Africa-Press – Senegal. La capitale sénégalaise est congestionnée, certes. Mais surtout, les logements y ont été trop longtemps conçus « à l’occidentale » plutôt que pour répondre au mode de vie des habitants. L’architecte Nzinga Biegueng Mboup explique comment on en est arrivé là. Et donne quelques solutions.
Plusieurs théories expliquent l’origine du nom de Dakar. Pour certains, c’est la présence sur la presqu’île du Cap-Vert de nombreux tamariniers (daxar gi, en wolof) qui a donné son nom à la ville. Pour d’autres, il découle de l’expression dekk raw (« pays refuge ») que les familles lébous ont donné à la zone où elles ont trouvé asile pour fuir le damel (le souverain) du Cayor, au XVe siècle. Elles seront progressivement délogées de ce qui est devenu le centre-ville de la capitale sénégalaise à l’arrivée des colons français. S’en suit un siècle d’importantes modifications de la ville, qui permet d’expliquer aujourd’hui la « mésentente profonde » des Dakarois avec leur logement.
L’architecte sénégalaise Nzinga Biegueng Mboup a exploré les raisons historiques, politiques et architecturales, qui ont créé cette situation, et analysé l’évolution du logement dans la ville depuis 1857. La jeune femme a fait ses armes aux côtés de l’architecte ghanéen David Adjaye – connu pour s’être affranchi des canons d’architecture occidentaux -, avant de revenir s’installer à Dakar. Cofondatrice du collectif Worofila, qui promeut la construction bioclimatique au Sénégal, elle s’est spécialisée dans la construction en terre.