Le film “Twist à Bamako” raconte la soif de liberté de la jeunesse malienne post indépendance

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Le film "Twist à Bamako" raconte la soif de liberté de la jeunesse malienne post indépendance

Africa-Press – Senegal. Le film ‘’Twist à Bamako’’ du réalisateur français Robert Guédiquian projeté, jeudi, à Dakar, raconte l’histoire du Mali post indépendance où la jeunesse bamakoise exprime sa liberté dans les boites de nuits en bafouant les règles établies de la société malienne.

“(…) en tout cas, c’est encourager bien sûr la revendication de liberté”, a dit Guédiquian lors de la projection du film à la Salle Canal Olympia Téranga devant un parterre d’invités.

Il y avait le directeur de la cinématographique, Germain Coly, et Cheikh Diop, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal-forces du changement (CNTS-FC).

Cette fiction de deux heures raconte l’histoire d’un Mali post indépendance, en 1962, sous Modibo Keita où la jeunesse bamakoise exprime sa liberté à outrance dans des clubs.

Moments d’euphorie, de sexualité sans tabou et de danses endiablées toutes les nuits au son du twist avec des musiques locales ou venant de France ou des Etats-Unis.

Robert Guédiquian décrit à la limite une jeunesse trop emportée par ce vent de liberté défiant un patriarcat imposant et bafouant les règles établies avec l’alcool qui coule à flot, la fuite d’un mariage forcé, entre autres.

Tout est alors partie des clichés historiques du célèbre photographe malien Malick Sidibé (1936-2016) dont l’exposition “Mali twist” revient sur cette période historique avec des portraits en noir et blanc.

“L’histoire du film est venue de l’exposition de photos de Malick Sidibé surnommé +l’œil de Bamako+ dans les boites de nuits où les jeunes dansaient au moment des indépendances, il y a eu des années comme cela de fêtes révolutionnaires. Non seulement, c’était la joie de l’indépendance, mais c’était aussi la joie d’essayer de créer une société meilleure”, a expliqué le réalisateur.

Le film valse entre ce désir de liberté à tout prix et la proposition d’une idéologie socialiste où le partage des richesses est prôné de village en village. Le tout sur un fond d’une histoire d’amour entre le révolutionnaire Samba et la jeune Lara qui a fugué de son village pour échapper à un mariage forcé.

Samba et sa bande vont de village en village pour exalter l’idéologie socialiste, une division du travail par tous et pour tous. Ils sont inspirés par des héros de l’indépendance bien connus du continent dont les portraits ornent les murs de leur chambre tels que Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah.

’’C’était le twist des corps, mais aussi le twist des idées. Les gens réfléchissaient, construisaient des écoles et essayer d’aller de l’avant. C’était une très belle période pour l’Afrique et le monde”, a fait valoir Guédiquian dont “Twist à Bamako” est le 22ème film.

Cette production sort dans un contexte totalement différent de cette belle époque de liberté où la fille de Lara et ses petits enfants sont obligés de se voiler pour échapper aux kalachnikovs pointées sur leur dos. Un film tourné à Thiès, Saint-Louis et Podor La fiction a été entièrement tournée au Sénégal entre Thiès, Saint-Louis et Podor.

L’insécurité au Mali a obligé l’équipe de production dirigée par la réalisatrice Angèle Diabang, productrice exécutive du film à se replier à Thiès où l’essentiel des lieux a été reconstruit pour un regard juste avec ces belles voitures d’époques retrouvées.

“Le Sénégal est très proche du Mali et les frontières entre le Mali et le Sénégal et les autres pays ont été créés de toutes pièces par les colonisateurs. On n’a pas tourné au Mali parce que la sécurité n’était pas garantie. C’est pour des raisons terribles que rappellent la fin du film avec la menace djihadiste”, a justifié Robert Guédiquian.

Avec l’intervention de deux décorateurs Papa Sall et Oumar Sall, la ville de Bamako a été reconstruit à Thiès avec le régisseur Diamé Sène comédien à la troupe “Soleil Levant”.

Le film a réuni une équipe de 70 personnes et des milliers de figurants venus de Thiès et d’autres acteurs de la sous-région tels que Issaka Sawadogo (Burkina Faso), Youssouf Djaoro (Tchad). Selon Angèle Diabang, il a été très lourd en organisation, en logistique et en mise en place et freiné par le début de la pandémie de Covid–19.

“Je suis fière de dire que la collaboration s’est bien passée dans un bel esprit de partage et de bienveillance. Je suis honorée d’être la productrice de Robert Guédiquian”, a dit la productrice.

Le film doublé en wolof et sous-titré en français par la maison de production sénégalaise “Envens prod”, sera projeté ce vendredi à Thiès et dans une quinzaine de salles en Afrique.

Le directeur de la cinématographie, Germain Coly, a encouragé ce genre de production, “un modèle de résilience car tourné dans un contexte difficile”.

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