5 ans de prison requis contre Barthélémy Dias, le maire de Dakar, après une audience express

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5 ans de prison requis contre Barthélémy Dias, le maire de Dakar, après une audience express
5 ans de prison requis contre Barthélémy Dias, le maire de Dakar, après une audience express

Africa-Press – Senegal. Au terme d’un procès à grande vitesse au cours duquel il fut quasiment seul à comparaître, le Parquet a requis 5 ans de prison ferme contre Barthélémy Dias, le nouveau maire de Dakar, pour une affaire remontant à décembre 2011.

Cinq ans de prison ferme. C’est ce que vient de requérir, ce 2 mars, Fatou Omar Ndiaye la procureure de la République face à l’opposant Barthélémy Dias (Yewwi Askan Wi), fraîchement élu maire de Dakar aux élections locales du 23 janvier.

Attendu depuis des années, fixé à novembre 2021 puis repoussé parce que sa date avait été malencontreusement fixée au moment où l’accusé venait d’être investi tête de liste de la principale coalition de l’opposition en vue des élections locales, le procès en appel de Barthélémy Dias s’est finalement déroulé ce 2 mars devant la 3e chambre du tribunal correctionnel de Dakar.

Procès express

Un procès express, plié en une journée, malgré l’enjeu que représenterait la condamnation à une peine de prison ferme du nouveau maire de Dakar, par ailleurs lieutenant de Khalifa Sall et opposant notoire au régime du président Macky Sall.

Les faits qui remontent au mois de décembre 2011, ont été largement relatés par Jeune Afrique : la mort par balle d’un sympathisant du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, alors au pouvoir, le jeune Ndiaga Diouf, qualifié de « nervis » par Barthélémy Dias. Ce dernier affirme avoir été, ce jour-là, menacé par des hommes de main envoyés pour l’impressionner.

Alors maire de la commune dakaroise de Mermoz Sacré-Cœur, « Barth » fait alors usage de deux armes à feu face au groupe qui menace sa mairie. Il dira par la suite que l’une d’entre elle était factice. Tout comme il conteste que le projectile fatal puisse provenir de l’autre arme, bien réelle celle-là.

Condamné une première fois en 2017 pour « coups mortels », il avait écopé de deux ans de prison dont six mois ferme. Une peine qu’il avait déjà purgée en 2012, au lendemain des faits, après avoir été placé en détention provisoire.

Cette fois, au terme de débats qui n’auront pas duré plus que quelques heures, la procureure a requis une peine de cinq ans de prison ferme. En guise de procès, un simple monologue à la barre de Barthélémy Dias, seul dans le box puisqu’aucun de ses coaccusés n’avait daigné faire le déplacement. En guise de témoin, seul le père du jeune Ndiaga Diouf a été interrogé pendant une à deux minutes.

Relaxe pour la défense

Selon l’un de ses proches, Barthélémy Dias a insisté pour que cette affaire soit enfin jugée définitivement, refusant de demander un renvoi à l’ouverture de l’audience. De leur côté, ses avocats ont prétendu démontrer que l’arme fatale à l’origine de la mort tragique de Ndiaga Diouf n’était pas la sienne et qu’un nervis du PDS s’était infiltré du côté de ses partisans. Cet homme – qui a été filmé mais jamais retrouvé – serait à l’origine du tir meurtrier, ont-ils assuré.

Au cours de leur plaidoirie, ils ont donc plaidé la relaxe pour le nouveau maire de Dakar, s’indignant par ailleurs qu’on puisse requérir une peine de seulement cinq années de prison contre un homme soupçonné d’avoir entraîné la mort d’un autre par arme à feu. Le délibéré du tribunal a été fixé au 18 mai.

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