de la justice cité pour corruption présumée dans le cadre d’un contrat de construction du Centre de surveillance de bracelets électroniques.
« Il n y a que l’assemblée qui est habilitée à prendre cette résolution de mise en accusation. On n’a pas cherché à charger. C’est l’Assemblée nationale qui qualifie les faits. Ce n’est pas la police, ce n’est pas le procureur de la République”, a déclaré Abdoulaye Tall, président de la Commission des lois et membre de la majorité, lors des débats.
“Ce sont des députés qui posent l’acte de la justice. On a pris la place du procureur de la République”, a réagi pour sa part Aissata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire de l’opposition se désolant dans la lancée de l’absence de voie de recours pour les décisions rendues par cette juridiction d’exception.
Installée en décembre 2024, la Haute cour de justice est la seule juridiction habilitée à juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
L’assemblée dominée par les députés de la majorité présidentielle a manifesté son adhésion aux projets de résolution. Au moins 115 voix sur un total de 126 votants ont été enregistrés pour chacune des cinq résolutions.
Cette étape franchie, le président de l’Assemblée nationale va transmettre le dossier au procureur général, pour notifier la Haute cour de justice et convoquer sa commission d’instruction. Les anciens ministres incriminés auront la possibilité de préparer leur défense avec l’assistance d’avocats.
Au Sénégal, la HCJ a été rarement activée. Une première fois lors du procès du président du conseil Mamadou Dia et ses compagnons pour le coup d’état supposé de décembre 1962 et une autre fois en 2005 pour l’ancien premier ministre Idrissa Seck et son ministre de l’urbanisme.
Dia avait été condamné à la prison à perpétuité en 1963 avant d’être gracié en 1974 tandis que Seck s’en est sorti avec un non-lieu.
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